Dans la maison monochrome de Monsieur Silence, une femme interroge sa vie avant de se décider à partir à la rencontre des bruits et des couleurs du monde.
Une fable sur le silence et le bruit, le dedans et le dehors, le renoncement et la liberté.
La Poupée de Monsieur Silence s’ouvre sur une chaise vide. Cette chaise est celle de l’attente à laquelle se résument les journées de la narratrice, amoureuse d’un homme toujours ailleurs, voué à son exigeante mission : apporter le silence au cœur d’un monde de plus en plus violenté par le bruit.
Cette femme sans nom et sans pouvoir, surnommée la Poupée par celui qu’elle attend, se contente d’observer le vacarme extérieur qui bat à sa fenêtre. Dans le vide feutré de la maison, son existence transparente trouve pourtant à se dire. Nous voilà pris, retenus par sa voix économe, poétique, qui n’use que des mots nécessaires aux images que sa claustration convoque.
Images de mélancolie et de patience, de colère et d’incendie des sens. Vole en éclat la prison de verre. Se donne enfin le vaste monde. Un monde de bruit et de fureur, sans doute, mais aussi de douceur et d’espoir, de cris verts, de nuages jaunes, de langues rouges et d’humains multicolores.
En œuvrant à la connivence secrète des couleurs et des bruits, de la lumière et des sons, des perceptions et de l’émotion, Caroline Lamarche et Goele Dewanckel évoquent la mélancolie salvatrice d’un être avide d’altérité et de rencontres. Le temps de s’asseoir sur la chaise offerte, dès la première page, à notre méditation, nous découvrons grâce à elles une histoire à la fois douce et violente, grave et jubilatoire.
Vienne, 1907. Le peintre Gustav Klimt rend visite aux époux Bloch-Bauer. Ferdinand demande alors à Gustav de réaliser le portrait de sa femme, Adèle ; requête entraînant un flashback. Six ans auparavant, alors que Klimt essuyait des critiques acerbes au sujet de son œuvre La Médecine , il a rencontré ce couple, admirateur de son génie et dont la femme l’a prié de lui ouvrir les portes de son atelier. Au même moment, l’artiste recevait en rêve l’inspiration pour son prochain tableau. C’est par ce prisme que l’on entre dans l’univers de l’artiste : son atelier, ses modèles, sa mère, sa compagne, Émilie, mais aussi ses rêves, ses angoisses, ses sources d’inspiration en somme. L’histoire narrée en bande dessinée par Cornette et Marc-Renier est une tranche de vie, prétexte à l’évocation du peintre, de son style, de son époque et de l’avant-gardisme dont il y faisait preuve. L’idée est en effet plus de mettre en avant ses particularités que de réaliser sa biographie. Le récit est assez simple et aurait peu d’intérêt sans l’aspect « inspiré de faits réels », mais n’en est pas moins cohérent et bien rythmé.Les dessins sont soigneusement détaillés. Le rendu est classique, avec un crayonné assez fort accentuant les sujets principaux. Les travaux de Klimt évoqués sont réinterprétés plutôt que cités et le résultat est réussi et efficace : le redesign des œuvres permet une intégration fluide dans les cases tout en invitant à les découvrir sous un angle neuf.Le récit principal est suivi d’un court cahier didactique sur Gustav Klimt. Il complète la bande dessinée en développant quelques sujets qu’elle évoque. On y voit notamment des reproductions des œuvres évoquées dans l’album. Ainsi, le lecteur a à portée de main de quoi satisfaire sa curiosité, titillée par l’histoire racontée en images et phylactères.La bande dessinée Klimt est une introduction sympathique à l’œuvre de l’artiste. Les connaisseurs n’apprendront probablement pas grand-chose, là où les néophytes apprécieront l’accessibilité du propos et les informations proposées en fin d’ouvrage. Les visuels soignés plairont aux amateurs de bande dessinée traditionnelle, alors que l’histoire…
Les Schtroumpfs, T.28 La grande Schtroumpfette
La Schtroumpfette a la sensation que si tout le monde l'adore, elle n'est en revanche pas prise au sérieux. Pour lui donner l'occasion de s'affirmer,…