Les émotions


RÉSUMÉ

Lorsque Jean Detrez, qui travaille à la Commission européenne, a commencé à s’intéresser de manière professionnelle à l’avenir, il s’est rendu compte qu’il y avait une différence abyssale entre l’avenir public et l’avenir privé. La connaissance, ou l’exploration, de l’avenir public, relève de la prospective, qui constitue une discipline scientifique à part entière, alors que la volonté, ou le fantasme, de connaître son propre avenir relève du spiritisme ou de la voyance. Mais a–t-on toujours envie de savoir ce que nous réservent les prochains jours ou les prochaines semaines, a-t-on toujours envie de savoir ce que nous deviendrons dans un futur plus ou moins éloigné, quand on sait que ce qui peut nous arriver de plus stupéfiant, le matin, quand on se lève, c’est d’apprendre qu’on va mourir dans la journée ou qu’on va vivre une nouvelle aventure amoureuse ou sexuelle dans les heures qui viennent ? Le sexe et la mort, rien ne peut nous émouvoir davantage, quand il s’agit de nous-même.
Le moment est donc venu de dire un mot de la vie privée de Jean Detrez.



À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Philippe Toussaint
Auteur de Les émotions
Jean-Philippe Toussaint est l’un des auteurs belges contemporains les plus réputés internationalement. Il doit cette notoriété à une oeuvre d’une grande originalité,  et d’une densité exceptionnelle. Fils de l’écrivain journaliste Yvon Toussaint, il est né à Bruxelles en 1956, mais fera, en raison des activités de correspondant de son père, l’essentiel de ses études à Paris, principalement à Science-Po. Il débute en 1985 avec un premier roman paru aux éditions  de Minuit (maison à laquelle il restera indéfectiblement fidèle) qui fait immédiatement sensation. Il est non seulement salué comme  l’une des plus éclatantes manifestations du Nouveau Nouveau Roman, mais connaît aussitôt un retentissement considérable, en particulier au Japon où, par la grâce d’un traducteur de première force, Toussaint s’impose comme l’auteur de langue française le plus apprécié. Une dizaine d’ouvrages s’en sont suivis, qui lui ont valu une belle moisson de prix, depuis le Sander Pierron de notre Académie jusqu’au Médicis, en passant par le Rossel (qu’il partage avec Henry Bauchau) ou le Triennal, frôlant même à plusieurs reprises le Goncourt. Toussaint est aussi photographe et cinéaste : on lui doit notamment l’adaptation à l’écran de son roman Monsieur ainsi que La Patinoire, film aussi drolatique que magistral, injustement méconnu.


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Karoo

Que dire de l’imprévisible quand on est justement chargé de prédire l’impossible ? Que dire de nos émotions quand celles-ci restent étouffées dans les « et si…? ». Quand on a pour travail la prospective de l'avenir public de l’Europe comme le narrateur de Les Émotions de Jean-Philippe Toussaint, n’est-on pas tenté de regarder de plus près notre avenir privé ?

Que dire de l’imprévisible quand on est justement chargé de prédire l’impossible ? Que dire de nos émotions quand celles-ci restent étouffées dans les « et si…? ». Quand on a pour travail la prospective de l'avenir public de l’Europe comme le narrateur de Les Émotions de Jean-Philippe Toussaint, n’est-on pas tenté de regarder de plus près…


Le Carnet et les Instants

Si l’on s’en tient aux fondamentales et primaires, telles que répertoriées par de nombreuses études scientifiques à la suite du psychologue américain Paul Ekman, les émotions seraient au départ, chez tout individu masculin et féminin, et quelle que soit sa culture, au nombre de six. Six émotions qui vont de la plus positive, la joie, à la plus négative, le dégoût, et quatre autres qui tendent souvent vers la négativité : la peur, la surprise (quoiqu’il puisse y avoir de joyeuses surprises), la tristesse, la colère. Le dégoût reste la plus destructrice des émotions, et elle cumule malheureusement d’autant plus de phases intensives et graduelles lorsqu’elle advient par surprise, sous l’emprise de la peur et de la tristesse.L’émotion…


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Bulldozer

Quel beau projet que celui de la nouvelle collection « Combat » de CotCotCot éditions, qui entend proposer aux jeunes de 10 à 15 ans des romans engagés « dont la devise est combattre maintenant pour construire demain  ». Avec Bulldozer , second roman de la collection , Aliénor Debrocq (au texte) nous fait arpenter l’univers de Detroit, la ville du Michigan (USA). Elle nous permet d’en découvrir les enjeux et combats grâce au regard de sa narratrice, jeune fille d’une quinzaine d’années qui, le temps du récit, s’éveille autant à la vie sentimentale qu’à la nécessité d’une action militante et de résistance. Detroit. La ville de l’industrie automobile (Ford, Chrysler, General Motors), qu’on appelle aussi Motor City. 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