Modeste et Pompon (tome 3) : Tout plein de gags

À PROPOS DES AUTEURS
Pierre Culliford (Peyo)

Auteur de Modeste et Pompon (tome 3) : Tout plein de gags

Peyo est un dessinateur et scénariste belge. Considéré comme l’un des plus grands auteurs de la bande dessinée franco-belge, il est le créateur des Aventures de Benoit Brisefer, de Johan et Pirlouit et, bien entendu, des Schtroumpfs, une série à la popularité sans égal. Né Pierre Culliford, le 25 juin 1928 à Schaerbeek (Bruxelles), Peyo est le fils d’une mère belge et d’un père d’origine britannique. Il est surnommé Pierrot par tous les membres de sa famille, à l’exception d’un petit-neveu anglais, qui, à cause de son accent n’arrive pas à l’appeler autrement que… Peyo ! En 1944, âgé de 16 ans, le jeune Pierre abandonne ses études secondaires pour se lancer dans la vie active. Après une expérience en tant qu’assistant-projectionniste et un passage à l'Académie des Beaux-arts, il est engagé comme gouacheur par le studio d’animation CBA (Compagnie Belge d’Actualité). Il compte parmi ses collègues des dessinateurs et illustrateurs comme Morris, Eddy Paape ou André Franquin, tous destinés à devenir de futurs auteurs phares du 9e art. Pour les besoins d’un court-métrage, alors en production par le studio, Peyo esquisse de petits lutins, dotés d’un chapeau pointu, d’un petit pantalon court et affublés de quatre doigts au lieu de cinq. Si la faillite du studio en 1946 (après un incendie) ne permet pas au court-métrage de se réaliser, Pierre Culliford conserve précieusement ses recherches graphiques qui vont lui servir bien plus tard. À la libération, il travaille, un temps, dans la publicité avant de se lancer dans la bande dessinée. Il propose ses services à divers quotidiens parmi lesquels La Dernière Heure ou Le Soir. En 1947, utilisant pour la première fois le pseudonyme de Peyo, il crée les aventures de Johan, le petit page. Cette série à suivre, publiée à raison d’une demi-page par jour dans le journal La Dernière Heure, permet à Peyo d’affiner son dessin et d’explorer sa passion du monde médiéval. Deux ans plus tard, en 1949, Peyo s’essaye au strip humoristique, à la manière de Snoopy et les Peanuts de Schultz,  en imaginant les mésaventures du petit chat Poussy pour le quotidien Le Soir. En 1952, grâce au soutien de son ami Franquin, Peyo fait ses premiers pas dans le Journal de Spirou. Il y continue la réalisation des Aventures de Johan en modifiant toutefois le format. Il passe ainsi d’une demi-page à une pleine page et raconte les aventures du jeune page sur 46 planches. À la demande de la rédaction de Spirou, Peyo opère également un changement esthétique à son personnage. Johan, le préadolescent blond, mue et devient un jeune adulte aux cheveux bruns. La première longue aventure du personnage, Le Châtiment de Basenhau, est publiée dans le Journal de Spirou du 11 septembre 1952. Elle est suivie dans la foulée par Le Maitre de Roucybeuf en 1953. Il faut attendre la troisième aventure de Johan, Le Lutin du Bois aux Roches (1954) pour que Peyo crée Pirlouit, un jeune homme de petite taille à la fois farceur, gourmand, râleur et mélomane contrarié. Beaucoup plus divertissant que Johan, Pirlouit suscite un tel engouement  auprès du lectorat du journal, que Peyo a la bonne idée d’en faire un personnage récurrent. Les Aventures de Johan sont rebaptisées Les Aventures de Johan et Pirlouit. La série entre ainsi dans son âge d’or. Aux aventures médiévales des deux personnages se greffent des éléments magiques, fantastiques et merveilleux. Tant et si bien que lorsqu’en 1958,  Peyo fait se croiser la route de Johan et Pirlouit avec celle de petites créatures bleues, il est bien loin de se douter qu’il vient de créer