L’ivresse artiste. Double portrait : Gustave Flaubert, Charles Baudelaire

RÉSUMÉ

À l’occasion de l’anniversaire des 200 ans de la naissance de ces deux géants de la littérature française, sinon universelle. Ils demeurent plus actuels que jamais…Baudelaire et Flaubert : sous forme de « double portrait » autour de leur œuvre comme de leur vie, ce livre nous offre une lecture croisée (sur les plans littéraire, poétique, philosophique, psychologique, artistique, sociologique, politique…), une étude comparée de leurs nombreux points communs, sinon de ce qui les lie intellectuellement…

 

Baudelaire et Flaubert : sous forme de « double portrait » autour de leur œuvre comme de leur vie, ce livre nous offre une lecture croisée (sur les plans littéraire, poétique, philosophique, psychologique, artistique, sociologique, politique…), une étude comparée de leurs nombreux points communs, sinon de ce qui les lie intellectuellement. Parmi ces points : leur scepticisme philosophique (Montaigne, La Boétie…) et leur pessimisme existentiel (Schopenhauer, Nietzsche…), leur rapport critique avec le romantisme (même s’ils apprécient tout particulièrement Byron, Goethe et Chateaubriand), leur vision politique et sociale (rebelle, anti-bourgeoise et anticonformiste, voire « anti-démocratique », par leur côté « conservateur » et même « élitiste »), leur procès pour outrage aux mœurs (Les Fleurs du Mal et Madame Bovary, publiés la même année, en 1857), leur réflexion critique concernant la religion (leur anticléricalisme, bien que tous deux catholiques), leur relation à la fois conflictuelle et passionnée avec leur mère (Flaubert, à ce propos, a rencontré, lors d’un dîner, celle de Baudelaire, Madame Aupick, veuve du détesté Général), leur vision du rapport amoureux, leurs multiples et féconds échanges épistolaires, leur conception de l’art et même certaines « critiques d’art » (dont un élogieux article de Baudelaire, dans une revue appelée « L’Artiste », consacré à Madame Bovary, alors cloué au pilori), leur culte du beau (dans l’écriture, le style et la recherche de perfection formelle), leur dandysme (l’aspect théorique, dans un texte tel que Le Peintre de la vie moderne, chez Baudelaire, et l’aspect pratique, chez certains héros des romans, comme L’Éducation sentimentale ou Salammbô, de Flaubert). Ainsi, ce livre original, sérieux, riche et rigoureux à la fois, s’avère fascinant à plus d’un titre. Il paraît, en 2021, à l’occasion de l’anniversaire des 200 ans de la naissance de ces deux géants de la littérature française, sinon universelle, du XIXe siècle. Ils demeurent plus actuels que jamais…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Salvatore Schiffer

Auteur de L’ivresse artiste. Double portrait : Gustave Flaubert, Charles Baudelaire

Philosophe, Ecrivain, Professeur de Philosophie de l'Art. Daniel Salvatore Schiffer, philosophe, est titulaire d'un diplôme inter-universitaire (ULB, UCL, Ulg) d'études approfondies en « esthétique et philosophie de l'art », ainsi que de l'agrégation en philosophie pour l'enseignement supérieur. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, traduits dans plusieurs langues. Il est aussi spécialisé dans la publication d'entretiens avec les grandes figures intellectuelles d’aujourd’hui. Ancien professeur de « littérature contemporaine » et de « civilisation moderne », dans le cadre des cours de l’Université de Grenoble, au Centre Culturel Français de Milan (Italie), il est aujourd’hui professeur de « philosophie de l’art » à l’École Supérieure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège et professeur invité au Collège Belgique, sous l’égide de l’Académie Royale de Belgique et le parrainage du Collège de France. Il publie régulièrement des tribunes appréciées dans quelques-uns des quotidiens et hebdomadaires les plus réputés de la presse européenne francophone. Il est le délégué général et porte-parole du « Prix Littéraire Paris-Liège » récompensant, chaque année, un essai de langue française en sciences humaines. Il est considéré comme l'un des grands spécialistes du dandysme. Administrateur de l'AEB.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "L’ivresse artiste. Double portrait : Gustave Flaubert, Charles Baudelaire"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9253 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le magasin aux aventures

