Je ne peux plus me déplacer sans aide. La plupart du temps, c’est une soignante qui se porte à mon secours. C’est bien le mot : secours. Je suis en situation continuelle d’assisté, obligé de me plier au bon vouloir d’une autre personne. Cela m’a appris l’humilité. Bien malgré moi. Après avoir dirigé des années durant une équipe de quinze personnes, je ne suis plus maître de moi-même. Vous avez beau penser que cela risque de vous arriver un jour, vous vous bercez le plus longtemps possible d’illusions.
Comment vivre dans un espace de quelques mètres carrés ? Son confinement conduit Monsieur Jean à retrouver des petits bonheurs oubliés : le toucher d’une peau aimée, la saveur d’un verre d’eau, l’odeur de l’herbe coupée, la vision fugitive d’un vol de martinets…
Et puis il y a Axelle, encore alerte, elle, et qui lui rapporte tous les petits potins et événements qui agitent la résidence. Car il refuse de rencontrer les autres pensionnaires, et surtout de participer à leurs activités qu’il juge débilitantes.
L’existence ne l’a pas épargné – ce n’est qu’à la fin du livre que s’éclaircira le mystère de la disparition de sa femme au Pérou –, mais Monsieur Jean espère encore secrètement une ultime réconciliation. Avec lui-même et avec ses proches…
Récit simple et pudique, Le Géranium de Monsieur Jean pourrait faire sienne la phrase de Jean-Jacques Rousseau : « J’ai retrouvé la sérénité, la tranquillité, la paix ».
Auteur de Le géranium de Monsieur Jean
Un lapin rusé comme un renard, un renard doux comme un agneau… Expressions animalières et jeux graphiques au rendez-vous…