De meublé en château, de grenier en cachot, d’Afrique en Italie, on voyage, pris, comme les personnages, entre passé et présent, rêve et réalité, bonheur et horreur, dans un tourbillon de peur de toutes les couleurs. La vie, la mort, l’amour, le mystère, un doigt de folie, un soupçon de fantastique, un zeste de cruauté…
Auteur de Les couleurs de la peur
Dans chacun des dix récits qui composent son dernier recueil, l’autrice bruxelloise Isabelle Fable habille l’angoisse d’une teinte nouvelle. Publié aux éditions M.E.O., Les couleurs de la peur traverse les lieux et les époques à la recherche des plus sombres recoins de la psyché humaine, arpentant l’imaginaire dévoyé de rêves qui ont mal tourné. C’est une lecture de soirs lourds où frémit la frontière entre fiction et réalité. Une lecture de lieux déserts et mal éclairés, lorsque le silence laisse place au murmure désordonné de toutes les histoires glaçantes qui gisent au fond de la mémoire, n’attendant qu’un bruit un peu trop irrégulier pour se réanimer.Aiguisé au fil d’un suspense bien maîtrisé,…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
Luc DELLISSE , Bien fait pour moi , Herbe qui tremble, 2025, 134 p., 16 € , ISBN : 9782491462963 Des…