Pour nous raconter un univers domestique, féminin et catholique, Geneviève Bergé choisit de s’affranchir des codes rigides du récit. Ni tout à fait roman, ni tout à fait autofiction, Les Chignons invite ses lecteurs et ses lectrices à se laisser happer par l’évocation de sensations, d’impulsions, d’élans qui travaillent un cœur de petite fille devenue jeune femme. « Elles m’avaient dit, ne l’avaient pas dit, on relèvera tes cheveux, on les nouera, tu seras belle et ta nuque…
Autrice de Les Chignons
Un jour, on devrait se mettre, à quelques-uns, quelques-unes, autour d’une table. Débattre ferme. Dresser la liste de nos OVNIS. Objets Verbaux Non (ou très peu) Identifiés. En faire une espèce d’anthologie. Pour sûr, personnellement, l’un des premiers livres que je poserais sur la table serait ce Les Chignons, de Geneviève Bergé, qu’Espace Nord – voilà une bonne nouvelle ! – réédite, ces jours-ci, agrémenté d’une excellente postface de Michel Zumkir.Parce que, oui, faut pas avoir peur des mots : Les Chignons, c’est de la vraie, de la bonne, émouvante, fantastique, littérature « expérimentale ». Non que Geneviève Bergé y cherche à « renouveler les formes », non qu’elle y cherche à « bousculer les…
Je n’ai aucune idée de ce que peut donner sur les papilles gustatives Le goût de la limace , titre…
Quatrième de couverture Nella n’a plus le choix. Le vent glacé a dévalé depuis la montagne pour lui souffler la nouvelle : Nonna va mourir. L’adolescente veut revoir sa grand-mère avant qu’il ne soit trop tard. Elle va retrouver les lieux sauvages de sa petite enfance et les traditions des montagnards. Mais si Nella a oublié pourquoi elle a un jour quitté la montagne, celle-ci ne tardera pas à lui rappeler ce qui s’est passé. Un jour, Nella est traversée d’un sentiment impérieux : Nonna va bientôt s’éteindre, ses pulsations cardiaques s’affaiblissent, ses respirations sont comptées. Faisant fi des obligations scolaires et de l’autorisation parentale, elle décide alors de se rendre sur la Montagne. Cet endroit où elle a passé une partie de son enfance avant d’être emmenée dans la Vallée ; ce lieu ardu et mystérieux que sa grand-mère, elle, n’a jamais quitté. Le chemin est malaisé, d’autant que le froid et les flocons s’abattent sur l’adolescente, le paysage… et certaines pages de l’album (dans un incroyable rendu graphique !). Nella se réfugie, le temps d’une halte sèche, à l’intérieur de la chapelle du village. Dans une pénombre chargée de prières, de statues, d’incantations, de bougies et de totems, elle aperçoit, accroché à un mur, un ex-voto intriguant l’œil : « Nella Salvat Torrent ». Étrange… L’adolescente poursuit sa route à travers une nuit violette, ses foulées rythmées par une comptine sibylline qui commence ainsi : « Une main, deux bottes / trois fourches, quatre pattes / cinq noix dans une poche / coule, coule torrent de roche… » Rompue, elle parvient enfin dans la demeure de l’aïeule… Trop tard ?« Pleure, Moineau, pleure / Pleure puis. Tu iras au torrent / Au torrent ? / Tu es sa petite. Tu vas devoir faire ça pour elle » Quelle est donc la mission dont est chargée Nella ? Et, surtout, quel est le lien puissant qui la ramène sans cesse aux flots impétueux du cours d’eau ? Par le truchement de montagnards (un pêcheur de truites aux jambes d’échassier, le terrible guérisseur chamanique Barbagallo, le chasseur Celestino à la fourrure odorante et d’autres encore), puissantes incarnations des traditions ancrées et du passé vibrant, elle va remonter peu à peu le courant des souvenirs et se rapprocher de la source oubliée…L’univers graphique de Sarah Masson et Michel Squarci impose le respect par une composition très dense et travaillée, ne s’offrant pas de prime abord. Dès lors, une simple lecture se transforme en une expérience délicieusement exigeante, immensément gratifiante. Les yeux se plissent pour percevoir les infinies subtilités illustrées et les caractères blancs du texte. Ils fouillent et détaillent les planches, trouvaille colorée par trouvaille collée. Ils se perdent, se posent, s’écartent, se fixent ; cherchent le fil délicat tissant des images de toute beauté. C’est un voyage initiatique, troublant et nécessaire, tant pour Nella que pour le lecteur qui lui emboîte le pas avec une curiosité déterminée, au cœur de la montagne. Samia Hammami Nella n’a plus le choix. Le vent glacé a dévalé depuis la montagne pour lui souffler la nouvelle : Nonna va mourir. L’adolescente veut revoir sa grand-mère avant qu’il ne soit trop tard. Elle va retrouver les lieux sauvages de sa petite enfance et les traditions des montagnards. Mais si Nella a oublié pourquoi elle a un jour quitté la montagne, celle-ci ne tardera pas à lui…