La petite reine blanche : Roman d'un joueur de balle

À PROPOS DE L'AUTEUR
Maurice des Ombiaux

Auteur de La petite reine blanche : Roman d'un joueur de balle

En 1936, le Tribunal de Dinant autorise Maurice Desombiaux à utiliser légalement le pseudonyme de «des Ombiaux» qu'il a créé depuis ses débuts de conteur, en 1885. La famille de l'écrivain est originaire de la Thudinie. Une sépulture familiale existe toujours à Ragnies, non loin de Thuin. Pourtant, c'est à Beauraing, d'où sa mère est originaire, que le petit Maurice naît, le 16 mars 1868. Son père est receveur de l'Enregistrement, ce qui oblige la famille à des pérégrinations nombreuses. Maurice Desombiaux achève ses humanités anciennes en 1884, au Collège (Athénée royal) de Thuin, ville où il passe d'ailleurs la plupart de ses moments de loisirs et de vacances. Dès 1887, commis agréé dans l'administration de l'Enregistrement et des Domaines, Maurice Desombiaux séjourne deux ans à Bruges et se lie d'amitié avec Jules Destrée. Il se mêle activement à la vie littéraire de l'époque et publie ses premiers vers qu'il signe notamment des Ombiaulx et Desombiaux. Un moment secrétaire de La Jeune Belgique, il écrit aussi un drame, Les amants de Taillemark. Sa carrière administrative (il réussit le concours de receveur de l'Enregistrement en 1895) le conduit au fil des années à Bruxelles, Léau, Malines et Grimbergen. Mais il se mêle de plus en plus au monde littéraire. En 1895, il fonde Le Coq rouge avec Eekhoud, Demolder et Delattre. Il collabore aussi à L'Art Jeune, revues dans lesquelles il ferraille ferme, en vrai «mousquetaire» (comme on le dénomme alors). En 1898, paraît son premier recueil de contes, Mes tonnelles. Pour le promouvoir, il fait déambuler des hommes-sandwiches dans les rues de Bruxelles. Sur les panneaux, on lit : «Dreyfus est revenu de l'île du Diable pour lire Mes tonnelles, de Maurice des Ombiaux». Cela soulève un beau tollé, mais le livre connaît le succès. D'autres bagarres marquent aussi la sortie de presse à Paris, en 1899, de L'histoire mirifique de Saint Dodon. Continuant sur sa lancée, des Ombiaux publie contes et romans (plus d'un ouvrage par an) d'où émane une «vie joyeuse, gaillarde, sympathique». Inlassablement, il anime la vie littéraire. En 1902, il est notamment l'un des promoteurs de la création de l'Association des Ecrivains belges. Il se passionne aussi pour les arts et publie des études consacrées à Victor Rousseau et à quatre artistes liégeois. De plus en plus, il défend avec ferveur le patrimoine culturel wallon. En 1906, avec René Dethier, il fonde à Charleroi la revue Jeune Wallonie et anime des «Cours d'amour». («Chambre de rhétorique en l'honneur d'une grande dame, la terre natale»). En 1913, il préside la Fédération des Artistes wallons et organise à Mons une grande exposition de peintures, gravures et sculptures. Peu avant la première guerre mondiale, des Ombiaux épouse Elisabeth Wesmael, graveur, élève d'Auguste Danse, chef de l'école de gravure montoise. Auparavant, il a commencé à célébrer le génie viticole bourguignon. En 1907, il a publié Le petit manuel de l'amateur de bourgogne. Il exploitera cette veine épicurienne après la guerre de 14-18 qu'il passe à Sainte-Adresse, non loin du Havre, en qualité de chef de cabinet de M. de Broqueville, président du Conseil et ministre de la Guerre. A ce titre, des Ombiaux écrit une série d'ouvrages de propagande patriotique allant de Fastes militaires des Belges à La Résistance de la Belgique envahie (1916). En 1919, il abandonne ses occupations professionnelles et est admis à la retraite peu après. Il s'installe à Paris et s'intéresse surtout à des activités gastronomiques et mondaines. Il pratique aussi la peinture, représentant avec une certaine naïveté les coins de Wallonie qu'il continue de chérir et où il revient souvent se retremper. Sa verve s'est assagie et ses ouvrages d'alors, inspirés souvent par des figures ou des thèmes historiques, n'ont plus l'allant des premières œuvres. Seule, sa jovialité de bon vivant fait encore merveille. De 1924 à 1937 paraissent des livres voués à la gastronomie et à l'art de la table. L'écrivain est appelé pour arbitrer de nombreux banquets. Son esprit éclate dans des improvisations toujours très attendues. En 1930, lors de l'élection du Prince des gastronomes, il est évincé par Curnonsky (alias Maurice Saillant), mais il est désigné peu après comme Prince de la treille. Il crée alors la section belge des Amitiés françaises et, en 1930, lui est décerné le Grand Prix quinquennal de littérature française. En 1931, à Thuin, on le fête et on donne son nom à l'ancienne rue de la Montagne. D'autres rues lui seront consacrées à Scharbeek, Anderlues, Beauraing (une plaque est inaugurée sur sa maison natale, en 1933). Maurice des Ombiaux préside le Comité franco-belge pour le mémorial des trois victoires françaises de Fleurus. Une association des Amis de Maurice des Ombiaux est également créée à Thuin. Elle existe toujours. On le fête à Namur et Sautour. Bien mieux, en 1938, il assiste, à Thuin, à l'inauguration de son monument, puis, en 1939, à celle d'une stèle érigée à Nuits-Saint-Georges, en Bourgogne, dans les jardins de l'Arquebuse. C'est l'occasion, pour les Chevaliers du Tastevin, de l'accueillir en qualité de grand Officier et de le célébrer à Meursault et ailleurs. Des livres de des Ombiaux continuent de paraître : Au repos des artistes (1934), Le guignol de l'après-guerre (1937), Le carnaval de l'Europe (1939). La guerre de 1940 va être fatale à l'écrivain. Il se réfugie près de Rambouillet. Quelques-unes de ses oeuvres paraissent encore durant les hostilités : Saint-Landelin (1941), Barbeau-sur-Meuse (1943), La reine des gilles de Binche (1943). Un moment correspondant de guerre, des Ombiaux connaît une fin de vie difficile. La maladie le frappe et il meurt à Paris, le 21 septembre 1943. Comme il l'avait souhaité, ses restes seront ramenés dans le cimetière de Thuin, douze ans plus tard, le 7 mai 1955. Mais il faudra attendre 1993 pour qu'une plaque rappelle, sur le tombeau familial, le nom de l'écrivain.Il faut dire encore qu'en 1968, pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de des Ombiaux, de grandes festivités seront organisées à Thuin et en Thudinie par l'association des Artistes de Thudinie. Une exposition, des séances académiques, la pose de plaques commémoratives, l'édition de brochures, voire de bagues de cigares, seront au menu de cette commémoration.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "La petite reine blanche : Roman d'un joueur de balle"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Poisson d’avril

