L’Eté de la rainette

À PROPOS DE L'AUTRICE
Corinne Hoex

Autrice de L’Eté de la rainette

Licenciée en Histoire de l’Art et Archéologie, Corinne Hoex a surgi dans le monde des Lettres avec un texte aussi incisif que bouleversant : Le grand menu, ou l'histoire d'une enfant unique cruellement couvée, livre publié en 2001 (éd. de l’Olivier) et immédiatement remarqué. Dans ses romans suivants, aux Impressions Nouvelles— Ma robe n’est pas froissée, tout aussi radical,et Décidément je t’assassine, sur le lien entre fille et mère au moment de la mort — puis chez Grasset — Le Ravissement des femmes, tableau caustique de lafascination exercée par un gourou séducteur —, Corinne Hoex persiste dans sa minutieuse noirceur sans jamais se départir d'un humour dévastateur. Guerrière aussi rusée que rieuse, elle n'emprunte jamais, s'agissant de la condition de la femme, les chemins du pathos. Raison pour laquelle, titulaire de nombreux prix, elle est aimée des lectrices et lecteurs qui, fidèlement, la suivent. Elle a publié chez différents éditeurs de nombreux et brefs recueils — souvent accompagnés de travaux d'artistes accordés à son univers — qui la distinguent comme poète de haut niveau. Dans l’impressionnant Cendres qui fait état du deuil du père, comme dans L’autre côté de l’ombre, tissé de nuit et de silence, ou le poignant et discret Été de la rainette (pour n’en citer que quelques-uns), son art, d’un laconisme extrême, rend compte, avec courage, de sujets éminemment intimes. D’autres textes, tels l’inclassable Décollations ou le coquin Valets de nuit, témoignent d’une belle fantaisie et d’une secrète érudition. Corinne Hoex répond par ailleurs volontiers à la commande, fournissant pour des ouvrages collectifs des textes qui vibrent de détails espiègles ou poignants. Si elle n’est jamais meilleure que lorsqu'elle s'adonne, avec délectation, à la férocité, ses écrits témoignent d’une singulière empathie. En somme, aussi gaie qu’acérée, elle traite tous ses sujets avec le talent d’une fine observatrice qui ne se départit pas un instant de sa lucidité.
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Le conditionnel est-il un mode ou un temps ? Le débat, loin d’être clos entre grammairiens et linguistes, pourrait trouver une ébauche de solution chez les poètes, en l’occurrence ici chez une poétesse. En effet, dans la plaquette L’Été de la rainette, qu’elle publie à l’enseigne du Cormier, Corinne Hoex ouvre tous ses textes par un énigmatique « Ce serait… ». Par là, un processus très subtil se réamorce dans l’esprit du lecteur, qui consiste à situer la scène dans laquelle il refait à chaque fois irruption entre l’imaginaire hypothétique et l’imparfait du souvenir évanescent.Comment mieux retisser la trame effilochée de la mémoire que par cette trouvaille syntaxique élémentaire ? « Ce serait l’été »,…


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