Le jeune parisien Albert Delpierre aime Suzanne, la fille d’un brasseur bruxellois. Mais les obstacles se multiplient: Suzanne est déjà fiancée à Séraphin Meulemeester ; Beulemans, exaspéré par les manières délicates et le « beau » français du nouveau prétendant, proclame qu’il « n’aime pas ce garçon » et voit grandir sa mauvaise humeur en apprenant qu’il est évincé de la présidence d’une importante société de Bruxelles.
Votre serviteur reconnaît s’être trouvé légèrement embarrassé lorsqu’on lui a demandé de noircir deux ou trois feuillets sur Le Mariage de Mlle Beulemans. La collection Espace Nord rééditait la pièce de Fonson et Wicheler et l’on devait bien en dire quelques mots. Mais Mlle Beulemans n’avait-elle pas déjà fait couler assez d’encre ? Et comment ne pas éprouver une certaine méfiance envers cette historiette fleurant bon la naphtaline et les valeurs bourgeoises, qui comme une vulgaire kermesse de village se terminait sur les cuivres lourdauds et empâtés de la Brabançonne ? Il fallait donc commencer par relire le texte. Et puis, quelque peu surpris, contrarié même, se demander d’où Mlle Beulemans – à un âge aussi avancé –…
La Ville à voile / La Vita Breve
« Le théâtre est le conservatoire de la langue », écrivait Antoine…