des personnages qui vont marquer durablement le monde de la bande dessinée. C’est donc dans une aventure de Johan et Pirlouit (La Flute à Six Schtroumpfs) que les Schtroumpfs font leur première apparition. Pour créer l’aspect de ces personnages, Peyo s’inspire du graphisme des petits lutins qu’il avait imaginés quelques années plus tôt pour le studio CBA. Le nom des Schtroumpfs provient, lui, d’un  dîner arrosé entre Peyo et Franquin durant lequel Peyo, voulant demander à son ami de lui passer la salière, se trompe et dit : « Passe-moi… le schtroumpf ! ». Ce mot à consonance absurde amuse tellement les deux hommes qu’ils passent la soirée à inventer un nouveau langage remplaçant les mots par « schtroumpf », les verbes par « schtroumpfer » et les adjectifs par « schtroumpfant ». Le succès des lutins bleus est sans égal et le lectorat du Journal de Spirou en redemande ! Tant et si bien que Peyo, avec l’aide du rédacteur en chef de l’époque, le scénariste Yvan Delporte, décide de tester la popularité des Schtroumpfs en les mettant en scène dans une série de mini-récits. Ces mini-récits racontent une histoire sur quatre pages agrafées en feuillet au centre du journal. Une fois désagrafées, découpées et pliées, ces pages peuvent être ensuite facilement reliées par les lecteurs et lectrices afin de composer un petit fascicule. C’est dans ce format que parait, en 1959, Les Schtroumpfs Noirs, la première véritable aventure des petits lutins bleus, co-scénarisée par Yvan Delporte. Elle sera suivie par Le Voleur de Schtroumpfs (1959), L'Œuf et les Schtroumpfs (1960), Le Faux Schtroumpf (1961)… tant d’histoires courtes que, par la suite,  Peyo redessine entièrement lors de leur publication en albums. Le succès des Schtroumpfs est fulgurant et exponentiel. Peyo est sollicité par le Spirou mais également par les autres journaux avec lesquels il collabore ou par de nombreuses marques qui souhaitent utiliser l’image des petits lutins bleus à des fins publicitaires. Peyo est ainsi contraint, dès 1963, de créer son propre studio afin d’honorer tous ses engagements. L’y rejoignent de nombreux jeunes auteurs talentueux parmi lesquels Wasterlain (Docteur Poche …), Gos (le Scrameustache…), Walthéry (Natacha…) ou De Gieter (Papyrus). Des dessinateurs qui assistent Peyo à la réalisation des albums des Schtroumpfs, mais qui lui prêtent également main forte sur ses autres séries en cours comme Benoit Brisefer (le petit garçon à la force surhumaine imaginé en 1960), Jacky et Célestin (un polar humoristique datant de 1961), Poussy et Pierrot et la Lampe (l’histoire d’un petit garçon et de son génie, créée elle aussi en 1960). Peyo insiste, toutefois, pour dessiner seul les Aventures de Johan et Pirlouit, qui reste sa série favorite mais à laquelle il n’a plus finalement que peu de temps à consacrer. Au fil de sa carrière, Peyo revêt de nombreuses casquettes supplémentaires. Il scénarise et assiste à la réalisation du dessin animé La Flute à Six Schtroumpfs (1976 - Studio Belvision), il chapeaute la vente de produits dérivés des Schtroumpfs. En 1980, il collabore avec le studio américain Hannah Barbera (Scooby Doo, Les Pierreafeu…) pour la création d’une série d’animation sur les Schtroumpfs qui rencontre un succès planétaire. Puis, en 1989, il fonde la société d'édition Cartoon Création qui est à l’origine de l’éphémère Magazine Schtroumpfs, publiant de nouvelles aventures… de Schtroumpfs ! C’est finalement le 24 décembre 1992 que Peyo, victime d’une attaque cardiaque, s’éteint à l’âge de 65 ans. Le monde de la bande dessinée perd ainsi l’un de ses plus grands émissaires, un homme qui a su créer un univers si marquant qu’il enchante encore aujourd’hui des générations entières d’enfants.
