Lente dérive de sa lumière parcourt les saisons avec au cœur le pressentiment de la perte. Traverse en déclinant les murmures et les brouhahas d’un monde éreinté. Paysage fuyant des visages, prétextes ou rêveries. Et pourtant il y a cette lumière, un océan de choses, le plaisir cru ou diffus, toujours offert. Cette volupté renouvelée qui devenue beauté nous aide à repriser le fil du temps, de la vie. Que resterait-il sans le lien, sans cet amour ? Sur la page, les mots tombent sans rythme, une pluie silencieuse, un soleil raturé, le flottement des embruns immolés de feux vespéraux. Nous sommes restés dans la chambre, adossés aux murs, avec l’odeur du cendrier et, contre notre toit, le tintement des gouttes de pluie. L’amour qui se devine à la lecture des quatre saisons du présent recueil, nous l’observons par le trou d’une serrure. (N. Molamba)
Auteur de Lente dérive de sa lumière
Comme l’indique Éric Brogniet dans Lecture silencieuse (éditions de l’Académie), La poésie est un art de l’instantané et du transfert, elle nous invite sans cesse à recadrer notre rapport à la réalité, à réinventer notre relation au monde, à arpenter un écart définitif.Cette vision de la poésie guidera utilement le lecteur du dernier recueil d’Arnaud Delcorte, dont le titre, poème en soi, Lente dérive de sa lumière, évoque d’emblée ce déplacement du regard, de la rêverie, de la pensée poétiques. Nathaniel Molamba, qui signe la préface de l’ouvrage, invite lui aussi à la lecture à la fois singulière et démultipliée : Plus que jamais il faut lire entre les lignes, et surtout regarder au travers.