Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

À PROPOS DES AUTEURS
Maurice Tillieux

Auteur et illustrateur de Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

Scénariste et dessinateur, Maurice Tilleux est né à Huy (en région Liégeoise) le 07 aout 1921. Auteur incontournable du Journal de Spirou du milieu des années 50 jusqu’à son décès prématuré en 1978, Maurice Tilleux a marqué le monde de la bande dessinée franco-belge en créant des personnages comme Félix, César et bien entendu le détective privé Gil Jourdan. Si de nos jours Maurice Tillieux est considéré comme un auteur phare de la bande dessinée, c’est toutefois en tant que romancier qu’il débute sa carrière. Amateur de récits policiers, il publie, en 1943, Le Navire qui tue ses capitaines (éd. Le Sphynx), un récit inspiré par un fait divers dont il avait eu vent enfant. S’ensuivent l’écriture de deux autres histoires, L’Homme qui s’assassina (1944) et les Aventures de Paillasson (1945) qui ne trouvent malheureusement pas d’éditeur et qui décident Tillieux à ne finalement pas s’engager davantage dans le métier de romancier. Tillieux se lance dans la réalisation d’affiches promotionnelles, puis  se tourne vers la bande dessinée. À partir de 1944, il rejoint les rédactions de revues de bande dessinées comme Bimbo et Jeep, pour lesquels il réalise bon nombre de planches. Mais c’est son entrée au sein du magazine Heroïc-Albums en 1947 qui lui permet de développer ses talents de dessinateur et de scénariste. Il crée, en 1949, le personnage de Félix, un jeune détective intrépide qu’il met en scène pour la première fois dans l’aventure La Turquoise Creuse. Sous la plume de Tillieux, le jeune Félix vit plus d’une soixantaine d’aventures à travers le monde, accompagné par le personnage de Fil-de-Zinc, puis par le loufoque Allume-Gaz et l’inspecteur Alonzo Cabarez. Lorsqu’en 1955 s’interrompt la publication du magazine Héroïc-Albums, Maurice Tillieux rejoint les rangs des éditions Dupuis. Il s’agit pour lui d’une petite victoire car ses précédentes tentatives afin d’intégrer cette prestigieuse maison d’édition se sont, jusqu’alors, soldées par des échecs (à l’exception de quelques illustrations qu’il parvient à placer dans le Journal de Spirou durant la guerre). Il travaille, dans un premier temps, à la rédaction de l’éphémère journal Risque-Tout (éd. Dupuis, 1955-1956) pour lequel il propose les aventures du photographe Marc Jaguar. Cette série, qui ne comporte qu’un seul album, est abruptement interrompue avec l’arrêt du Risque-Tout. Elle connait tout de même une conclusion, en 1976 dans le Journal de Spirou. Après son passage éclair chez Risque-Tout, Tillieux est finalement engagé au sein du Journal de Spirou. Il envisage, un temps, de reprendre les aventures de Félix mais, conscient que le journal cherche à proposer de nouveaux contenus à son lectorat, il décide de ruser. Il recycle ainsi les personnages et les scénarii des Aventures de Félix pour créer les aventures du personnage de Gil Jourdan, un jeune licencié en droit devenu détective privé. Flegmatique et pince-sans-rire, Gil Jourdan est une réadaptation évidente du personnage de Félix. Il est d’ailleurs accompagné dans ses enquêtes par l’ancien cambrioleur Libellule (ré-imaginé à partir du personnage d’Allume-Gaz), par l’Inspecteur Crouton (refonte burlesque de l’Inspecteur Cabarez) et par la truculente Queue-de-Cerise, l’assistante de Gil Jourdan, inspirée du personnage de Linda (apparue dans les dernières aventures de Félix). La première aventure de Gil Jourdan, Libellule s’évade, est prépubliée en 1956 dans Le Journal de Spirou et rencontre un franc succès auprès des lecteurs et lectrices du journal. Cette histoire pose d’entrée de jeu, les bases de ce que va devenir la série : des histoires policières palpitantes, teintées d’humour et d’un brin de fantastique. Dans la foulée, Tillieux réalise Popaïne et Vieux Tableaux, une aventure traitant de trafic de drogue, réadaptée d’une histoire de Félix, Trafic de Coco publiée en 1944. Tout le talent narratif de Tillieux, son sens du dialogue et sa capacité à mettre en scène des personnages savoureux dans des ambiances criantes de réalisme se retrouvent particulièrement dans la troisième aventure de Gil Jourdan La Voiture Immergée (1958). Considérée comme l’un des albums les plus aboutis de l’auteur, La Voiture Immergée est une histoire pleine de rebondissements et de scènes d’actions mémorables. Le tout dans une atmosphère de port breton parfaitement retranscrite en dessin. En plus d’être passionné de récits policiers, Tillieux est également grand amateur de mécanique automobile. Il prend donc un malin plaisir à truffer chacun de ses albums de voitures et de véhicules en tout genre, dessinés avec un certain sens du détail (à l’image de la Renault Dauphine rouge conduite par Gil Jourdan) et qu’il s’amuse ensuite à détruire lors d’accidents plus spectaculaires les uns que les autres. En 1960, désireux d’explorer d’autres registres, Tillieux s’essaye à l’humour en créant César et Ernestine, une série de gags relatant le quotidien d’un dessinateur devant s’occuper de sa petite voisine turbulente. Puis, au fil des années 60, lassé du dessin, il s’en éloigne petit à petit  pour se consacrer pleinement à la scénarisation. Il crée la série humoristique Marc Lebut et son voisin (1968) avec le dessinateur Francis, puis revient au genre policier en imaginant le personnage de Jess Long (1969) sous la plume d’Arthur Piroton. En 1973, Maurice Tillieux délègue la réalisation des dessins de Gil Jourdan au dessinateur Gos (Le Scrameustache) qui reprend la série à partir de l’album Carats en Vrac. Dans le même temps, il s’illustre en scénarisant de nombreuses séries populaires comme Tif et Tondu (avec le dessinateur Will), Natacha, hôtesse de l’Air (Walthéry) ou encore La Ribambelle ou Boule et Bill (Roba). Considéré pour reprendre le scénario des Aventures de Lucky Luke quelque temps après la disparition de Goscinny, Maurice Tillieux est malheureusement victime d’un accident de la route le 2 février 1978, du côté de la ville de Tours (région Centre-Val de Loire). Il lègue au monde de la bande dessinée une œuvre de qualité indéniable, peuplée de personnages hauts en couleur, évoluant dans des décors pleins de justesse et de précision.
Jean-Luc Delvaux