André Franquin

Illustrateur de Modeste et Pompon (tome 3) : Tout plein de gags

Né le 3 janvier 1924, dans la commune d’Etterbeek (Belgique) André Franquin est un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge, principalement connu pour la création des personnages du Marsupilami et de Gaston Lagaffe ainsi que pour son apport considérable à la série des Aventures de Spirou et Fantasio C’est en 1942, à la fin de ses études secondaires, que le jeune André Franquin débute son parcours de dessinateur. Il rejoint les bancs de l’école d’art Saint-Luc à Bruxelles, allant ainsi à l’encontre de la volonté de son père qui le destinait à une carrière d’ingénieur agronome. En 1944, André Franquin est invité par le dessinateur Eddy Paape (Marc Dacier, Luc Orient..) à rejoindre le studio d’animation Compagnie Belge d’Actualité (CBA). C’est dans ce studio qu’il fait la connaissance de deux futurs grands noms de la bande dessinée franco-belge : Morris (Lucky Luke) et Peyo (Les Schtroumpfs). Franquin intègre, en 1945, la rédaction du Journal de Spirou. Il s’y lie d’amitié avec le dessinateur Jijé, l’auteur vedette du journal, qui assure alors à la fois la réalisation des aventures de Jean Valhardi, que celles de Don Bosco et de Spirou et Fantasio (dont il a hérité du dessinateur français Rob Vel). Jijé prend Franquin sous son aile et l’invite à travailler chez lui, à son atelier, dans lequel évolueront plus tard les dessinateurs Morris et Will. En 1946, Jijé décide de se consacrer à la création d’une bande dessinée relatant la vie de Jésus. Un travail de longue haleine qui l’incite à se dégager de ses obligations pour le Journal de Spirou et à déléguer la réalisation de ses séries à ses jeunes assistants. C’est ainsi qu’André Franquin se voit confier, presque malgré lui, la reprise des Aventures de Spirou et Fantasio. La transition s’effectue subtilement dans l’histoire La Maison Préfabriquée (une histoire de Spirou entamée par Jijé et déjà prépubliée dans le journal) entre la 18e case (dessinée par Jijé) et la 19e (dessinée elle par Franquin). Pendant près d’une vingtaine d’années, le trait vif et nerveux d’André Franquin, ainsi que son imagination débordante lui permettent d’étoffer l’univers du petit groom et de donner à la série ses lettres de noblesse. Sous la plume de Franquin, Spirou et Fantasio voyagent ainsi aux quatre coins du globe, utilisent les derniers gadgets high-tech et font la connaissance d’une myriade de personnages secondaires tels que le fantasque Comte de Champignac, la malicieuse journaliste Secottine, le méchant cousin Zantafio, le clownesque génie du mal Zorglub et, bien sûr, l’incroyable Marsupilami, créature rencontrée dans l’album Spirou et les Héritiers (1952) et destinée à devenir l’un des plus iconiques personnages de bande dessinée. En 1955, un désaccord contractuel avec les éditions Dupuis pousse brièvement Franquin à rejoindre le Journal de Tintin. Il y crée les Aventures de Modeste de Pompon, une série humoristique sur le quotidien d’un jeune couple « moderne » qu’il continue à animer jusqu’en 1959. En 1957, Franquin (de retour dans le Journal de Spirou)  donne naissance à Gaston Lagaffe, avec la complicité de son ami, le scénariste et rédacteur Yvan Delporte. Personnage gaffeur et paresseux, aux antipodes des héros peuplant les pages du Journal de Spirou, Gaston Lagaffe, le héros sans emploi, séduit rapidement le lectorat du journal et permet à son auteur de laisser libre cours à son imagination fantasque. En 1961, André Franquin tombe en profonde dépression et interrompt pendant presque un an la prépublication du 18e album de Spirou et Fantasio : Qrn sur Bretzelburg. Se sentant à l’étroit, coincé avec des personnages ne lui appartenant pas, il abandonne définitivement l’univers de Spirou en 1967, après la réalisation de l’album Panade à Champignac. Libéré de ses engagements sur Spirou et Fantasio, Franquin peut se consacrer pleinement à Gaston Lagaffe dont il développe allégrement l’univers et les personnages (Prunelle, M’oiselle Jeanne, l’Agent Longtarin, etc.). Durant cette période, la personnalité de Gaston Lagaffe change radicalement, Franquin métamorphosant son doux fainéant en un inventeur créatif, farfelu, pacifique et résolument humaniste… un personnage un peu à l’image de son auteur. En parallèle