Le cavalier de la Monalena

RÉSUMÉ

L’Ombrie, au XVe siècle. La Monalena est la ferme des Marracini. Antonio et son frère jumeau Fabrizio s’y retrouvent et découvrent que leur mère Maria a cessé de chanter pour se laisser mourir depuis qu’Ornella, leur sœur, a épousé un tyran de Pise qui la tue à petit feu. Quant à Giovanni, leur père, il a disparu, en emmenant ses carnets de croquis…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Alain Bosquet de Thoran

Auteur de Le cavalier de la Monalena

Alain Bosquet de Thoran est né en 1933 dans un milieu des plus cultivés. Père mathématicien (il enseigne à l'ULB) et organiste, mère artiste-peintre. Grand-père paternel pianiste de réputation internationale, grand-père maternel directeur du Théâtre de la Monnaie. Leur descendant est très tôt requis par l'écriture plutôt que par les études : il débute à moins de vingt ans dans la vie professionnelle comme secrétaire de rédaction du Journal du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, et publie, sous le nom d'Alain de Thoran, son premier recueil de vers, Terre habitable. Sa véritable entrée en littérature, ce sont, trois ans plus tard, les poèmes de L'Invitation chimérique, que salue Gaston Bachelard. Il est bientôt suivi de Petit guide pour la visite d'un château, où Charles Bertin observera «une manière de passage à gué entre la poésie et la prose». Un silence de dix années suivra, dû aux contraintes d'une activité trop absorbante dans le monde de la publicité. La parution du Songe de Constantin, en 1973, consolera de l'attente. Bref roman initiatique, dans le sillage de Borgès et de Gracq, il s'inscrit dans trois espaces temporels, celui de l'empereur Constantin, celui d'une bataille d'Austerlitz reconstituée, et celui d'un narrateur situé dans le futur. Ce jeu avec la chronologie n'est qu'une des facettes du ludisme métaphysique du livre, où il est également question d'une mystérieuse Académie des Jeux. Le Musée, paru trois ans plus tard est, s'il se peut, plus mystérieux encore. Il est centré sur un château de l'Italie du Sud où l'on croit reconnaître la forteresse octogonale de Castel del Monte au cœur des Pouilles. Elle a été transformée en musée d'instruments de chronométrie et d'optique et se révèle aux yeux des touristes qui le visitent une sorte de palais des illusions, qui les déroute et les égare, d'autant que l'enfant qui les guidait a tôt fait de les abandonner. Dans ce récit tout en trompe-l'œil, la virtuosité d'écriture subjugue. Des livres de poésie alternent avec ces proses. Navisence doit son titre à un torrent des montagnes suisses. Petite contribution à un art poétique, ainsi qu'à l'éclaircissement de la condition de poète, suivie de quelques poèmes antérieurs est une méditation ennemie de toute gravité sur l'essence de la poésie. On pourrait estimer que l' ouvrage suivant, paru en 1986, se situe à la croisée des deux registres, lyrique et narratif, empruntés par Bosquet de Thoran jusque là : Traité du reflet passe en revue les plus diverses occurrences du reflet en art et en musique. Car, de fait, l'on peut voir dans les échos ou les vocalises des variations sonores du reflet. Le Songe de Constantin devait son inspiration au tableau de Piero della Francesca. Un autre chef-d'œuvre pictural, le Saint Luc dessinant la vierge de Roger de la Pasture a mis l'auteur sur la voie de Deux personnages sur un chemin de ronde. Il s'agit de deux personnages lointainement représentés à l'arrière-plan de l'œuvre, entre les colonnes d'un balcon. Peu leur importe le dessin auquel Luc est attelé, face à la vierge allaitant un nourrisson aux traits fatigués. Ils contemplent le personnage, où l'on distingue la ville de Bruges dans le lointain. Ce chemin de ronde en appelle d'autres, sur la muraille de Chine ou les remparts d'Iéna ou de Vienne, de Sienne ou d'Avila… Deux essais, où le goût de conter et de chanter s'alimentent également constituent un intermède avant le retour à la fiction avec La Petite Place à côté du théâtre, qui vaudra le prix Rossel à son auteur en 1994. Cinq récits qui se rejoignent autour d'une interrogation : l'angoisse du temps menacé par «cet astre central, rayonnant et noir qu'est la mort». L'univers y est à double fond : derrière le visible se devine mais ne se cerne jamais l'insaisissable. Une fois encore, l'auteur fait se répondre les arts, et intervenir en ordre principal la musique, qui règne souveraine sur trois des volets du livre. En publiant en 1997 Portrait de l'amateur, l'auteur se lance dans l'autoportrait. Ce n'est pas une autobiographie, mais la relation d'une vie rêvée. On y perçoit un mode de vie, où l'amitié importe, nourrie d'oisiveté, d'intelligence, de culture, de dérision, de luxe, d'impertinence sans méchanceté, y compris à propos de soi-même. De sagesse aussi, qui ne peut qu'avoir inspiré cette phrase : «L'amateur est parcimonieux de ses certitudes.» Alain Bosquet de Thoran est décédé le 2 juin 2012.

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