Le géranium de Monsieur Jean


RÉSUMÉ

Je ne peux plus me déplacer sans aide. La plupart du temps, c’est une soignante qui se porte à mon secours. C’est bien le mot : secours. Je suis en situation continuelle d’assisté, obligé de me plier au bon vouloir d’une autre personne. Cela m’a appris l’humilité. Bien malgré moi. Après avoir dirigé des années durant une équipe de quinze personnes, je ne suis plus maître de moi-même. Vous avez beau penser que cela risque de vous arriver un jour, vous vous bercez le plus longtemps possible d’illusions.

Comment vivre dans un espace de quelques mètres carrés ? Son confinement conduit Monsieur Jean à retrouver des petits bonheurs oubliés : le toucher d’une peau aimée, la saveur d’un verre d’eau, l’odeur de l’herbe coupée, la vision fugitive d’un vol de martinets…

Et puis il y a Axelle, encore alerte, elle, et qui lui rapporte tous les petits potins et événements qui agitent la résidence. Car il refuse de rencontrer les autres pensionnaires, et surtout de participer à leurs activités qu’il juge débilitantes.

L’existence ne l’a pas épargné – ce n’est qu’à la fin du livre que s’éclaircira le mystère de la disparition de sa femme au Pérou –, mais Monsieur Jean espère encore secrètement une ultime réconciliation. Avec lui-même et avec ses proches…

Récit simple et pudique, Le Géranium de Monsieur Jean pourrait faire sienne la phrase de Jean-Jacques Rousseau : « J’ai retrouvé la sérénité, la tranquillité, la paix ».



PRIX
  Prix Saga Café 2013

À PROPOS DE L'AUTEUR
Michel Torrekens
Auteur de Le géranium de Monsieur Jean
Michel Torrekens est né en 1960. Cependant, il est bien connu qu'on devient un homme au service militaire. C'est pourquoi on peut peut-être faire démarrer la biographie de Michel Torrekens avec... son objection de conscience. Après des études de philologie romane et une formation de bibliothécaire, il quitte en effet l'univers du livre pour aller à la rencontre de la misère, de la souffrance, de l'abandon et de la violence dans un home pour adolescents, puis dans une maison pour enfants où il est amené à travailler. Ces années sont décisives. Le choc est brutal, le monde se révèle tel qu'il est. Il est bien connu d'autre part que les voyages forment la jeunesse. Michel Torrekens poursuit donc sa formation personnelle par un séjour prolongé en Allemagne. Nous sommes en 1985 : c'est l'époque des grands débats de société, l'Allemagne se place aux avant-gardes des recherches et des revendications sociales et écologiques. Fort de cette double expérience, Michel Torrekens entre quelques années plus tard au Ligueur où son attention aux problèmes sociaux trouve un lieu d'expression et d'investigation privilégié. Il a pu de la sorte travailler récemment sur les droits de l'enfant (Cahier Petit Ligueur n° 13) ou sur les problèmes de Clabecq et mener quelques grands reportages en Égypte et au Pérou. Militant d'organisations comme Amnesty International, Michel Torrekens, qui depuis, s'est marié et est père de deux enfants, se révèle non moins actif dans la critique littéraire puisqu'il collabore régulièrement aux revues Indications et Brèves, mais aussi aux... Dossiers L.

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