L’ombre portée

RÉSUMÉ

Voici  l’histoire d’une famille et d’un domaine  : une grande ferme  carré de Wallonie dominant la plaine de Waterloo dont l’origine remonte au VIIIe siècle. Détruite durant  la Seconde Guerre mondiale, amputée de ses terres agricoles, elle va revivre peu à peu sous les mains de bâtisseur  de Bernard Tirtiaux qui la rachète à sa famille et la reconstruit brique après brique, pour y créer son  atelier  de maître verrier ainsi qu’un centre dédié aux arts.
Mais les fantômes du passé continuent de hanter les lieux.  Bernard se lance  à la recherche des secrets de sa grand-mère,  Hermine, une quête qui l’aidera à se trouver lui-même.
À travers ce texte très  personnel,  Bernard Tirtiaux lève le voile sur sa part d’ombre, son amour pour la lumière  et sa passion pour  la transmission.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Bernard Tirtiaux

Auteur de L’ombre portée

Bernard Tirtiaux est né à Fleurus (Martinrou) le 11 avril 1951, marié, père de trois enfants (deux garçons musiciens et une fille peintre). Il décrit sa vie d’artiste selon trois parcours. Parcours verrier Dès ses dix-sept ans, Bernard Tirtiaux est attiré par la magie du vitrail. Son premier travail : la chapelle de Martinrou construite en 1938 par son grand-père. Après ses humanités gréco-latines, il étudie le Droit parallèlement à l'Académie des Beaux-Arts de Louvain où il suit des cours de dessin, de peinture et de gravure, puis il passe un an à l'Institut Supérieur Artistique de la Cambre, à Bruxelles. Mais l'atmosphère de cette école lui convient mal. Il préfère la pratique directe et part se former en France où il apprend son métier dans différents ateliers. Il s'arrête sept mois au Village médiéval de La Hume, près d'Arcachon, puis, à la demande des Monuments Historiques du Limousin, il réalise une grande verrière pour le château classé de Couzeix, près de Limoges. Ensuite, il exécute les vitraux de la synagogue de Livry-Gargan, près de Paris, et expose au Salon des Artisans d'Art à Paris. Revenu en Belgique en 1975, il installe son atelier à Fleurus, dans la ferme familiale de Martinrou. Il participe aux animations des Fêtes de Wallonie à Charleroi en 1979 et 1980, expose avec les verriers belges aux Métiers d'Art du Brabant à Bruxelles et à l'Abbaye de Dieleghem, monte un atelier dans les Jardins du Maïeur à l'occasion des fêtes de Mons passé-présent. En mai 1984, il est retenu pour le prix Jules-Marie Destrée au Musée du Verre de Charleroi, et obtient une importante commande de grands vitraux pour des bâtiments privés en Suisse. En novembre1984, il expose en solo au Musée du Verre de Charleroi. Rompu aux techniques anciennes, Bernard Tirtiaux développe aussi bien d'autres formes d'assemblage et d'utilisation du verre comme la maçonnerie, le collage, le sablage, le travail sur miroirs. En 1985, une de ses œuvres, alliant verre, miroir et inox participe à l'exposition “Art verrier en Wallonie de 1802 à nos jours”, qui se tiendra à Paris du 17 octobre au 24 novembre 1985 au Centre Wallonie-Bruxelles avant d'être présentée à Mons, Charleroi, Liège, Namur en 1987, ainsi qu'au Québec et en Finlande. Bernard Tirtiaux a dessiné et réalisé plus de 500 vitraux, tous originaux pour des maisons particulières, des édifices religieux, des bâtiments publics. Relevons plus particulièrement, (outre les vitraux du village médiéval de La Hume, la synagogue de Livry-Gargan et le château classé de Couzeix), les vitraux du Casino de Namur (une première série en 1986, sur le thème des cartes à jouer, puis, en 1994, une fresque de 60 mètres carrés représentant une course de chevaux), les vitraux réalisés pour l'église Saint-Rémy de Montignies-sur-Sambre, ceux de la communauté de La Poudrière à Bruxelles, ceux de la chapelle de la Clinique Notre-Dame de Gosselies (1987), ceux de la chapelle de la Colline de Penuel à Mont-Saint-Guibert (décembre 1992). En mai 1996, il implante une "cathédrale de lumière" de sept tonnes au Centre de l'Europe des Quinze, à Viroinval. En 1997, il expose à Viroinval, puis