Ronald Hansen attendait devant le pont, il tenait son cartable serré contre son flanc. Il était en retard pour la première fois de son existence. Le professeur d’anglais, qu’il saluait d’habitude tous les jours à neuf heures moins dix précises lorsqu’il passait le pont, n’était pas là.
Il traversa la cour de récréation vide, épié, il en était certain, par le préfet dans son bureau de verre qui faisait saillie comme une tourelle de mitrailleur sur l’aile droite des bâtiments scolaires. Son copain, qui l’attendait d’habitude dans le couloir juste avant que ne sonne la cloche, n’était pas là non plus. Mais il y avait une petite fille dans le couloir et elle le regardait d’un air grave. Elle avait des yeux blancs dans une face rouge d’avoir été frottée. Il aurait voulu lui demander qui elle était, qui elle représentait ici, au pied de la cage d’escalier obscure devant la porte de la classe, mais elle lui tira la langue et lui tourna ensuite un dos légèrement voûté.…
J’écris depuis huit années. Des romans toujours des romans. Hygiène de l’assassin est mon onzième roman. Je l’ai écrit il y a longtemps déjà, il y a un an et demi. Depuis, j’écris…
Mon amie roumaine, Rodica, de passage en Belgique, m’a relaté la journée qu’elle…