Les oiseaux sans tête


RÉSUMÉ

Les oiseaux sans tête, c’est l’histoire improbable de la rencontre entre Blanche, la jeune narratrice et Daniel Deur, un meurtrier récidiviste belge alors en réinsertion, qui tua à 18 ans une femme, fut condamné à 12 ans de réclusion, puis tua un homme, un an et demi ans après sa libération, oubliant de lui voler son argent.
Encore troublée par cette rencontre des années après, Blanche, à défaut d’oublier Daniel Deur, tente de comprendre ce qui l’a conduit là. En se rendant sur les lieux et en jouant sur les points de vue, elle reconstitue le premier crime, nous fait retrouver son enfance dans des familles d’accueil, revivre sa première incarcération où le temps n’a plus court, son échange épistolaire passionné avec Luz, sa brève vie de couple avec une fille de l’Est, puis son second crime, minute après minute, et enfin son dernier procès, où la personnalité de Daniel se scinda littéralement sous les yeux de l’assistance. Elle met à jour une vie plate, banale, mais remplie d’imperceptibles phobies qui peuvent sans explication déborder Daniel ou s’apaiser.

Un roman terriblement pertinent qui, renonçant à «expliquer» le crime, choisit de restituer les mouvements les plus imperceptibles d’une vie, jusqu’au vertige.



COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS

À PROPOS DE L'AUTRICE
Hedwige Jeanmart
Autrice de Les oiseaux sans tête
Hedwige Jeanmart est une autrice belge francophone. En 2014, son premier roman, Blanès, remporte le Prix Rossel. Hedwige Jeanmart est d'origine namuroise et vit depuis 2007 à Barcelone


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Hedwige Jeanmart nous revient quatre ans après son Prix Rossel. Blanès , premier roman au décalage subtil, se glissait sous le haut-patronage de Roberto Bolaño. Eva, en plein deuil d’une relation arrachée de façon abrupte, y croisait d’énigmatiques aficionados de l’auteur chilien  et tentait de redonner du sens à sa vie.Ici, dès l’entame, Hedwige Jeanmart s’assure de créer un climat qui crisse, des lignes à l’inquiétude tangible et de nous prendre à rebrousse-poil du récit. Nous y suivrons donc d’abord Blanche, transbahutant depuis quelques années un irritant caillou mental, et presqu’agacée par sa propre démarche: « Elle n’est pas sûre  qu’elle aimerait qu’on fasse ça avec sa vie à elle, aller voir, s’imaginer des choses. C’est un…


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Maxime BENOÎT-JEANNIN , On dira que j’ai rêvé. Bousquet, Didier & Co, Samsa/AAM, 2021, 183 p., 18 €, ISBN : 978-2-875932-76-1L’entrée en matière du livre est confortable. Fluide et classique. Le narrateur, qui est l’auteur du livre – et appelons-le Maxime pour nous faciliter la vie même s’il ne se nomme jamais –, descend vers Marseille en TGV. Sa destination ? Lyon, où un congrès de psychanalystes attend sa compagne Ida. Leur voisine de wagon feuillette de vieux Paris-Match , et voilà que s’affiche soudain une photo d’un homme intimement lié à la vie de Maxime. Petit échange entre les passagers. Ce Christian Didier, un camarade d’enfance, a eu son heure de gloire en 1993, lorsqu’il a abattu René Bousquet, le tristement célèbre patron de la police pétainiste sous l’Occupation. 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