à son travail sur Gaston Lagaffe, André Franquin développe ses talents de scénariste sur  la série Isabelle (dessinée par Will et co-scénarisée par Delporte et Macherot) ainsi que sur les Démélés d’Arnest Ringard et de la Taupe Augraphie (avec Delporte et le jeune dessinateur Frédéric Jannin) série humoristique truffée de calembours et de contrepèteries dont Franquin est friand. L’année 1977 marque un véritablement tournant dans l’œuvre d’André Franquin. Lassé par la ligne éditoriale trop « sage » du Journal de Spirou, il crée, de nouveau avec Yvan Delporte, le Trombone Illustré, un supplément de bande dessinée  indépendant au journal. Dans cette éphémère publication (elle n’existera que quelques mois) Franquin, Delporte et d’autres (Gotlib, Bretécher, Wasterlain, Jannin…) expérimentent un humour résolument plus adulte et « mauvais esprit ».  C’est d’ailleurs dans les pages du Trombone Illustré que Franquin s’autorise à  laisser transparaître une part plus sombre de sa personnalité en créant les Idées Noires, une série de bande dessinée en noir et blanc dont l’humour cynique égratigne allégrement les facettes les plus bêtes et méchantes de la psychologie humaine. À l’arrêt du Trombone, les planches des Idées Noires sont reprises et éditées en albums aux éditions Fluide Glacial. En 1984, convaincu par l’entrepreneur monégasque Jean-François Moyersoen, André Franquin accepte de dédier une série de bande dessinée au Marsupilami, personnage dont il avait conservé les droits de reproduction après s’être désinvesti des aventures de Spirou. Scénarisées par Greg (puis par Yann) et dessinées par Batem (alors l’assistant de Franquin), les premières Aventures du Marsupilami (éditions Marsu Productions) rencontrent un franc succès populaire, non démenti encore de nos jours. André Franquin s’éteint à Saint-Laurent-du-Var, le 5 janvier 1997, quelques semaines après la publication du quinzième et dernier album de Gaston Lagaffe. La qualité de son trait, la finesse de son humour et la sensibilité générale de son œuvre ont laissé une empreinte indéniable dans le paysage de la bande dessinée franco-belge.
André Franquin

Auteur et illustrateur de Modeste et Pompon (tome 3) : Tout plein de gags

Né le 3 janvier 1924, dans la commune d’Etterbeek (Belgique) André Franquin est un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge, principalement connu pour la création des personnages du Marsupilami et de Gaston Lagaffe ainsi que pour son apport considérable à la série des Aventures de Spirou et Fantasio C’est en 1942, à la fin de ses études secondaires, que le jeune André Franquin débute son parcours de dessinateur. Il rejoint les bancs de l’école d’art Saint-Luc à Bruxelles, allant ainsi à l’encontre de la volonté de son père qui le destinait à une carrière d’ingénieur agronome. En 1944, André Franquin est invité par le dessinateur Eddy Paape (Marc Dacier, Luc Orient..) à rejoindre le studio d’animation Compagnie Belge d’Actualité (CBA). C’est dans ce studio qu’il fait la connaissance de deux futurs grands noms de la bande dessinée franco-belge : Morris (Lucky Luke) et Peyo (Les Schtroumpfs). Franquin intègre, en 1945, la rédaction du Journal de Spirou. Il s’y lie d’amitié avec le dessinateur Jijé, l’auteur vedette du journal, qui assure alors à la fois la réalisation des aventures de Jean Valhardi, que celles de Don Bosco et de Spirou et Fantasio (dont il a hérité du dessinateur français Rob Vel). Jijé prend Franquin sous son aile et l’invite à travailler chez lui, à son atelier, dans lequel évolueront plus tard les dessinateurs Morris et Will. En 1946, Jijé décide de se consacrer à la création d’une bande dessinée relatant la vie de Jésus. Un travail de longue haleine qui l’incite à se dégager de ses obligations pour le Journal de Spirou et à déléguer la réalisation de ses séries à ses jeunes assistants. C’est ainsi qu’André Franquin se voit confier, presque malgré lui, la reprise des Aventures de Spirou et Fantasio. La transition s’effectue subtilement dans l’histoire La Maison Préfabriquée (une histoire de Spirou entamée par Jijé et déjà prépubliée dans le journal) entre la 18e case (dessinée par Jijé) et la 19e (dessinée elle par Franquin). Pendant près d’une vingtaine d’années, le trait vif et nerveux d’André Franquin, ainsi que son imagination