Le roman policier est à peu près le seul genre qu’ait inventé la littérature moderne. Mais il y a plus étonnant : ce même roman, réputé ludique, réputé trivial, est l’expression de la modernité même, dont il accompagne la naissance et le développement. Elle fait de lui, aujourd’hui, une forme universelle, transmédiatique, interchangeable. Le policier comme grande forme moderne est ici décrit et interrogé en référence à sa tradition française. Il l’est à travers une histoire,…
Avec ce nouveau livre, Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques, poursuit…
Cet ouvrage, dont la publication a été dirigée par Ginette Michaux, rassemble les conférences de trois des quatre auteurs invités à la session 2001 de la Chaire de Poétique de l'Université catholique de Louvain, qui avait pour thème "Histoire et fiction". A côté du texte de Pierre Mertens figurent les contributions de Jacques Sojcher et Jean Claude Bologne.Trois auteurs nous parlent de leur oeuvre tissée d'Histoire. Les écrits de Jacques Sojcher échappent à la loi des genres, traversés qu'ils sont par le sans-loi du génocide nazi qui a détruit son père. Pierre Mertens s'est forgé, très jeune, le projet romanesque qu'il poursuit toujours, parce qu'il a dû apprendre à se taire en même temps qu'il apprenait à parler. Jean Claude Bologne nous livre une typologie de ce que peuvent être aujourd'hui les rapports de la fiction à l'Histoire, ancienne et contemporaine. Savez-vous ce que c'est qu'un survivant ? C'est un miraculé de l'Histoire, un rescapé par hasard d'un accident planétaire, car la mort d'un seul être est cosmique et l'assassinat de six millions de femmes, d'hommes et d'enfants, apocalyptique. Jacques Sojcher Mes personnages sont toujours des reconquérants, ce ne sont pas des conquérants, ce sont des gens qui ont quelques chose à regagner. Ils ont tous, au départ, perdu quelque chose, ils sont en faillite, ils se mettent quelquefois en banqueroute, mais c'est pour avoir à reconquérir le terrrain perdu. Et quelquefois, ils y arrivent. Pierre Mertens En fait, notre vision de l'histoire et de la Vérité historique est à l'image de notre perception judéo-chrétienne du monde. Comme Dieu, la réalité mise en scène dans le roman est absolue et transcendante. Mon opposition aux…