Considérée comme une bonne vivante par les habitants de Virton, Marguerite Brouhon…

L’Instant précis où Monet entre dans l’atelier

Jean-Philippe TOUSSAINT , L’instant précis où Monet entre dans l’atelier , Minuit, 2022, 32 p., 6,50 € / ePub : 4,99 € , ISBN : 9782707347831Il faut remercier Ange Leccia. En effet, l’artiste, qui présente son œuvre ( D)’Après Monet au musée de l’Orangerie du 2 mars au 5 septembre de cette année, a donné envie à Jean-Philippe Toussaint d’écrire sur Monet. Et c’est un délice de livre minute, dans un format que l’auteur pratique régulièrement depuis La mélancolie de Zidane , une fulgurance. L’instant précis où Monet entre dans l’atelier s’ouvre sur la phrase du peintre : «  Je suis si pris par mon satané travail qu’aussitôt levé, je file dans mon grand atelier  ». Une phrase simple en apparence, et qui a déclenché la rêverie puis le travail de Toussaint. L’auteur de La télévision , dont le narrateur ne parvenait pas à avancer dans son essai sur Titien, nous invite à tourner autour de cette image, de pénétrer dans l’atelier du Maître, plus précisément à «  saisir Monet là, à cet instant précis où il pousse la porte de l’atelier  ». Nous sommes en 1916. Monet travaille aux grands panneaux des Nymphéas . Non loin de Giverny, la guerre fait rage, et Monet se réfugie dans son atelier. Le texte se compose de neuf longs paragraphes qui s’entament de la même manière, l’ouverture de la porte. Chaque période explore une des frontières que l’artiste est en train de traverser à cette heure matinale. Monet oscille. Il est «  entre la vie, qu’il laisse derrière lui, et l’art, qu’il va rejoindre  ». Entre l’ombre de la nuit et la lumière du jour. Entre deux âges. Entre la vie et la mort. Il travaille «  dans l’incertitude  », n’ayant aucune idée du destin des Nymphéas , dont il ne sait pas bien quoi faire, ni comment les agencer, qu’il travaille à ne pas finir. Car finir, c’est mourir. «  Jamais, de son vivant, il ne laissera les grands panneaux quitter l’atelier pour rejoindre l’Orangerie  ».C’est cette oscillation, cette incertitude, que Toussaint place au cœur de son texte, et dont on sait qu’elle participe à une thématique qui le fascine depuis ses premiers romans et essais. Il faut relire L’urgence et la patience , où il tente de révéler le passage entre la lente maturation intérieur et le déclic, le geste de la création. Il faut relire La mélancolie de Zidane , qui s’attache à saisir l’instant précis où tout bascule, et qui creuse déjà l’importance de ne pas finir . Bien entendu, il faut lire et relire l’œuvre romanesque de Jean-Philippe Toussaint, une des plus raffinées et puissantes tout à la fois de la littérature française contemporaine, et qui foisonne de ces situations, personnages, lieux entre deux .Tout est affaire de précision en matière d’équilibre. Une goutte de pluie peut faire chuter le funambule le plus adroit. Dans le cas de Toussaint, l’ entre deux vibre et atteint l’harmonie. La mécanique de ses phrases est d’une telle finesse, la composition de ses tableaux d’une telle subtilité, que le lecteur croit voler alors qu’il marche sur un fil.Dans L’instant précis où Monet entre dans l’atelier , dès le début, le « je » de Toussaint est là, qui s’insère dans les lieux et se murmure en aparté. «  C’est le moment du jour que je préfère, c’est l’heure bénie où l’œuvre nous attend  ». Toussaint a rêvé Monet, et il partage ce rêve avec nous. Il parle de création, donc il parle aussi de lui. L’équilibre est parfait. Nous pénétrons avec lui dans l’atelier. Nous voyons le soleil se lever. Nous trouvons dans la beauté un refuge à la violence du monde. Et nous nous efforçons de ne pas finir. De rester entre deux . Nicolas…