Le cercle


RÉSUMÉ

Quand septembre arriva, il avait fait plusieurs découvertes. Caillou-chevreau, caillou-pipe, caillou-pied, caillou-diable… Les pièces commençaient à s’accumuler, et cela d’autant plus sûrement que son œil s’aiguisait. Sans le vouloir, il se mit à repérer des formes dans les nuages, les nœuds des arbres, les feuillages et les ombres… Son cerveau devenait une machine à voir les images fortuites. Le caillou-baleine, ramassé au bord d’un ruisseau, était sans conteste son chef-d’œuvre.

C’est l’histoire d’Henri Juel, un homme qui, à soixante ans, repart joyeusement à zéro. Après avoir posé le doigt au hasard sur une carte, il s’installe dans le village de Versol et s’invente de nouvelles habitudes. Au café, il rencontre les figures locales, dépeintes avec finesse : la tenancière, le maire, et surtout trois hommes dédaigneux qui débattent autour de cailloux aux formes rares glanés au fil de leurs déplacements. Juel souhaite ardemment intégrer leur “cercle” et se consacre alors à la collecte de cailloux remarquables. Sous la plume espiègle de l’auteur, l’homme s’abandonne au jeu avec le sérieux des enfants. Les illustrations qui accompagnent le texte, telles les planches d’un ouvrage géologique, témoignent de cette exigence d’une collection bien faite. Entre fiction et cabinet de curiosités, Le cercle est une promenade rythmée par les trouvailles. Une invitation à ouvrir grand les yeux et à transformer, par l’acuité du regard, l’ordinaire en merveilleux.


COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS

À PROPOS DE L'AUTEUR
Thomas Lavachery
Auteur et illustrateur de Le cercle

Né le 11 septembre 1966 à Bruxelles

Licence en Histoire de l’Art et Archéologie, ULB, Bruxelles

J’écris des romans d’aventures relevés avec une dose plus ou moins élevée de fantastique. J’ai suivi cette voie pour répondre aux envies de mon fils aîné, Jean. C’est en tous cas ce que je raconte partout, car en réalité je me fais d’abord plaisir à moi-même. En effet, je m’épanouis dans le surnaturel, qui agit sur mon cerveau comme un analeptique. J’ai commencé par la BD et, même si j’ai rapidement abandonné cette carrière, je n’ai jamais cessé de dessiner. J'ai, entre autres, publié plusieurs albums pour enfants dont le héros est un singe étrange, quelque peu inspiré du nasique Jojo de la jungle. Lauréat d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide à la création, 2014 et 2021 Lauréat du Grand Prix Triennal de Littérature de Jeunesse, 2018


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Thomas LAVACHERY, Le cercle, Esperluète, 2021, 64 p., 14.50 €, ISBN : 978-2-35984-136-7Libéré enfin des obligations et du jugement des autres, un retraité renoue avec la vie de réjouissante façon. Dernier de sa fratrie et veuf depuis peu, Henri Juel se retire dans le village de Versol. Son bagage se réduit à quelques vêtements, des livres d’aventure, un peu d’or et ses titres de rente. À soixante ans, il entame une nouvelle vie qu’il espère riche d’explorations à bicyclette et de rencontres. Le pays lui plait « pour sa rugueuse beauté » et l’accueil tout aussi rugueux des habitants ne l’effraie pas. Un café du bourg voisin devient son point de chute : la tenancière a du charme, mais surtout, le manège de quelques messieurs…


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Âme blanche

La postérité est quelquefois injuste, le présent trop souvent amnésique et le public belge francophone peu conscient de son patrimoine littéraire. Ainsi des écrivains de valeur connaissent-ils les affres du purgatoire et leurs œuvres restent-elles absentes des rayons des librairies. Pour les femmes, la difficulté est accrue par le fait que l’Histoire littéraire a été écrite par des hommes. Pourtant, dès le début de la Belgique, certaines ont tenté de percer dans un monde des lettres encore exclusivement masculin et ont bravé les préjugés qui entourent les femmes artistes. Ce sont ces figures oubliées que la jeune maison d’édition Névrosée , dirigée par Sara Dombret, entend sortir de l’ombre en publiant une première série de douze livres de femmes écrivains belges. Parmi celles-ci, certains noms sont connus comme Caroline Gravière ou Madeleine Bourdouxhe, alors que d’autres ont totalement disparu de la mémoire collective. 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