à Namur et à Bruxelles, des sculptures de verre. En 1999, il réalise des vitraux pour le Château du Val Saint-Lambert (parcours-spectacle sur l'art du verre et du cristal). En 2000, il crée des vitraux pour l'église romane d'Esquelmes. En 2001, il installe cinq sculptures de verre musicales (Orgues, harpe-carillon, fontaine, sphère géante, kaléidoscope) dans le parcours ludique du Val Saint-Lambert. Parcours littéraire Sa première expérience d'écriture remonte à l'année 1972 : «La profanation», une pièce coécrite avec son frère, François Emmanuel. Pendant près de vingt ans, Bernard Tirtiaux se cantonnera à la création de poèmes, de chansons (une soixantaine), de pièces de théâtre (une huitaine). Plusieurs disques verront le jour (chansons tirées de “La loge”, “Gris-vert, gris-bleu”, “Allumette”, “Entre le ciel et l'ombre”). Parmi les pièces montées à ce jour, il y a La loge (créée en 1981, reprise en 2001), «Westerbork 43» (créée en 1991), «Parole de pierre» (créée en 1996 à Tourinnes la Grosse et publiée aux Éditions Nauwelaerts), «Vol d'éternité» (créée en 2000 et publiée aux Éditions Ancrage). Son premier roman, «Le passeur de lumière», voit le jour en 1993. Sorti chez Denoël, il est consacré “Livre de l'été” à Metz en juin de la même année, Prix “Lire Élire”, Prix des Lycéens. «Les sept couleurs du vent» suit en février1995 (Prix littéraire du quartier latin, Prix “Relais H” du roman d'évasion, Prix des auditeurs de la RTBF, Prix de la Bibliothèque Centrale du Hainaut 1996). «Le puisatier des abîmes» sort en mai 1998. Publiés par Denoël, les trois romans sont également édités en livre de poche (Folio). Les deux premiers ont été traduits en allemand, «Le passeur de lumière» également en roumain et en croate. Un quatrième roman, «Aubertin d'Avalon», est paru en mars 2002 aux Éditions Jean-Claude Lattès. Parcours théâtral Bernard Tirtiaux est aussi fondateur de la Ferme de Martinrou, où il a bâti son propre espace théâtral (deux salles de 100 et 260 places, de vastes espaces pour recevoir, exposer, organiser des stages, un atelier polyvalent où furent construits de nombreux décors). Il y éprouve depuis vingt ans ses textes et ses musiques et, entouré d'une équipe enthousiaste et dynamique, y accueille chaque année une quinzaine de spectacles originaux choisis par son épouse, Pascale Hers. Son objectif : “Fidéliser un public et partager avec lui émotion et passion.” Pari tenu : Martinrou, lieu de création, de diffusion et de formation (une cinquantaine de stages créatifs y sont organisés chaque année) compte 1.200 abonnés et affiche aujourd'hui complet pour chacune de ses activités. Hors murs, Bernard Tirtiaux aura travaillé comme comédien avec J.C. Idee, H. Ronse, M. Dorsel, F. Emmanuel, P. Jaccaud, M. Tanner, D. Donies… Metteur en scène, il a monté «Tais-toi et chante», «Bas les masques…», «Sanguines», «Westerbork 43», «Scène de méninges» de et avec Bruno Coppens, «Tout nous sourit», «Vol d'éternité», «Hugo dans tous ses états»… Scénographe de ses propres spectacles, il a construit et imaginé plusieurs décors pour, entre autres, le Théâtre de la vie.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Dans son nouveau livre, L’ombre portée, paru en janvier dernier chez Jean-Claude Lattès, Bernard Tirtiaux s’inscrit dans l’histoire de sa famille paternelle,  comme héritier du domaine de Martinrou qu’il a racheté et patiemment autant qu’obstinément rebâti, reconverti.  On y trouve toute la trame de sa vie de bâtisseur, d’artisan, d’écrivain et d’homme de théâtre.  Au fil des pages, l’auteur se raconte dans la lignée de son grand-père et de son père, qui ont en quelque sorte préfiguré les grandes options  de sa vie, en construisant l’un une chapelle en 1938, là où le jeune Bernard posera ses premiers vitraux en 1968 et ensuite une rosace en lames de verre en 1998, l’autre une nouvelle laiterie pour la ferme,  qui deviendra l’atelier du…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:vie - "L’ombre portée"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

