Mertens en est sûr et certain, c’est sur cette terre et pas ailleurs qu’il veut construire son gigantesque hôpital pédiatrique. Mais même tout l’argent du monde ne persuadera pas Walter et Mary de vendre le pré dans lequel paissent leurs vaches. Alors, c’est par la méthode forte que l’hôpital finira par écraser la fermette. Et quand enfin se lance le chantier de construction, les pelleteuses vont venir réveiller des vieux fantômes et attiser la rivalité entre celui qui veut sauver tous les enfants du monde et les fermiers qui aspiraient juste à un peu de calme et d’amour bovin.
De charniers mis à nu en rhinocéros laineux, de peintures rupestres érotiques en machine à raffermir les enfants mous, de fêtes préhistoriques en tentatives d’évasion, Ne pas nourrir les animaux pose la question fondamentale de savoir si l’on peut protéger sans enfermer.
Cécile Hupin étonne et détonne. Manifestement, écrire l’amuse. Si vous aimez les auteurs et autrices qui prennent leur pied en écrivant, vous ne vous ennuierez pas à la lecture de Ne pas nourrir les animaux à condition d’entrer dans son jeu ou plutôt son délire. D’emblée, elle entame son premier roman avec une narratrice peu commune. Pour faire simple et ne pas tout dévoiler, limitons-nous à dire qu’il s’agit d’une jeune amoureuse lesbienne du paléolithique. Il y a 35.000 ans pour être précis. Ce premier fil conducteur conduit à un autre, apparemment plus terre à terre : la vie frustre d’un frère et d’une sœur, Walter et Mary, qui ont repris l’élevage de bovins familial. Leur vie serait toute…