Les principes d’action et les conditions d’exécution de la littérature sont envisagés ici, pour la première fois de manière approfondie, sous l’angle du rite.
Réfléchir aux enjeux et aux modes opératoires de la littérature en référence à la ritualité permet d’articuler de manière innovante les théories de la création et de la réception. Un texte se présente pour son auteur comme un pari sur le partage possible avec des lecteurs inconnus, appelés à constituer un « nous » dans le rituel renouvelable de la lecture. À cet effet, on observe que l’écrivain construit une représentation et en assure l’efficacité en s’appuyant sur des substrats mémoriels – marques identitaires à l’égard d’une culture -, mais aussi en convoquant du symbolique et de l’émotionnel.
Sur cet horizon théorique, ce livre éclaire par une série d’analyses les enjeux de la mise en oeuvre de rites par les écrivains de la modernité littéraire française, du XIXe siècle à nos jours. Il examine comment la littérature peut convoquer les rites profanes qui gèrent les échanges interpersonnels, et spécifiquement ceux qui engagent la parole et l’écriture. Il observe comment, dans le processus qui vise à limiter l’arbitraire du signe, les rites institués peuvent servir de modèles, a fortiori les rites religieux, dont le sens et la force intégrative sont avérés, même s’ils se situent désormais en rémanence.
Autrice de Littérature et ritualité. Enjeux du rite dans la littérature française contemporaine
Lamartine critique de Chateaubriand dans le Cours familier de littérature
À propos du livre (4e de couverture) Les historiens contemporains des lettres françaises de Belgique tiennent avec raison que La Légende d'Ulenspiegel en est le livre fondateur. Toute fondée qu'elle soit, cette assertion a tardé à prendre forte d'évidence. Lorsque Charles De Coster fait paraître sont livre, en 1867, seuls quelques lecteurs perspicaces y prêtent attention sans parvenir à lui assurer une quelconque reconnaissance. Et c'est aussi pauvre qu'inconnu que l'écrivain meurt en 1879. Il est vrai que «La Jeune Belgique», quinze ans plus tard, reconnaît son rôle, mais le statut de son livre n'en est en rien changé : il a peu de lecteurs, il n'est pas pris au sérieux. Tel n'est pas le cas du jeune Joseph Hanse dont l'Académie royale de langue et de littérature françaises s'empresse, dès 1928, de publier la thèse de doctorat consacrée à Charles De Coster et dont Raymond Trousson écrit aujourd'hui dans sa préface : «Ce coup d'essai était un coup de maître. Soixante-deux ans après sa publication, ce livre demeure fondamental, indispensable à quiconque entreprend d'aborder l'uvre magistrale qu'il mettait en pleine lumière.» Devenu introuvable, enfin réédité aujourd'hui, le Charles De Coster de Joseph Hanse, qui a ouvert la voie à toutes les études ultérieures et internationales sur le sujet, fera figure, pour beaucoup, d'une découverte et d'une…