Lèyîz nos-åmes bin tchôdes : Laissez nos âmes bien chaudes

RÉSUMÉ

Florilège de textes drôles, réflexifs sur le rapport au français et au wallon, mais aussi descriptifs des scènes de la vie quotidienne comme la pendaison de crémaillère. Des textes teintés d’humanisme et sentimentaux, pleurant l’être cher disparu. Ainsi « Laissez-moi pleurer » – « Lèyîz-m’ plorer » qui sera repris en chanson par Édith Piaf

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicolas Defrecheux

Auteur de Lèyîz nos-åmes bin tchôdes : Laissez nos âmes bien chaudes

Nicolas Defrecheux est né le 10 février 1825 à Liège. Il grandit dans le quartier Saint-Léonard, dans un terreau particulièrement propice à la pratique de la langue wallonne. Sa famille, quoique nombreuse, vit aisément, il peut ainsi effectuer de brillantes études à Saint-Quirin à Huy, à Saint-Hadelin à Visé et au Collège de Liège. C’est à cette époque qu’il prend goût à la littérature et qu’il commence à composer, à la fois en français et en wallon. Il entame même les études d’ingénieur à l’École des Mines, mais les abandonne rapidement pour devenir employé dans l’industrie du zinc à Moresnet puis à Liège, après la mort de son père.  En 1851, il épouse Jeanne Germay et reprend la boulangerie de sa belle-famille, qu’il tiendra pendant 9 années. Durant cette période, il écrit plus régulièrement et il donne sa préférence à la langue wallonne. En 1854, il publie anonymement un recueil intitulé Novels paskèys dans lequel figure le texte qui en fera un des écrivains wallons les plus renommés : Lèyîz-m’ plorer  Ce poème lyrique fait très rapidement sensation : il est repris par les journaux, puis reproduit en feuilles volantes largement distribuées, et enfin salué et apprécié par les amateurs de littérature wallonne. Il est vrai que l’utilisation du wallon pour exprimer des sentiments n’était plus d’usage et que cette façon de faire surprend positivement les lecteurs.  En 1856, un concours de littérature wallonne est organisé par l’association « Les Vrais Liégeois », à l’occasion du 25e anniversaire du couronnement de Léopold Ier, et Nicolas Defrecheux y propose L’avez-v’ vèyou passer ?, poème lyrique sous la forme d’un cramignon. Ce poème, qui rencontre un succès similaire à Lèyîz-m’ plorer, confirme à la fois les qualités d’écrivain de Defrecheux et le potentiel du wallon pour réaliser une poésie lyrique.  Bien qu’il tente d’autres genres (poèmes historiques, sarcastiques, moraux), c’est bien dans le lyrique et l’élégiaque qu’il s’est le mieux illustré. Les thèmes qu’il évoque sont variés, mais tournent régulièrement autour de l’enfance, de la famille, de l’amour, de la nostalgie, et d’un grand attachement à sa ville d’origine et à son parler. L’auteur emploie surtout une poésie simple, imagée, chantante, clairement destinée à être populaire.  En 1860, il entre à l’Université de Liège comme secrétaire du recteur, puis devient appariteur de la faculté de médecine en 1861. C’est aussi à ce moment qu’il écrit mès deûs lingadjes, poème qui décrit parfaitement le bilinguisme ambiant à son époque et la place qu’occupe le wallon face au français. Il concentre sa production littéraire dans ses contributions à l’Almanach de Mathieu Laensberg, pour lequel il fournit les parties wallonnes de 1859 à 1874.  Nicolas Defrecheux décède le 26 décembre 1874, à 49 ans seulement. Il est l’écrivain wallon de son temps : il a su, autour de sa poésie lyrique et populaire, créer une dynamique littéraire et un engouement sans précédent autour de la littérature wallonne. C’est à la suite de ses succès qu’est créée la Société de langue et de littérature wallonnes, qui sera à la base de l’étude, et surtout, de l’enrichissement de la langue et de la littérature au cours des décennies qui suivront. 

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