La ligne de vie

Dans la rudesse de la campagne flamande, à la fin du XIXe siècle, c’est tout un village qui lutte chaque…

On dira que j’ai rêvé : Bousquet, Didier & Co

Maxime BENOÎT-JEANNIN , On dira que j’ai rêvé. Bousquet, Didier & Co, Samsa/AAM, 2021, 183 p., 18 €, ISBN : 978-2-875932-76-1L’entrée en matière du livre est confortable. Fluide et classique. Le narrateur, qui est l’auteur du livre – et appelons-le Maxime pour nous faciliter la vie même s’il ne se nomme jamais –, descend vers Marseille en TGV. Sa destination ? Lyon, où un congrès de psychanalystes attend sa compagne Ida. Leur voisine de wagon feuillette de vieux Paris-Match , et voilà que s’affiche soudain une photo d’un homme intimement lié à la vie de Maxime. Petit échange entre les passagers. Ce Christian Didier, un camarade d’enfance, a eu son heure de gloire en 1993, lorsqu’il a abattu René Bousquet, le tristement célèbre patron de la police pétainiste sous l’Occupation. Le couple descend à Lyon, Ida est requise par ses occupations de congressiste, Maxime décide d’aller promener de l’autre côté du Rhône, d’entamer une grimpée de la Croix-Rousse en quête de la maison-musée où Jean Moulin et ses camarades ont été arrêtés durant la Deuxième Guerre mondiale. Le lecteur, calé dans la roue d’un récit maîtrisé, vif, teinté d’humour, porté par une langue raffinée et efficace, se demande peut-être où il va mais il y va. Comme un voilier porté par les vents. Direction l’aventure de voyage, un policier, un thriller ? Insidieusement, il se laisse engourdir par un parfum capiteux, qui croise fragrances d’onirisme et de fantastique. Il est déjà trop tard, il a glissé ailleurs .L’une des épigraphes épinglées au seuil d’ On dira que j’ai rêvé aurait dû m’alerter : Et par hasard j’entends l’entrecroisement d’événements aux causes trop complexes pour que nous puissions les définir ou les calculer, et qui, en tout cas, ne semblent pas… (voyez comme je suis prudente !)… ne semblent pas dirigées par une volonté extérieure à nous.  Yourcenar renvoie au phénomène troublant qui transcende les trente premières pages et envole « au-delà de l’arc-en ciel ». Avant de revenir en force vers la fin du livre. Insinuant la possibilité d’un « surréel ».La carte de Maxime est incomplète, et il se perd dans les méandres du quartier, mais dans ses souvenirs aussi. Or il a rendez-vous avec Ida à la terrasse de leur bel hôtel, et le temps lui est compté. Il tergiverse, demande de l’aide aux rares passants. Finit par renoncer. Par tenter de regagner le Rhône. Et soudain : J’entrai dans une rue étroite, perpendiculaire à celle d’où je venais. (…) Au coin, j’aperçus la plaque usée de celle que je quittais pour cette voie abrupte presque aussi raide que la montée de Versailles. Ma vue se brouilla. Aurais-je mal lu ?  Je m’approchai encore. La rue de Saint-Dié !  Une fulgurance saisit Maxime : J’associai immédiatement Saint-Dié à Didier (il y était né, lui aussi, y habitait encore ; en plus, cela rimait et « Dié » et « Didier » sont étymologiquement proches), et je me dis : IL EST MORT. CHRISTIAN EST MORT. Ce fut comme une illumination.  