L'aménagement



À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Louvet
Auteur de L'aménagement
Je me suis longtemps battu contre le Regard. Fils de mineur à l'Athénée en 1946, il se crée autour de moi une sorte de mythe aux dimensions, certes, d'un quartier, d'une communauté villageoise. Je deviens un enfant surdoué, admiré, envié, montré. J'ai le sentiment d'occuper une place exceptionnelle. Or, je suis un élève normal, moyen, obtenant des résultats corrects, sans plus. Mais le mythe durcit. On m'habille pour être regardé, pas pour être habillé. Cette présence visible ou invisible, anonyme ou précise, du Regard fait que lorsqu'on ne me regarde pas, je me sens encore regardé, montré, désigné. En écrivant, il y a peu, "Le Grand Complot", à partir, notamment, des travaux de M. Foucault et de W. Reich, j'ai beaucoup repensé à cet impact existentiel du Regard. En y réfléchissant de plus près, j'ai refait la topographie sociale du quartier où j'habitais, où j'ai grandi. Je vous ai dit que la population ouvrière n'est pas concentrée dans des cités, des corons – sous haute surveillance, d'ailleurs. En fait, j'ai vécu au centre du village, entre la partie agricole (le vieux Moustier) et la partie industrielle. J'ai revu en esprit chaque maison, une par une, chaque façade, chaque porte, et je me suis rendu compte – vraiment tard dans ma vie – que j'avais vécu dans un milieu de classes moyennes, d'artisans, de professions libérales, de fonctionnaires, de commerçants. C'est ce regard-là qui va peser sur moi. A ceci près que cette idée devrait être fortement nuancée suivant la couche sociale envisagée, je dirais : celui qui a le pouvoir regarde, celui qui ne l'a pas est regardé. Peut-être n'est-ce pas par hasard que plus tard j'écrirai pour le théâtre. De la scène, bien sûr, la salle vous regarde – ce qui reproduit la scène primitive : être regardé – mais, de la scène, vous construisez un univers qui regarde la salle, qui renvoie le regard. Je veux dire : pourquoi écrire pour le théâtre ? En quoi, comment est-on structuré pour ce type d'écriture ? 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Thierry Haumont, Le Conservateur des ombres Jean Baudrillard, Le Pacte de lucidité ou l’intelligence du mal 3 LIVRES DE MA BIBLIOGRAPHIE Conversation en Wallonie [théâtre] Ma nuit est plus profonde que la tienne [théâtre] Le Fil de l’histoire [4 conférences à la chaire de Poétique]

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "L'aménagement"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

En mille et un murmures T2

Il se chuchote des histoiresQuand on écoute les feuillesLorsque le vent bousculeL'air de nos chansonsOn voit la lumière dans les yeuxEt les notes qui s'envolentIl se raconte des facétiesDu matin jusqu'au miroirPortés par les flotsLes sourires arrivent vers…

Transparences et vitrail

Deux recueils de poèmes en vers classiques et libres.

Depuis ce jour

Depuis ce jour, j'ai été adoptée par les familles de Papa et Maman. Pourtant, je suis heureuse. Depuis que ses parents sont décédés, Colette, sept ans, habite chez Tante Jane et Oncle Jean, qui la considèrent comme leur quatrième fille. Le jeudi, elle rend visite à sa soeur, qui réside chez Tante Antoinette, et, la fin de semaine, les deux fillettes retrouvent leur frère chez leurs grands-parents. Malgré quelques vagues de nostalgie et les visites au cimetière, elle vit heureuse en rêvant aux enfants qu'elle-même aura un jour. Un album abordant avec infiniment de sérénité et de simplicité la question du deuil des parents et de l'adoption par la famille. Des croquis rehaussés de lavis aux teintes chaudes ajoutent à la douceur…