Autrice de Léa et Gaspard : Sabotage sur la Grand-Place
Théo se promène souvent dans les dunes. Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Théo vient d'apercevoir une énorme baleine échouée. Elle lui rappelle les légendes de la mer, ses contes préférés, celui-où, par magie, on visite le corps d'une baleine. Alors sans hésiter, Théo entre à l'intérieur. Il n'est pas au bout de ses surprises car dans la baleine l'attendent une très belle histoire…
Presque dix ans après Tout le monde fait caca , les deux acolytes remettent le couvert à partir d'une constatation tout aussi évidente. On retrouve même ici le fameux roi lion en cape rouge qui, sur son pot, faisait la couverture. Dans ce grand et solide cartonné, chaque page de droite répond à celle de gauche selon un schéma cocasse qui a fait ses preuves : A a peur de B mais B a peur de C. Parfois même A a peur de B et B a peur de A. Un exemple? Sur la couverture, la souris verte – qui déguste un cornet glacé – fait peur à l'éléphant à casquette. Mais, le temps de tourner la page, le rongeur au museau pointu abandonne son dessert sans demander son reste… par peur du chat gris. Ce même chat gris qui, à la vue du bain qui coule, va grimper au rideau! Quant à l'éléphant à casquette, on le retrouvera plus tard, semant l'inquiétude dans une colonie de fourmis… avant de faire grise mine à l'idée de se retrouver tout seul. Les "réactions en chaîne" sont menées tambour battant. Et la chute inattendue fera plaisir…
En janvier 1943, Justine, étudiante en physique à Grenoble, rentre pour le weekend chez ses parents. Dans le train qui l’y emmène, les claquements de la porte du cabinet de toilette la poussent à quitter son compartiment et à s’enhardir vers le lieu ; elle y découvre un bébé. Elle cherche une explication dans la cabine, puis à l’intérieur du couffin, soulève prudemment la couverture et trouve une paire de chaussons d’un blanc immaculé, un biberon en verre surmonté d’une tête en caoutchouc de bonne qualité et, dépassant légèrement de sous l’oreiller sur lequel repose la tête de l’enfant, un livre à la couverture en cuir marron clair. Elle écourtera son voyage, débarquant en urgence pour les soins du bambin dans un bar d’Aix-les-Bains et, tout en même temps, dans la vie de Leonardo Minelli. Lui, elle et la petite Blanche, le trio qui permettra le couple quelques années durant et qui volera ensuite avec fracas tant le rôle de figurant paternel ne correspond pas au roman familial idéal du père adoptif. Les lectures se multiplient, le romanesque des vies se saisit, Blanche rencontre Émile, son Gatsby le magnifique mais lui, « il ne lit pas, est-ce clair ? ». Les évènements se cumulent, Cécile voit le jour, ensuite Jean. Le livre se transmet, se classe parmi les contes. Jean, le désormais Savoyard à Paris, devient « la bonne raison » d’Alice. Les possibles du livre familial se restaurent, prennent des allures nouvelles, une valeur inestimable. Léa et Sasha s’ajoutent à cette fable. Les pages de Blanche d’alors révèleront des possibles romanesques dont chaque lecteur est le détenteur des secrets.Une fresque sur quatre générations, une histoire de transmission, d’horizons, de rôle actif du lecteur, ce « créateur » du texte par son interprétation, ses connaissances propres et la conscience de lui-même. Des histoires évènementielles narrées où le « livre des possibles » se fait objet itératif, lui qui n’aura de cesse de s’écrire à mesure que la lecture se poursuit. Ce livre se réserve le droit de changer de contenu, de se contredire, d’être incomplet, de ne pas terminer ses phrases, de se moquer de tout, de changer de titre, d’auteur, de maison d’édition, de nombre de pages, de format, de couverture, d’illustrations et de tout ce qu’il jugera bon de modifier. Il décline toute responsabilité en cas d’inconfort du lecteur, d’inadéquation à ses attentes, de préjudice fait à sa sensibilité ou de malaise cardiaque. Dans ce Livre des possibles , l’autrice use de la personnification, dans le style et le contenu, ses procédés stylistiques donnent vie aux motifs de la famille, des liens, des attendus et des rôles assumés ou non. Avec une plume réaliste teintée d’un fantastique insolite, la romancière Véronique Sels offre, avec sensibilité et pointe d’humour, un récit qui célèbre l’acte créatif qu’est la lecture.…