La photo, la rue (voie invisible et plaque quasi illisible) qui surgit quand il a renoncé au musée Moulin… Moulin ! Ce résistant torturé par Klaus Barbie, qui fut la première victime, ratée, celle-là, en 1987, de Didier avant le meurtre de Bousquet.Avant de retomber les pieds sur terre, à la terrasse du Crowne Plaza, en bordure du parc de la Tête d’or, le lecteur a basculé dans une rêverie, égaré dans les limbes d’un fragment urbain abolissant les lois de la temporalité ordinaire. Une métaphore nous aspire. Comme si l’errance spatialisée était une projection des arcanes internes du narrateur. Comme si nous assistions à une séance de thérapie. Et un flux d’images, d’idées de déferler, houle douce ou sauvage, qui entrechoque le passé de Maxime Benoît-Jeannin, sa rencontre avec Christian Didier, ses goûts pour des villes, des livres ou des films. Il y a quelque chose de Proust dans cette survenue du passé revécu ou la manière de le creuser. Quelque chose du Rodenbach de Bruges-la-Morte aussi, et du symbolisme. On en viendrait à s’extasier : un auteur français, émigré depuis des décennies en Belgique, nous livre un bijou de réalisme magique, cet élan qui définit l’âme belge, depuis Bosch et Breughel jusqu’à Spilliaert, Ensor, Owen, Ray, Muno, etc.Ce « roman des réalités invisibles », selon les mots de Maxime Benoît-Jeannin, renvoie aux synchronicités évoquées par Jung et encadre un second récit, qui est celui d’une vie, celle de Christian Didier. Un assassin ? Un illuminé ? Un pervers narcissique ? Un mythomane ? Un justicier ? Un génie littéraire incompris ? Quel lien réel l’unit à Maxime, qui semble avoir été choisi comme destinataire de sa mémoire, témoin de ses actes et de leurs motivations ? Un double, qui aurait réussi et pourrait jouer les chroniqueurs ?Ce deuxième phénomène interpelle tout autant, celui de personnes à la fois trop douées et trop ouvertes sur des enjeux supérieurs pour se contenter d’une vie banale mais qui n’ont pas jusqu’au bout les moyens de leurs ambitions, un manque de volonté, un complexe de persécution savamment entretenu, une lacune ou une malformation mentale court-circuitant à jamais la réalisation attendue.In fine, On dira que j’ai rêvé propose des matriochkas qui ouvrent toutes sur la condition humaine et, particulièrement, sur celle des créateurs et des ambitieux. Il m’a semblé, troublé, découvrir en Didier ce double fantomatique ou ce repoussoir, cet abîme que tout auteur traînerait à ses côtés, s’interrogeant sur la légitimité de son parcours, la réussite artistique ne pouvant être estimée à l’aune d’une vie.Maxime Benoît-Jeannin réussit la gageure de tenir en haleine jusqu’aux dernières pages : épatante rencontre avec un comédien célèbre, appréhension soudaine de ce qui a préparé notre auteur/narrateur à une perceptivité hors normes : Ainsi, à certaines époques de la vie, quelque chose vous frôle et s’en va, vous abandonnant, absolument seul, à votre sort et à vos supputations. (…) Quelqu’un, sur le point de rejoindre le néant, avait gratté à la porte de l’être, et je l’avais entendu.  Fragment d’Eden littéraire ! Philippe…

Mon nom ne vous dira rien

Jean-Luc OUTERS , Mon nom ne vous dira rien , Impressions nouvelles, 2023,…