Léonor aime Dan depuis quarante ans, et Nils depuis quinze jours.
Dan, c’est le rêve américain de ses dix-huit ans qu’elle a quitté trop vite et qu’elle retrouve parfois à la sauvette, dans un hôtel new-yorkais décati, toujours le même. La dernière fois qu’ils se sont vus, c’était il y a huit ans. La prochaine, c’est dans quelques jours.
Mauvais timing.
Nils a une tête éperdument sympathique et un corps si palpable qu’il serait capable de transformer Dan en abstraction. Mais cette histoire d’amour toute fraîche pourrait tout aussi bien ne pas résister face à une telle longévité.
Si Léonor replonge tête baissée dans les bouillonnements de l’existence, sa mère, elle, pense avoir tout résolu. Ce qui l’occupe désormais, c’est d’en finir proprement. Et vite. Et si possible en beauté, dans un hôtel de luxe avec vue sur la mer. Et avec ses filles pour l’aider. Mais comment fait-on ça ?
Autrice de Partir avant la fin
Le précédent roman d’Ariane Le Fort datait de 2013, et la lauréate du Prix Rossel 2003, qui publie avec une certaine parcimonie, nous propose chaque fois un travail précis, d’une écriture retenue et rigoureuse, avec un sens du concret le plus réaliste empreint de tact, de tendresse et d’ironie, et un désenchantement qui ne se prive cependant pas du goût de vivre. Partir avant la fin qui vient tout juste de paraître au Seuil s’entend dès l’abord à double entrée, laissant penser à une décision de quitter cette vie avant sa décrépitude ou de rompre une liaison avant la déception. Et le roman croise en effet et fait se rejoindre les deux thématiques d’une mère perdant peu à peu la mémoire mais obstinée à vouloir marcher dans la mer sans s’arrêter pour…
« Écrire, c’est scruter le visible pour entendre l’invisible », nous dit Alain Dantinne aux…
Elle se souvient, tout lui revient en détail, sa rage monte et, avec elle, le besoin d’écrire.…