Ne pas nourrir les animaux

RÉSUMÉ

Mertens en est sûr et certain, c’est sur cette terre et pas ailleurs qu’il veut construire son gigantesque hôpital pédiatrique. Mais même tout l’argent du monde ne persuadera pas Walter et Mary de vendre le pré dans lequel paissent leurs vaches. Alors, c’est par la méthode forte que l’hôpital finira par écraser la fermette. Et quand enfin se lance le chantier de construction, les pelleteuses vont venir réveiller des vieux fantômes et attiser la rivalité entre celui qui veut sauver tous les enfants du monde et les fermiers qui aspiraient juste à un peu de calme et d’amour bovin.

De charniers mis à nu en rhinocéros laineux, de peintures rupestres érotiques en machine à raffermir les enfants mous, de fêtes préhistoriques en tentatives d’évasion, Ne pas nourrir les animaux pose la question fondamentale de savoir si l’on peut protéger sans enfermer.

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Cécile Hupin étonne et détonne. Manifestement, écrire l’amuse. Si vous aimez les auteurs et autrices qui prennent leur pied en écrivant, vous ne vous ennuierez pas à la lecture de Ne pas nourrir les animaux à condition d’entrer dans son jeu ou plutôt son délire. D’emblée, elle entame son premier roman avec une narratrice peu commune. Pour faire simple et ne pas tout dévoiler, limitons-nous à dire qu’il s’agit d’une jeune amoureuse lesbienne du paléolithique. Il y a 35.000 ans pour être précis. Ce premier fil conducteur conduit à un autre, apparemment plus terre à terre : la vie frustre d’un frère et d’une sœur, Walter et Mary, qui ont repris l’élevage de bovins familial. Leur vie serait toute…


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…