Amaryllis, 16 ans, vit seule avec sa mère au domaine d’Esver et étudie la botanique avec le rêve d’en faire son métier. Mais tous ses espoirs d’avenir s’effondrent lorsque les deux femmes reçoivent la lettre de son père annonçant la vente du domaine d’Esver et le mariage qu’il a engagé entre sa fille et un de ses associés.
Autrice de Les ombres d’Esver
Amaryllis, une jeune femme de presque seize ans, vit avec sa mère (Gersande) depuis dix ans dans le domaine d’Esver, « cette prison qu’elle aimait détester » et d’où elle n’est jamais sortie. Les portes d’entrée de cette grande demeure sont en effet scellées et tout tombe en ruines : les marches sont fissurées, les murs grignotés et le lierre s’infiltre sur le sol et les murs.Gersande est un génie de la botanique et passe ses journées à transmettre ses connaissances en fleurs, plantes et légumes à Amaryllis pour qu’elle entre dans la plus prestigieuse école de botanique d’Europe. Elle est obsédée par ses recherches sur l’Aeternalis, une fleur éternelle qui a besoin de soins spécifiques quotidiens, et passe son temps……
8tiret3
09 mars 2020
En plus de combler parfaitement les attentes du public en respectant les codes génériques de la fantasy, Katia Lanero Zamora a construit un texte riche et profond, où son style soigné sert d'écrin à une intrigue mystérieuse brouillant sans cesse les pistes entre rêve et réalité (ce n’est évidemment pas anodin si Esver est l’anagramme de « rêves »). Une question reste en suspens pendant la quasi-totalité du roman : Amaryllis fait-elle face à un terrible danger ou est-ce la folie qui lui glisse ces idées en tête ?
La grande force du roman réside selon moi dans la profondeur psychologique des deux femmes autour de qui l'histoire se cristallise. Je trouve le personnage de Gersande particulièrement bien construit et je suis personnellement rentré en empathie avec elle, jusqu'à la trouver touchante et admirable. Les deux personnages féminins offrent également l'occasion à l'autrice d'interroger brillamment la place accordée aux femmes dans la société du vingtième siècle naissant, ainsi que dans les sphères scientifiques. Une perspective féministe insérée dans le récit pour donner encore plus de corps aux personnages qui n'est pas pour me déplaire.
Katia Lanero Zamora signe avec ses Ombres d'Esver un roman captivant et dense qui devrait, je pense, ravir à la fois les amateur·rices de la fantasy et les autres qui, comme moi, ne plongent dans le genre qu'occasionnellement.