La collection Orbe invite le lecteur à aller voir ce qui se passe hors des sentiers battus avec, en ligne de mire, la relation que l’auteur interviewé entretient avec la proposition « je lis, j’écris, je suis lu ».
Ces sentiers sont aujourd’hui ceux de la relation textes-images qu’Anne Herbauts développe dans une œuvre dédiée à la jeunesse, mais pas que… Auteur jeunesse, elle trouve intéressant les livres qui proposent plusieurs niveaux de lectures et où adultes et enfants peuvent se promener ensemble. Le cheminement d’Anne Herbauts sur le sentier de l’écriture s’inscrit par les mots qu’elle assemble et les images qu’elle construit, pour dire et redire le monde autour.
« Le livre prend corps quand je prends les premières notes. Parfois c’est du texte mais j’ai déjà des pensées images. Je prends presque des notes écrites pour l’image, je dessine très peu avant ! Le format vient assez vite et je ne peux attaquer l’image physique, l’art plastique, que quand j’ai fait le chemin de fer du livre, quand j’ai mis à plat toute la structure avec le rythme et le déroulement temporel.
Quand j’ai le chemin de fer du livre, j’ai la respiration du livre. Quand j’ai l’image avant, je peux tout jeter en général.»
Hors du jardin bien organisé, elle observe la vie qui fourmille. Elle nous raconte la nécessité des assonances, du sauvage, de la caillasse, des cairns, et met en abîme la question du réel, celui de l’histoire, de l’auteur et du lecteur.
« Il vaut mieux donner des livres qui ne sont pas lisses aux enfants. » Assurément, elle leur donne avant tout des livres à partager.
Pour Anne Herbauts, il ne faut pas rester au milieu du jardin – dans ce qui est connu et reconnu – il vaut mieux expérimenter d’autres dimensions et mettre la tête dans la haie.
Autrice de Anne Herbauts, la tête dans la haie : dialogue avec Frédérique Dolphijn
Illustratrice de Anne Herbauts, la tête dans la haie : dialogue avec Frédérique Dolphijn
Edmond Vandercammen ou l'architecture du caché (essai d'analyse sémantique)
À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Edmond Vandercammen a publié 22 recueils poétiques entre 1924 et 1977, et une quinzaine d'études critiques; il traduisait depuis les années trente les poètes de langue espagnole; il entretenait des contacts personnels et épistolaires avec de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire, était membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs revues lui ont rendu hommage par un numéro spécial et la célèbre collection «Poètes d'aujourd'hui», aux éditions Pierre Seghers, lui a consacré le tome 124. D'autre part, ses uvres, reçues lors de leur parution avec un enthousiasme sincère, comme la presse et sa correspondance en témoignent, n'ont guère trouvé de lecteurs hors du milieu proche de la vie littéraire et n'ont plus été réédités. Les enquêtes réalisées auprès des libraires de Bruxelles nous ont prouvé que ses livres, dans la mesure où ils se trouvent en librairie, n'ont plus d'acheteurs. S'agit-il simplement d'un phénomène général lié à la situation sociale de la poésie d'aujourd'hui, ou bien la poésie d'Edmond Vandercammen fait-elle objet d'un paradoxe, d'une contradiction qui demande une explication? Son uvre, est-elle liée trop étroitement à son temps, et donc périssable, ou bien le dépasse-t-elle au point que seuls quelques initiés et ceux qui étaient proches de lui ont pu mesurer son importance? Jouissait-elle d'une conjoncture littéraire exceptionnelle des années trente ou des années cinquante, conjoncture dont a largement profité la génération née autour de 1900? Toutes ces questions nous ramènent à une constatation et à une réponse d'ordre général : surestimé ou sous-estimé en même temps, Edmond Vandercammen, s'il n'est pas méconnu, est certainement mal connu. Entouré d'amis, de poètes et d'admirateurs, vivant dans un monde paisible et apparemment hors des conflits et des difficultés que connaît notre société, il a pu s'affirmer, s'assurer une estime et une reconnaissance par-fois trop généreuses pour qu'elles puissent comporter aussi un jugement critique. Excepté quelques analyses approfondies. les articles qui lui sont consacrés témoignent avant tout d'une admiration sincère certes, mais qui n'aboutit pas toujours à une appréciation juste de l'uvre. Si notre but est donc de rendre justice à ce poète mal connu. nous devons tenter un jugement objectif. Et ce n'est pas lui faire une faveur spéciale que de souligner avec lui que juge-ment objectif ne veut pas dire jugement froid, «raisonné», contre lequel, pris à la lettre. il s'est clairement prononcé. Cependant, il nous paraît essentiel de tenter ce jugement objectif à travers ses textes poétiques et de montrer ainsi les correspondances entre l'homme et son univers, entre le poète et son oeuvre, entre la poésie et…