L'impromptu du Pont d'Oye

RÉSUMÉ

Une journée d’automne au Pont d’Oye. Devant une haute cheminée, deux amis de Pierre Nothomb interroge leur hôte.Et le magnétophone, sans laisser la possibilité de corriger, enregistre : ceci est du document à l’état pur.

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges BOUILLON

Auteur de L'impromptu du Pont d'Oye

S'il descend d'une vieille famille gaumaise et lorraine, Georges Bouillon a cependant vu le jour à Angers (Maine-et-Loire) le 14 juin 1915. Cette naissance angevine ne doit pas surprendre, c'est là, en effet, que ses parents s'étaient réfugiés devant l'avance des troupes allemandes, lors de la Première Guerre mondiale.Dès 1919, toute la famille (il était le dernier de cinq enfants) regagna Virton pour y ouvrir une boulangerie-pâtisserie. C'est dans cette ville que Georges Bouillon fit ses études primaires à l'École communale et ses humanités gréco-latines à l'Athénée Royal, de 1927 à 1933. Ensuite, il étudia la philologie romane à l'Université de Liège, et la termina en 1937 avec un mémoire intitulé La peinture dans l'oeuvre de Marcel Proust.Loin d'étancher la soif de l'humaniste déjà naissant, les cours eurent plutôt pour effet de freiner son élan. Plus tard, les circonstances de la vie lui permirent toutefois de lier une profonde amitié avec l'un de ses anciens professeurs, Fernand Desonnay, grâce à qui il entra à la Société européenne de Culture qui siège à Venise.Pris par l'armée en 1938, surpris par la guerre en 1940, il fit ses armes aux Chasseurs Ardennais à Namur et à Arlon. Il participa à la campagne des Dix-huit Jours et, après avoir été fait prisonnier, il parvint à s'échapper et à rejoindre Virton dès la fin du mois de juin 1940. La même année, il entra comme professeur à l'Athénée Royal de Virton. Hormis ses tribulations militaires (dont un long rappel au printemps 1945), il y resta trente-trois ans. Très tôt il apparut comme un pivot de la culture et de la littérature luxembourgeoises. Ce versant de sa carrière s'ouvrit par une fructueuse collaboration à la revue Le Jeune Faune fondée au début des années 50 par Camille Biver (celle-ci ne connut malheureusement que quatorze publications). Puis, en 1954, ce fut la création de La Dryade - du nom d'une sculpture de Jean Godart. Celle-ci fut tout à la fois une revue (qui, comme l'enseignement de Bouillon a duré trente-trois ans: 132 numéros parus de 1955 à 1987), une maison d'édition (près de quatre cents titres allant de la plaquette de poésie à l'ouvrage d'art en passant par l'essai ou le recueil de nouvelles), et, enfin, la maison qu'il habite à flanc de colline à Vieux-Virton, dans le no man's land qui sépare... Saint-Mard et Virton. Plus encore que le nombre de pages brassées, c'est peut-être la pléiade de noms connus qui y firent leurs premières armes ou y affûtèrent leur lame qui a de quoi étonner : de Charles Fox à Claude Raucy, de Georges Jacquemin à Yvon Sondag, de Jean Mergeai à André Schmitz... Il y a en lui [Georges Bouillon] un semeur d'idées et un militant de la culture qui, dans La Dryade, n'hésite pas à prendre position sur des problèmes irritants, il a secoué le cocotier du régionalisme. De La Dryade, qui fut un tremplin, il réussit à faire une plaque tournante où s'exprimaient les idées les plus divergentes, les plus opposées aux siennes. Ainsi, sa collaboration - et son amitié - avec Pierre Nothomb lui ont-elles été reprochées...Bien sûr, au milieu de tout ce petit monde, Georges Bouillon vient aussi apporter sa contribution, allant toujours droit au but (tant pis pour ceux qui n'apprécient pas) avec comme seul objectif une profonde sincérité et, partant, une profondeur de pensée faisant table rase des hypocrisies mondaines ou à la mode... Appelé à côtoyer les écrivains et les peintres, il en fréquenta parmi les plus grands : Camille Barthélemy, Pierre Nothomb, Thomas Braun, Adrien de Prémorel, Elie Willaime (qui fut aussi professeur à Virton), le Père Dominique Pire, Pierre-Henri Simon, Claude Seignolle...Conscient de ce que la culture passe aussi par la découverte de notre monde, il prit à loisir la route pour courir le globe : du Chili à la Thaïlande, des États-Unis à l'Union Soviétique, du Sri Lanka à l'Algérie, de la Chine au Mexique, on le vit partout.Opposé, on l'a dit, à l'esprit de coterie, son humanisme ouvert s'est souvent vu récompensé.Il compte aussi parmi les fondateurs de bien des institutions et revues : le Service du Livre Luxembourgeois, la galerie de la Glycine à Vresse-sur-Semois (créée avec Bonaventure Fieuillien et José Chaidron; Georges Bouillon y a présenté pendant... trente-trois ans une exposition mensuelle. Un chiffre mythique en quelque sorte...).Sa bibliographie révèle un éclectisme inépuisable. Georges Bouillon a poursuivi son activité d'écrivant - puisqu'il a réfuteé le titre d'écrivain - et d'éditeur en achevant par exemple, son journal ininterrompu qui, au total, comportera vingt et un volumes. Enfin, il ne faut pas oublier que Georges Bouillon a été membre étranger de l'Institut grand-ducal, président de la Régionale Luxembourg de Belgique-URSS et qu'il fut l'un des administrateurs des Iles de Paix fondées par le Père Pire.Ouvrages à consulter :
  • HAVENNE (Ed.), Dialogue avec l'humanisme de Georges Bouillon, La Dryade, Vieux-Virton, 1980; coll. Petite Dryade, n° 100.
  • DETIEGE (M.), Dossier-anthologie de Georges Bouillon, in 4 millions 4, Bruxelles, 1981.
  • WILLAIME (E.), in Marginales.
  • RAUCY (Cl.), Portrait d'un honnête homme: Georges Bouillon, Niederkorn, Mender, 1981 ("Mol", 3).
  • PIERRE (Y.), La Dryade, trente ans de revue littéraire et artistique dans le Luxembourg, La Dryade, n° 132 / hiver 1987, p. 3-105.
  • JACQUEMIN (G.), Georges Bouillon, in Les Dossiers d'Aquitaine et d'ailleurs, n° 37/ automne 1988, p. 9-10.
  • JACQUEMIN (G.), Hommage à Georges Bouillon, discours prononcé à Latour (Virton) le 24 octobre 1971 à l'occasion du 41ème congrès de la Société des Ecrivains ardennais.
  • TREKKER (A.-M.), VANDER STRAETEN (J.-P.), Cent auteurs. Anthologie de la littérature française de Belgique, Nivelles, Ed. de la Francité, 1982, p. 51-54.
  • Maugis, revue d'Ardenne, n° 10, été 1990. Numéro spécialement consacré à Georges Bouillon Humaniste sincère.

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