Illustrateur de Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

Né en 1970, JEAN-LUC DELVAUX reçoit, pour un anniversaire, les quatre premières aventures de Gil Jourdan. C’est la révélation : plus tard, il sera dessinateur de BD ! Travaillant la ligne claire dans la tradition de Maurice Tillieux, avec qui il a collaboré, il se spécialise dans les ambiances automobiles et policières des années 50 et 60. Son dernier album, "La 11e aventure de Jacques Gipar "(Éditions Paquet), nous mène au "Grand Prix d’Angoulême", en juin 1956.
Jean-Luc Delvaux

Illustrateur de Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

Né en 1970, JEAN-LUC DELVAUX reçoit, pour un anniversaire, les quatre premières aventures de Gil Jourdan. C’est la révélation : plus tard, il sera dessinateur de BD ! Travaillant la ligne claire dans la tradition de Maurice Tillieux, avec qui il a collaboré, il se spécialise dans les ambiances automobiles et policières des années 50 et 60. Son dernier album, "La 11e aventure de Jacques Gipar "(Éditions Paquet), nous mène au "Grand Prix d’Angoulême", en juin 1956.
François Walthery

Auteur de Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

Dessinateur et scénariste de bande dessinée, François Walthéry est l’un des auteurs phares du Journal de Spirou à partir de la fin des années 60. Il est le créateur de la série Natacha, hôtesse de l’Air. François Walthéry nait en 1946, à Argenteau, en région liégeoise. Passionné de bande dessinée, c’est tout naturellement qu’il se dirige, à l’âge de 16 ans vers les bancs de l’Institut Saint-Luc à Liège. Une initiative qui lui a été soufflée par l’un de ses voisins, le dessinateur Mittéï (Les 3 A, l’Indésirable Désiré…) avec qui il se lie d’amitié et qui perçoit, chez le jeune Walthéry, un fort potentiel artistique. En 1961, Mittéï invite Walthéry à l’assister au dessin de la série Pipo, une série humoristique en gags publiée dans le magazine pour enfant suisse Junior. Cette première incursion dans le milieu professionnelle permet à Walthéry de faire ses preuves et c’est, fort de cette expérience, qu’en 1963, il propose ses services à la rédaction du Journal de Spirou. Il est ainsi repéré par le fantasque scénariste Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du Spirou, qui le présente à Peyo (Les Schtroumpfs, Johan et Pirlouit…). Ce dernier, alors en recherche urgente de collaborateurs, convie Walthéry (âgé d’à peine 17 ans) à rejoindre son studio. En effet, à cette époque, Peyo est un auteur extrêmement sollicité. Il n’arrive pas à assurer seul la remise de planches des nombreuses séries dont il est en charge ainsi que ses commandes publicitaires. Il propose à Walthéry de dessiner les décors de  l’histoire courte Schtroumpfonie en ut (prépubliée en 1965 et éditée dans l’album Le Schtroumpfissime) mais perçoit très rapidement que le jeune dessinateur serait plus à l’aise en travaillant sur une série plus énergique. Walthéry se voit donc progressivement confier la réalisation de planches de Jacky et Célestin, une série policière humoristique créé en 1961,  par Peyo, pour le supplément illustré du Journal Le Soir. Walthéry affine ainsi son trait le temps de deux aventures de Jacky et Célestin, et gagne par là même ses galons de dessinateur. En 1966, Walthéry termine son service militaire et peut, enfin, se remettre à dessiner. Ravi de retravailler avec lui, Peyo lui propose spontanément de reprendre les rênes d’une de ses séries fétiches : Les Aventures de Benoit Brisefer. Grâce à cette série humoristique, relatant les exploits d’un petit garçon doté d’une force herculéenne, le dessin de Walthéry intègre enfin les pages du Journal de Spirou. En étroite collaboration avec Peyo ainsi qu’avec Yvan Delporte, Walthéry réalise Les Douze Travaux de Benoit Brisefer entre 1966 et 1967. Peyo, d’ordinaire farouche protecteur de son œuvre et de son image, accepte que le nom de Walthéry apparaisse sur la couverture de l’album. Un honneur que ne connaissent pas (et connaitront jamais) certains de ses assistants. La collaboration entre les trois auteurs se renouvelle ensuite sur les albums Tonton Placide (1968) puis Le Cirque Bodoni (1969). En parallèle à son travail auprès de