Certains disent que la divinité n’est pas une race mais un moment. Que les dieux ne descendent pas du ciel pour se mêler aux humains. Que les dieux sont des humains saisis par un souffle magique, à un moment soudain d’une vie jusque-là banale. Que la divinité est en somme un accident. Un miracle imprévu, terrible.
Luc DELLISSE, Parler avec les dieux, Éléments de langage, 2022, 70 p., 14 €, ISBN : 978-2-930710-22-8Il est des mots que le pluriel trivialise. La multiplication ne leur sied pas, ils y perdent leur jalouse exclusivité, leur pouvoir absolu. Mais s’appliquant à « Dieu », le pluriel permet de renouer avec une dimension singulière de la divinité : « C’est un sentiment diffus, un rêve, le souvenir d’un rêve ».Les lecteurs de la poésie et des nouvelles de Luc Dellisse savent le rapport privilégié, amoureux même, qu’il entretient avec l’idée de risque. Ils en feront à nouveau l’expérience, avec un cran d’audace supplémentaire, en suivant le dialogue qu’il ose entamer avec « les dieux ». En païen ? L’étiquette…
L’éditrice Françoise Salmon et l’auteur Dominique Maes ont bien eu raison de nous offrir en cette…