Les morts de Beauraing

RÉSUMÉ

Alors qu’un terrible attentat vient de déchirer la communauté catholique, fauchant des familles et des vieillards à Beauraing, tout paraît accuser de jeunes Belges revenus d’une terre de djihad. Sous le choc des événements, les deux associés d’une modeste agence de presse tentent de rassembler des informations. Yves Demeulemeester active ses contacts dans le milieu islamiste tandis que Léopold Verbist recueille le témoignage du père de l’une des victimes. Tout se corse lorsqu’Ingrid Mertens, militaire d’active et mère adoptive d’un enfant-soldat du Congo, leur apprend la disparition de son fils, petit voyou évoluant aux marges de bandes urbaines. Aux dernières nouvelles, Jérémie s’était mis à fréquenter des cathos ultras, les croisés.
Dans un Bruxelles que ne vont pas tarder à bouleverser de violentes émeutes et le déclenchement de lois martiales, Léo et ses acolytes ne cessent de buter sur les mêmes énigmatiques personnages. Que cachent le chanoine Dillens, chef spirituel des croisés, et l’officier Athlan, qui prend peu à peu la main sur le service d’ordre de la ville ? À quelles manoeuvres se livrent dans l’ombre leurs nervis ? Jusqu’à quel point porte leur influence dans la hiérarchie policière ?
Dans la lourde atmosphère d’une capitale où monte la peur, François Weerts livre d’une main de maître un passionnant roman, portrait d’une ville autant qu’intrigue politique, dont aucun de ses personnages ne s’extirpera indemne.

À PROPOS DE L'AUTEUR
François Weerts

Auteur de Les morts de Beauraing

Journaliste belge établi à Waterloo, François Weerts, est né en 1960 à Addis-Abeba.

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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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