Auteur de Légendes de mon pays
Rangé par Edmond Picard dans le voisinage de Camille Lemonnier et de son naturalisme, mais avec «moins de fougue», Joseph Chot a laissé une oeuvre abondante qui n'a guère eu d'échos après la Seconde Guerre mondiale. Autant dire que son oeuvre est morte avec lui, à moins qu'un procès en révision littéraire ne soit un jour instruit en sa faveur. Il reste néanmoins de lui de beaux morceaux de prose, parfois lyriques, parfois donnant à réfléchir. Quoi qu'il en soit, il nous faudra nous interroger sur les limites et les mérites de cet écrivain. Oeuvre abondante, disons-nous. Elle comporte une série de romans et de recueils de nouvelles ou de contes, des souvenirs, mais également du théâtre, des évocations de la Guerre 1914-1918 dans la région dinantaise et même des manuels scolaires (histoire), l'écrivain ayant été inspecteur de l'Enseignement secondaire. Si l'on tient compte de l'époque où l'essentiel de l'oeuvre de Joseph Chot a paru (première moitié du XXe siècle), on y découvre l'attachement à la terre, natale ou d'adoption, ce qui relève tout à la fois du régionalisme et, alors, du nationalisme, mais également une interrogation du passé qui apparaît comme une méditation sur le devenir des hommes, de leurs idées, de leurs croyances, de leurs institutions. On devine là une réflexion culturelle qui, transposée au plan romanesque, apparaît plus érudite que proprement littéraire.
Joseph Chot est né à Virton le 2 juillet 1871. Son père, Charles-Joseph, natif d'Olloy-sur-Viroin (1835), était arrivé à Virton en septembre 1867 et est déclaré à l'état-civil comme professeur. Il avait vécu auparavant à Braine-le-Comte. La famille habita Virton, le faubourg (rue) des Houplons, jusqu'en 1880 (cf. les évocations du Trou des fées); elle déménagea pour aller habiter à Tongres. Joseph Chot avait un frère, Edmond, Joseph, Marie, né à Olloy en 1864. Sa mère, Ida, Jeanne Rauys, était née à Waulsort en 1833. Elle est donnée comme ayant «trente-six ans» à la naissance de son fils Joseph (extrait du registre des naissances de la ville de Virton), alors qu'elle en a presque trente-huit (d'après le registre de population). Joseph Chot sera lui-même enseignant et deviendra inspecteur de l'Enseignement secondaire, après avoir travaillé pendant quelques années à Anvers. Il a eu un fils, Jean, qui fut avocat et sénateur de la région de Dinant, brillant orateur, et une fille, Anne-Marie, juge à Bruxelles, épouse de l'ancien gouverneur du Brabant, Yvan Roggen. Joseph Chot est décédé en 1949.