L’héritage assassin

RÉSUMÉ

1994-2024. trente ans après le génocide au Rwanda, peut-on encore revenir sur ces mois d’avril-mai-juin 1994?
«Au début, il y a ce mot : Ibanga… Ibanga, le ‘‘secret’’ de mon enfance». Ainsi commence et se termine le nouveau roman de Jean-Pierre Griez.
Un long périple dans le temps, dans l’Histoire, tout au long de la vie chahutée d’Aimé Letor. Des secrets, il y en aura beaucoup d’autres, tus ou cachés ou soigneusement étouffés qu’Aimé tirera de ses souvenirs enfouis et de témoignages révélateurs. Pour tenter de comprendre ce qui a conduit au génocide des Tutsi, pour savoir si son père, avec lequel il avait rompu toute relation depuis longtemps, y est impliqué, Aimé va enquêter, reconstituer le puzzle et démonter les poupées-gigognes d’une époque occultée.
Des falsifications de l’histoire coloniale aux complicités politiques des pays occidentaux, des mensonges aux trahisons de certaines ONG et de l’Eglise, il éclaire d’un jour peu connu les prémices et les turpitudes qui ont conduit à l’horreur.
Jean-Pierre Griez nourrit cette quête de faits documentés. Et quand tout sera mis en lumière, Aimé pourra, au Point du Jour, sa maison familiale retrouvée, reprendre le cours d’une vie plus apaisée.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Pierre GRIEZ

Auteur de L’héritage assassin

L'auteur est né à Ixelles le 18 décembre 1951 et vit actuellement en Hainaut. Licencié en sociologie (UCL), Jean-Pierre Griez a travaillé deux ans sur des chantiers routiers, dans une usine d'assemblage automobile, dans une grande surface. Il a aussi travaillé six ans comme formateur (sciences sociales, actualité) auprès de chômeurs peu scolarisés. Il est aussi le fondateur de l'asbl "Le Coron" (école de devoirs, ateliers créatifs pour enfants de milieu populaire, ONG d'éducation) dont il assume, depuis 1984, la responsabilité.
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Avec ce nouveau roman, L’héritage assassin, Jean-Pierre Griez signe une enquête à propos des ombres, des falsifications et des difficultés de mémoire du génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda. L’auteur, qui vit actuellement dans le Hainaut, a déjà publié plusieurs romans chez le même éditeur et est aussi réalisateur d’un film d’animation en 2020 sur l’Histoire de la République démocratique du Congo Caoutchouc rouge, rouge coltan.Cela fait trente ans aujourd’hui que cette catastrophe absolue a eu lieu en un temps record,  cent jours pour huit cent mille à un million de victimes.  Ce chaos n’est pas surgi soudainement dans l’histoire rwandaise, nous le savons. Nous avons vite…


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L’ouragan a frappé Nyundo

Félicité Lyamukuru était adolescente lorsque, le 7 avril 1994, se déclencha le carnage. « Le génocide m’a trouvée en troisième secondaire. J’avais seize ans, j’étais vieille. » Presque toute sa famille fut anéantie dans le cataclysme qui ensevelit au Rwanda un million de Tutsis.Elle voulut d’abord oublier ces mois d’épouvante, d’arrachements, d’insoutenable douleur, terminer ses études, vivre « normalement ». «  J’ai mis du temps à entrer dans la grotte de mes souvenirs  », écrit-elle aux premières pages de son récit poignant L’ouragan a frappé Nyundo .  Elle franchissait un grand pas en participant pour la première fois, le 7 avril 2008, à Bruxelles où elle habite depuis l’an 2000, à la marche aux flambeaux qui commémore chaque année la mémoire des victimes. «  Désormais, j’assumais mon identité de rescapée.  »Comprenant que la parole est plus féconde que le silence, elle formait, vingt ans après la tragédie, le projet d’apporter un témoignage encore brûlant, de livrer son «  fragment de vérité  ».Le livre s’est élaboré en deux ans, associant Félicité Lyamukuru et Nathalie Caprioli, qui lui avait proposé d’être sa plume.Au long de rencontres denses, le désir initial de laisser à ses quatre enfants des traces de son histoire familiale saccagée s’est mué, pour Félicité, en quête de sens. 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