Peyo, François Walthéry se sent l’envie de créer sa propre série. Il s’adjoint les services du dessinateur Gos, futur auteur du Scrameustache qu’il a rencontré au studio Peyo. Ensemble, Walthéry (au dessin) et Gos (au scénario) créent le personnage de Natacha, l’Hôtesse de l’Air. Et l’arrivée de Natacha au sein du Journal de Spirou marque une petite révolution dans le milieu de la bande dessinée ! En effet, à cette époque, la plupart des héros de séries sont généralement de sexe masculin, les personnages féminins étant, elles, reléguées au rang de personnages secondaires, de matrones acariâtres ou de demoiselles en détresse. Avec son caractère vif et déterminé, son attitude franche et son don tout particulier pour ne pas se laisser faire, Natacha se démarque complétement de la représentation de la femme en bande dessinée qui avait cours jusqu’alors. Les premières aventures de Natacha sont publiées dans les pages du Journal de Spirou en février 1970. De la création de la série jusqu’à nos jours, François Walthéry s’alloue les services de nombreux scénaristes et dessinateurs de ses amis, afin de donner vie au personnage de Natacha. Parmi ceux-ci : Gos, Mitteï, Wasterlain (Docteur Poche…), Tillieux (Gil Jourdan…), Laudec (Cédric) et même… Peyo, qui signe les scénarii de La Ceinture de Cherchemidi (tome 15, 1992) et de La Mer de Rochers (tome 19, 2004, à titre posthume). En 1972, Walthéry est à la fois à la réalisation de la seconde aventure de Natacha (Natacha et le Maharadja) ainsi qu’à celle du sixième tome de Benoit Brisefer (Lady d’Olphine). Le décès de son père, cette même année, le pousse toutefois à quitter le Studio Peyo afin de se consacrer à ses propres projets. C’est ainsi qu’il imagine, avec la complicité du scénariste Raoul Cauvin (Les Tuniques Bleues, Cédric, l’Agent 212…) le personnage de Vieux Bleu. Série humoristique teintée de nostalgie, Vieux Bleu relate les mésaventures d’un pigeon voyageur et de son maître, le vieux Jules, dans la Wallonie des années 1930. Pour ce faire, les deux auteurs puisent allégrement dans les souvenirs d’enfant qu’à Walthéry de sa campagne Liégeoise. La série est publiée en 1974 dans le Journal de Spirou puis est éditée en Wallon par les éditions Dupuis en 1981 sous le titre Li Vî Bleû. En 1989, François Walthéry quitte les Éditions Dupuis pour rejoindre Marsu-Productions, une jeune maison d’édition monégasque (crée par Jean-François Moyersoen) et chez qui André Franquin publie désormais les Aventures du Marsupilami. C’est pour Marsu-Productions que François Walthéry réalise Cauchemirage, le 14e tome des aventures de Natacha, sur un scénario de Mythic (également scénariste de la série Archie Cash avec le dessinateur Malik). En parallèle à Natacha et au Vieux Bleu, Walthéry s’attelle, entre-autre, à la création de la série autobiographique Le P’tit Bout de Chique (1989- Marsu-Productions), mais aussi à la réalisation d’un album consacré au personnage folklorique liégeois Tchantchès (1988, Khani Editions), ainsi qu’à la supervision de la série policière Rubine (Editions du Lombard, 1993). Pour cette dernière série, et bien qu’il soit à l’origine de la création du personnage titre, François Walthéry, par manque de temps, délègue respectivement le dessin et la scénarisation au duo Dragan de Lazare et Mythic. François Walthéry est encore actif de nos jours et toujours autant sollicité en festival. Créateur généreux à l’imagination débordante et au trait rond et foisonnant, il fait partie de cette génération d’auteurs pour qui la bande dessinée est avant tout une grande et belle histoire d’amitié.
Jean-Luc Delvaux

Illustrateur de Marc Jaguar (tome 2) : Les camions du diable

Né en 1970, JEAN-LUC DELVAUX reçoit, pour un anniversaire, les quatre premières aventures de Gil Jourdan. C’est la révélation : plus tard, il sera dessinateur de BD ! Travaillant la ligne claire dans la tradition de Maurice Tillieux, avec qui il a collaboré, il se spécialise dans les ambiances automobiles et policières des années 50 et 60. Son dernier album, "La 11e aventure de Jacques Gipar "(Éditions Paquet), nous mène au "Grand Prix d’Angoulême", en juin 1956.

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