Les larmes du tigre

RÉSUMÉ
Dans la région nord-ouest du Canada, au 2e siècle de notre ère, un chaman solitaire reçoit la visite d’une jeune indienne, “Petite-Pisse-Partout”. Chassée de sa tribu pour avoir perdu son ombre, elle est venue demander l’aide de “Parle avec le Feu”. Grâce à sa médecine, ce dernier pourra donner des explications à “Celle qui a perdu son Ombre”. Puis il l’entraînera dans un voyage initiatique, au cours duquel ils rencontreront le nain voleur d’ombres qui sera innocenté et les mettra sur la voie de la vérité. “Petite-Pisse-Partout” et ”Parle avec le Feu” trouveront la clé à la source des légendes de leur peuple. Délivrés des malédictions, la jeune fille ayant retrouvé son ombre, les deux héros resteront ensembles dans les montagnes et transmettront sans doute à leur descendance la véritable histoire du Tigre des Neiges…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Didier Comès

Auteur et illustrateur de Les larmes du tigre

Dieter Hermann Comès est né en 1942, à Sourbrodt, en Belgique, à cinq kilomètres de la frontière allemande, dans les «Cantons de l'Est», territoires qui étaient, à l'époque, intégrés au troisième Reich. En 1945, après la Libération, il recouvre la nationalité belge et porte le prénom de Didier.Grâce à cette origine géographique particulière, à la pratique du bilinguisme familial, à la combinaison de deux cultures si antithétiques, on peut comprendre la richesse paradoxale et le déchirement latent de l'oeuvre. Ainsi, la guerre est plutôt vue du côté allemand dans L'Ombre ducorbeau; Silence, le bâtard muet, est le fils du gitan, l'étranger exécré; Pierre, l'adolescent autiste de La Belette, refoule la trop grande différence et la mésentente de ses parents et Hermann Koch, l'ancien S.S. racheté par son amitié avec Théophile, souffre d'un entourage hostile, pour lequel il demeure «le Boche»; Yva est l'androgyne fusionnel monstrueux et merveilleux, auquel rêvent les jumeaux d'Eva, aux accents rauques de Lili Marlène; la journaliste de L'Arbre-Coeur défend, par la violence guerrière et létale, son conte de petite fille; Cybèle, l'orpheline de La Maison où rêvent les arbres s'efface comme un trait de gomme, dans un univers magique régi par la vengeance des arbres sur la folie des hommes; finalement, grâce à l'intuition de Petite pisse partout, le chaman solitaire, rejeté par les siens, retrouve son identité et la force vitale du paradis perdu, dans Les Larmes du tigre. Au sortir de l'école, Didier Comès, dix-sept ans et un diplôme de dessinateur industriel en poche, ne se lance cependant pas dans la bande dessinée, mais travaille dans une usine textile à Verviers, de 1959 à 1969. A cette même époque, tout en ressentant une forte passion pour le jazz, qu'il pratique en semi-professionnel, il réalise quelques bandes dessinées en amateur, et cherche sa voie. Ainsi, en 1969, il s'exerce dans Le Soir Jeunesse, Spirou, avec Paul Deliege, ou Pilote (édition belge).Pour ce dernier périodique, il entreprend, en 1973, sa première grande série, Ergün l'Errant, réunissant les ingrédients du Space opera, récit de science-fiction qui traite d'exploration spatiale et de guerres galactiques. Après un premier récit intitulé Le Dieu Vivant, Dargaud ayant égaré les vingt premières planches du second épisode, il faudra attendre 1980 avant de connaître la suite, Le Maître des ténèbres.De 1976 à 1977, la formule belge de l'hebdomadaire Tintin accueille L'Ombre du corbeau, qui désoriente les jeunes lecteurs. Lorsque l'album sort en 1981, aux Éd. du Lombard, il est tout de même préfacé par J.-B. Baronian, spécialiste du fantastique .Cependant, de grands bouleversements vont modifier complètement la demande et le genre de la B.D. En effet, lorsque la revue A suivre est lancée, elle contacte Didier Comès et le succès ne se fait plus attendre. C'est ainsi que Silence obtient de belles récompenses.Pour l'an 2000, Didier Comès nous offre une méditation sur l'essentiel, dans un Canada intemporel, où le silence du dessin supplée l'économie du texte, sur les traces du Peuple Tigre, dont les larmes nous émeuvent.

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Comès : D’Ombre et de Silence

Thierry BELLEFROID , Comès. D’Ombre et de Silence , Casterman, 2020, 145 p., 29 € / ePub : 19.99 € , ISBN : 978-2-203-18379-7Corbeaux, chouettes, chats, homme-cerf, paysages enneigés, personnages marginaux anguleux, rites d’initiation, génie du silence graphique mettant en scène la Bataille des Ardennes, les sombres conflits entre villageois, la mise à mort des êtres différents… Quarante ans après la parution de l’album Silence , le chef-d’œuvre de Comès , à l’occasion de la souveraine exposition Comès au musée BELvue à Bruxelles dont il est le co-commissaire avec Éric Dubois, Thierry Bellefroid consacre un essai magistral à ce créateur hors norme décédé en 2013. Que l’œuvre de Dieter Comès né en 1942 à Sourbrodt dans les cantons de l’Est se doive d’être lue à partir de l’existence de ce maître absolu de la bande dessinée belge, Thierry Bellefroid le déploie avec passion et finesse. Au fil des pages rythmées par les dessins de Comès, l’ouvrage nous immerge dans un univers hanté par le non-dit, les forces invisibles, le surnaturel, la magie des forêts, le climat fantastique. Du Dieu vivant (1974) au Dix de der (2006) , Comès créera onze albums évoluant d’un style virtuose, en phase avec les couleurs psychédéliques des seventies, proche de Philippe Druillet, à la décantation de formes menant de l’archipel de la couleur à l’alchimie du noir et blanc dont Comès est l’un des sorciers incontestés. Après les femmes-fleurs, les hommes-papillons, les voyages galactiques d’un space opera initiatique truffé de références cabalistiques, Comès qui fut aussi musicien de jazz, percussionniste, emprunte un premier tournant esthétique avec L’ombre du corbeau qui évoque, comme il le fera dans son dernier album Dix de der , la guerre 14-18 qui fit rage dans les Ardennes. Sous l’influence d’Hugo Pratt avec qui il nouera une fidèle amitié, son style s’épure. Après Tardi, il raconte les tranchées, la boucherie du front. Dans un climat fantastique, confronté à des incarnations de la mort, un soldat allemand erre dans les limbes. Comès y tente une nouvelle grammaire, s’accommodant une fois de plus de la contrainte de la couleur mais décidant d’innover ailleurs, dans la mise en scène, dans l’architecture de la page, dans la rythmique .Thierry Bellefroid analyse la nature du virage, expose l’importation de la grammaire du cinéma dans la bande dessinée (panoramique, zoom avant, zoom arrière…), la synthèse des arts que produit l’artiste. Comès allie les instruments du cinéma à la narration graphique, mais, par-dessus tout, il explore les vertus du silence, ce silence des planches avec cases muettes qui l’a fasciné chez Hugo Pratt, ce passage à l’Œuvre au noir et au blanc qui renvoie au silence de son enfance marquée par la guerre, au père germanophone enrôlé dans l’armée allemande, à son mutisme lors de son retour du front russe. Coup de maître en 1980 avec Silence , une fable poétique sur fond de paysages ardennais, autour de Silence, un jeune homme à part, muet, déclaré attardé, au regard reptilien, proche des animaux qu’il magnétise, en butte à la méchanceté d’Abel Mauvy qui l’exploite. 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