« Les enfants d’aujourd’hui sont les derniers à pouvoir inverser le chaos à venir », écrit Carl Norac. Je plus que plussoie. Aux enfants nous devons le meilleur, et ce, dans tous les domaines. Carl parle ici de poésie : pour enfants ou pour adultes ? Il serait bon d’abolir les frontières, de passer outre les a priori. Vivre la candeur, laquelle n’est pas naïveté. Vive la poésie qui toujours sort des cadres et autres espaces clos, et n’appartient à personne, donc à tout le monde. Vive le partage, à l’école ou dans la rue, chez soi ou dans la lune ou les deux, des mots qui nous grandissent. Nous avons plus que jamais besoin d’air.
Valérie Rouzeau
Auteur de La poésie pour adultes et pour enfants, le grand écart ?
Né le 29 juin 1960 à Mons
Régendat Français, Histoire, Morale laïque, Mons
Je rêve toujours d'un journal de gestes et d'une invitation au voyage. Je fais de mon mieux pour que le poème soit partout, agissant, en vers ou dans la prose des contes. Je veux garder vivant ce petit lien ténu avec le fond de soi et l'emmener vers le regard de l'autre. Lauréat d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide à la création, 2008 et 2013. Poète National-er Dichter des Vaderlands 2020Qu’est-ce qu’un poème pour enfants ? Existe-t-il deux formes de poésie, l’une pour la jeunesse et l’autre, la vraie ? Carl Norac réfute les clichés et affirme que « dans sa multiplicité absolue, la poésie est une et indivisible ».Carl Norac sait de quoi il parle, lui qui vit dans les deux mondes et écrit pour les deux publics, mais ne se sent pas être « deux poètes différents ». Grand voyageur, comme en témoignent, parmi tant d’autres titres, Le sourire de Kiawak ou les Poèmes de roches et de brumes, Carl Norac n’aime pas les frontières et son œuvre est, à la fois, diverse et habitée d’une profonde unité. Elle noue des liens féconds avec les arts picturaux, dans des relations de complicité avec les illustrateurs,…
Edmond Vandercammen ou l'architecture du caché (essai d'analyse sémantique)
À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Edmond Vandercammen a publié 22 recueils poétiques entre 1924 et 1977, et une quinzaine d'études critiques; il traduisait depuis les années trente les poètes de langue espagnole; il entretenait des contacts personnels et épistolaires avec de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire, était membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs revues lui ont rendu hommage par un numéro spécial et la célèbre collection «Poètes d'aujourd'hui», aux éditions Pierre Seghers, lui a consacré le tome 124. D'autre part, ses uvres, reçues lors de leur parution avec un enthousiasme sincère, comme la presse et sa correspondance en témoignent, n'ont guère trouvé de lecteurs hors du milieu proche de la vie littéraire et n'ont plus été réédités. Les enquêtes réalisées auprès des libraires de Bruxelles nous ont prouvé que ses livres, dans la mesure où ils se trouvent en librairie, n'ont plus d'acheteurs. S'agit-il simplement d'un phénomène général lié à la situation sociale de la poésie d'aujourd'hui, ou bien la poésie d'Edmond Vandercammen fait-elle objet d'un paradoxe, d'une contradiction qui demande une explication? Son uvre, est-elle liée trop étroitement à son temps, et donc périssable, ou bien le dépasse-t-elle au point que seuls quelques initiés et ceux qui étaient proches de lui ont pu mesurer son importance? Jouissait-elle d'une conjoncture littéraire exceptionnelle des années trente ou des années cinquante, conjoncture dont a largement profité la génération née autour de 1900? Toutes ces questions nous ramènent à une constatation et à une réponse d'ordre général : surestimé ou sous-estimé en même temps, Edmond Vandercammen, s'il n'est pas méconnu, est certainement mal connu. Entouré d'amis, de poètes et d'admirateurs, vivant dans un monde paisible et apparemment hors des conflits et des difficultés que connaît notre société, il a pu s'affirmer, s'assurer une estime et une reconnaissance par-fois trop généreuses pour qu'elles puissent comporter aussi un jugement critique. Excepté quelques analyses approfondies. les articles qui lui sont consacrés témoignent avant tout d'une admiration sincère certes, mais qui n'aboutit pas toujours à une appréciation juste de l'uvre. Si notre but est donc de rendre justice à ce poète mal connu. nous devons tenter un jugement objectif. Et ce n'est pas lui faire une faveur spéciale que de souligner avec lui que juge-ment objectif ne veut pas dire jugement froid, «raisonné», contre lequel, pris à la lettre. il s'est clairement prononcé. Cependant, il nous paraît essentiel de tenter ce jugement objectif à travers ses textes poétiques et de montrer ainsi les correspondances entre l'homme et son univers, entre le poète et son oeuvre, entre la poésie et…