Quand septembre arriva, il avait fait plusieurs découvertes. Caillou-chevreau, caillou-pipe, caillou-pied, caillou-diable… Les pièces commençaient à s’accumuler, et cela d’autant plus sûrement que son œil s’aiguisait. Sans le vouloir, il se mit à repérer des formes dans les nuages, les nœuds des arbres, les feuillages et les ombres… Son cerveau devenait une machine à voir les images fortuites. Le caillou-baleine, ramassé au bord d’un ruisseau, était sans conteste son chef-d’œuvre.
C’est l’histoire d’Henri Juel, un homme qui, à soixante ans, repart joyeusement à zéro. Après avoir posé le doigt au hasard sur une carte, il s’installe dans le village de Versol et s’invente de nouvelles habitudes. Au café, il rencontre les figures locales, dépeintes avec finesse : la tenancière, le maire, et surtout trois hommes dédaigneux qui débattent autour de cailloux aux formes rares glanés au fil de leurs déplacements. Juel souhaite ardemment intégrer leur “cercle” et se consacre alors à la collecte de cailloux remarquables. Sous la plume espiègle de l’auteur, l’homme s’abandonne au jeu avec le sérieux des enfants. Les illustrations qui accompagnent le texte, telles les planches d’un ouvrage géologique, témoignent de cette exigence d’une collection bien faite. Entre fiction et cabinet de curiosités, Le cercle est une promenade rythmée par les trouvailles. Une invitation à ouvrir grand les yeux et à transformer, par l’acuité du regard, l’ordinaire en merveilleux.
Auteur et illustrateur de Le cercle
Thomas LAVACHERY, Le cercle, Esperluète, 2021, 64 p., 14.50 €, ISBN : 978-2-35984-136-7Libéré enfin des obligations et du jugement des autres, un retraité renoue avec la vie de réjouissante façon. Dernier de sa fratrie et veuf depuis peu, Henri Juel se retire dans le village de Versol. Son bagage se réduit à quelques vêtements, des livres d’aventure, un peu d’or et ses titres de rente. À soixante ans, il entame une nouvelle vie qu’il espère riche d’explorations à bicyclette et de rencontres. Le pays lui plait « pour sa rugueuse beauté » et l’accueil tout aussi rugueux des habitants ne l’effraie pas. Un café du bourg voisin devient son point de chute : la tenancière a du charme, mais surtout, le manège de quelques messieurs…
Parfois, on ne sait pas ce qui brûle. On voudrait ne pas savoir. Les flammes gardent le secret…