Le dit de la renarde

RÉSUMÉ

la renarde dit
ne reviens jamais
sur tes traces
si tu reviens
tu t’es déjà perdue

Dans cet ouvrage entre gravure et poésie un fil se noue à chaque fois autour d’une pointe-sèche de Chris Delville.

Silhouettes ondulantes, personnages et animaux énigmatiques y mènent le bal. La graveuse convoque hommes et bêtes pour les placer en suspension dans la page. Une architecture est esquissée, une cartographie incertaine de traits et de signes, qui semblent remontés du plus profond de la nuit…

François Emmanuel répond en poèmes. Depuis l’espace silencieux de l’image, à distance d’elle, il fait naître des voix, intimes ou lointaines, déliées, musicales. Sur le rêve sidéré de l’œuvre graphique, surgissent des aveux, des appels, des murmures… comme bribes de paroles saisies en son sommeil sur les lèvres de la rêveuse…

Chris Delville a toujours gravé dans l’inspiration des poètes (Han Shan, Anna Akhmatova…) François Emmanuel est resté longtemps fasciné par son œuvre jusqu’à tenter aujourd’hui cette suite de poèmes en bord de gravure. C’est l’aventure de ce recueil qui témoigne de leur complicité et leur profond respect mutuel.

Le lecteur se laisse envoûter par l’enchaînement des pages, l’étrange alliance des images et des textes, sur une vibration, dans un intervalle où l’écriture tremble et ose. Sous le signe de la renarde un dialogue s’ouvre. Une danse peut-être.

DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
À PROPOS DE L'AUTEUR
François Emmanuel

Auteur de Le dit de la renarde

Le 3 septembre 1952 naît à Fleurus François Emmanuel Tirtiaux, qui en littérature ne gardera que ses prénoms, laissant à son frère Bernard et à ses romans rutilants comme des vitraux le nom de famille. La famille compte un autre écrivain, l'oncle, Henry Bauchau, son confrère à l'Académie. Il a toujours écrit, confie-t-il, mais ses premières vocations manifestes sont la médecine et le théâtre. Il se perfectionne dans la première discipline jusqu'à la spécialisation en psychiatrie, terminée en 1983. La passion du théâtre va jusqu'à interrompre cet apprentissage, puisqu'en 1981, il passe un an à Wroclaw, au théâtre laboratoire de Grotowski : c'est là que le premier livre commence à s'élaborer. La Nuit d'obsidienne s'appelle d'abord «Périple». Ce texte est donc antérieur aux premiers qu'il publiera, les poèmes de Femmes prodiges et le roman Retour à Satyah, paru en 1989. La Nuit d'obsidienne lui vaudra le prix triennal de la ville de Tournai en 1992, année où paraissent aussi ses nouvelles de Grain de peau, esquisse de ces «romans d'été» où l'auteur, comme le lui dit Yves Namur en l'accueillant à l'Académie, «se donne à être plus léger avec lui-même». Car pour quelques livres, cette différenciation été-hiver se vérifie. Ainsi se distinguent Le Tueur mélancolique, où un exécuteur des hautes œuvres se donne pour un «doux définitif» de La Partie d'échecs indiens, où un policier démissionnaire recherche un ancien partenaire de jeu jusqu'aux rives de l'océan Indien, ou de La Leçon de chant, où l'on sent en filigrane la démarche du psychiatre, métier que l'auteur exerce toujours en dirigeant le Club Antonin Artaud, centre alternatif fondé où la cure est fondée sur les activités artistiques. Le prix Rossel couronne en 1998 La Passion Savinsen, où deux amours interdites se tressent en une tragédie inscrite dans la seconde guerre mondiale. La même époque imprègne ce «récit bref, étrange, provocateur et rédoutable» qu'est, comme le dit Yves Namur, La Question humaine, où les menées de la grande entreprise capitaliste sont présentées comme parentes des méthodes concentrationnaires. Après La Chambre voisine, Le Sentiment du fleuve : cette fois, Yves Namur propose une autre différenciation. Le premier livre serait à classer «du côté de la mère», parce que le thème de la maison s'y impose; le second, «du côté du père» parce que thème de la transmission le domine. Cette «littérature du dévoilement, du clair-obscur» (Namur) rapproche évidemment l'auteur de la poésie, qu'il pratique par ailleurs, lui qui tient les poèmes «pour les seuls textes en suspension dans le vide».
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Le « dit », genre en vogue dans la littérature médiévale, désigne initialement des textes proches des fabliaux et des lais, pour ensuite évoluer vers une poétique lyrique et narrative, tout à la fois. Avec Le dit de la renarde, la poésie de François Emmanuel subtilement liée aux gravures de Chris Delville livre une figure poétique qui aboutit à une sorte de « Voir dit » – continuons la référence aux lettres du Moyen Âge et à l’incontournable Guillaume de Machaut –, une aventure où ce que la renarde dit rythme l’itinéraire initiatique d’un « je » scandé par l’esprit animal, l’adorée, l’être aimé, le corps, l’organique, le territoire, la belle animale envoûtante qui interpelle.la…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:renarde - "Le dit de la renarde"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

La paume plus grande que toi

Dans ce recueil de poèmes, Victoire de Changy nous…