débordante lui permettent d’étoffer l’univers du petit groom et de donner à la série ses lettres de noblesse. Sous la plume de Franquin, Spirou et Fantasio voyagent ainsi aux quatre coins du globe, utilisent les derniers gadgets high-tech et font la connaissance d’une myriade de personnages secondaires tels que le fantasque Comte de Champignac, la malicieuse journaliste Secottine, le méchant cousin Zantafio, le clownesque génie du mal Zorglub et, bien sûr, l’incroyable Marsupilami, créature rencontrée dans l’album Spirou et les Héritiers (1952) et destinée à devenir l’un des plus iconiques personnages de bande dessinée. En 1955, un désaccord contractuel avec les éditions Dupuis pousse brièvement Franquin à rejoindre le Journal de Tintin. Il y crée les Aventures de Modeste de Pompon, une série humoristique sur le quotidien d’un jeune couple « moderne » qu’il continue à animer jusqu’en 1959. En 1957, Franquin (de retour dans le Journal de Spirou)  donne naissance à Gaston Lagaffe, avec la complicité de son ami, le scénariste et rédacteur Yvan Delporte. Personnage gaffeur et paresseux, aux antipodes des héros peuplant les pages du Journal de Spirou, Gaston Lagaffe, le héros sans emploi, séduit rapidement le lectorat du journal et permet à son auteur de laisser libre cours à son imagination fantasque. En 1961, André Franquin tombe en profonde dépression et interrompt pendant presque un an la prépublication du 18e album de Spirou et Fantasio : Qrn sur Bretzelburg. Se sentant à l’étroit, coincé avec des personnages ne lui appartenant pas, il abandonne définitivement l’univers de Spirou en 1967, après la réalisation de l’album Panade à Champignac. Libéré de ses engagements sur Spirou et Fantasio, Franquin peut se consacrer pleinement à Gaston Lagaffe dont il développe allégrement l’univers et les personnages (Prunelle, M’oiselle Jeanne, l’Agent Longtarin, etc.). Durant cette période, la personnalité de Gaston Lagaffe change radicalement, Franquin métamorphosant son doux fainéant en un inventeur créatif, farfelu, pacifique et résolument humaniste… un personnage un peu à l’image de son auteur. En parallèle à son travail sur Gaston Lagaffe, André Franquin développe ses talents de scénariste sur  la série Isabelle (dessinée par Will et co-scénarisée par Delporte et Macherot) ainsi que sur les Démélés d’Arnest Ringard et de la Taupe Augraphie (avec Delporte et le jeune dessinateur Frédéric Jannin) série humoristique truffée de calembours et de contrepèteries dont Franquin est friand. L’année 1977 marque un véritablement tournant dans l’œuvre d’André Franquin. Lassé par la ligne éditoriale trop « sage » du Journal de Spirou, il crée, de nouveau avec Yvan Delporte, le Trombone Illustré, un supplément de bande dessinée  indépendant au journal. Dans cette éphémère publication (elle n’existera que quelques mois) Franquin, Delporte et d’autres (Gotlib, Bretécher, Wasterlain, Jannin…) expérimentent un humour résolument plus adulte et « mauvais esprit ».  C’est d’ailleurs dans les pages du Trombone Illustré que Franquin s’autorise à  laisser transparaître une part plus sombre de sa personnalité en créant les Idées Noires, une série de bande dessinée en noir et blanc dont l’humour cynique égratigne allégrement les facettes les plus bêtes et méchantes de la psychologie humaine. À l’arrêt du Trombone, les planches des Idées Noires sont reprises et éditées en albums aux éditions Fluide Glacial. En 1984, convaincu par l’entrepreneur monégasque Jean-François Moyersoen, André Franquin accepte de dédier une série de bande dessinée au Marsupilami, personnage dont il avait conservé les droits de reproduction après s’être désinvesti des aventures de Spirou. Scénarisées par Greg (puis par Yann) et dessinées par Batem (alors l’assistant de Franquin), les premières Aventures du Marsupilami (éditions Marsu Productions) rencontrent un franc succès populaire, non démenti encore de nos jours. André Franquin s’éteint à Saint-Laurent-du-Var, le 5 janvier 1997, quelques semaines après la publication du quinzième et dernier album de Gaston Lagaffe. La qualité de son trait, la finesse de son humour et la sensibilité générale de son œuvre ont laissé une empreinte indéniable dans le paysage de la bande dessinée franco-belge.

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