« Voici un nouvel os dans la littérature, écrit Tristan Sautier à propos de ce premier recueil de poésie de Laurence Skivée. Il ne surgit pas pour l’esthétique. Un os, c’est pas spécialement décoratif, et rien n’est gratuit ici. Os qui ne nourrirait pas un chien, mais qui doit servir. Et il travaille, cet os ! Il est là pour râcler le réel, l’appréhender, le connaître. Enfance de l’art ou art de l’enfance, l’os creuse à travers les images afin de reconquérir une part d’être perdue ou effacée. Os chercheur d’un moi égaré. L’os mène celle qui l’écrit et s’écrit à travers lui vers un surplus d’être. Rien n’est gratuit ici, je le répète. L’os procurera un plus d’être à son auteure et, qui sait, peut-être aussi aux lecteurs. Telle est ma certitude. »
Et comme le précise encore Laurence Skivée à propos de son écriture : « J’écris parce qu’il m’arrive quelque chose, parce que ma vie bouge, parce que les autres me font bouger. Écrire un poème, c’est reprendre sa respiration contre ce qui nous l’a enlevée. Ensuite, c’est du travail. Enfin et au mieux, c’est retrouver l’autre. La poésie est un exercice de lucidité. Écrire est une posture, un acte politique, un don. J’utilise l’écriture comme une arme. Je taille, coupe et tranche dans la chair de ma propre vie. Les mots ont une âme. »
Autrice de os cuillère
Incarner le désincarné, laisser la présence en pointillé, sur la pointe de la venue et de la partance, tracer des mots qui interrogent le lien entre un « je » et un « tu » abandonnés à leur indéfinition… dans os cuillère, son dernier recueil poétique préfacé par Tristan Sautier, la poétesse et plasticienne Laurence Skivée s’aventure sous la ligne des vocables, là où le plein de l’os et le creux de la cuillère offrent l’image d’une rencontre possible entre soi et l’autre, soi et soi. La disposition graphique des vers matérialise l’impossible rêve de toucher l’autre et l’amorce d’un dialogue par-delà les solitudes.Tuyau de solitudecomme si nous n’avionspas besoinde parler La…
Avec Empreintes , Serge Meurant se signale une nouvelle fois par une poésie ayant la générosité d’être choisie.…
Journal de gestes / Gebarendagboek
Je ne connais aucune prière, nul poème que j’improvise ne peut espérer…