Marcher « par » nuit ?
Marcher « de » nuit ?
Non.
Marcher « en » nuit. Comme on marche en pays, en campagne ou en ville.
Marcher dans l’opaque, ponctué de rares lumières : réverbères dérisoires qui n’éclairent qu’un caniveau transi, feux clignotants des véhicules passagers, enseignes falotes et illisibles.
Mais tout illisible est bon puisqu’il nous force à lire.
Dès le titre, Nocturnes (au jour le jour), le poète pointe l’intervalle ; l’entre deux jours. Paul André observe, l’œil aux aguets, tantôt amusé, tantôt grave, le clair-obscur de la nuit.
Temps de tous les possibles, de tous les impossibles. L’écolier, le promeneur, la chouette, une routine, un reflet… chaque thème dévoile une multitude de rituels et d’émotions.
Dans ce dernier texte écrit par Paul André avant sa disparition, l’écriture légère et souple passe du jour à la nuit, traverse les nocturnes pour nous parler de la vie.
Alain Winance lui rend hommage par le dessin, en alternant aplats noirs et lignes claires. Ses dessins, tracés d’un geste rapide, répondent aux poèmes par une lune en équilibre, un chemin qui serpente, un visage qui s’absente…
Auteur de Nocturnes : au jour le jour
Illustrateur de Nocturnes : au jour le jour
Recueil de poésie où l'amour, sauf peut-être l'Amour divin, engendre souvent la tristesse.