Louis et Augustin vont faire une blague à leurs parents. Ils vont inventer qu'ils sont partis au Canada…

Perversus

Je suis entré deux fois dans Perversus , ce qui signifie que j’en suis sorti. La première fut aisée…

Raconte-moi les pluies

La jeune Charlotte Janin débarque d’un bus sur la Plaza Mayor d’une petite ville mexicaine: «  Oasis formée de cubes miniatures et colorés, qui grimpaient sur les collines entourant le centre-ville  », Dolores «  portait bien son nom : ‘Douleurs’, petite ville asséchée suppliant dans la souffrance la pluie boudeuse  ». La pénurie d’eau est totale : «  121 jours de sècheresse. La municipalité ordonne des mesures de rationnement  », lit-on dans le journal.Charlotte vient enseigner à l’Institut français avec l’intention de s’éloigner d’une famille ardennaise d’un catholicisme rigide. Alexandre Cracosky, le directeur de l’Institut, est cultivé, ambitieux et exalté : quadragénaire passionné de sciences politiques, il professe des idées critiques sur l’ordre financier mondial et projette de devenir ambassadeur. Charlotte lui plaît. Il lui fait découvrir des curiosités locales, morbides, atroces même : un musée de momies, un combat clandestin entre deux chiens féroces. Il l’emmène sur la Colline des Loups visiter la maison de sa mystérieuse amie Gabriela.La belle Charlotte cède aux avances d’Alexandre qui écrit néanmoins des lettres enflammées à Gabriela. Mais la sècheresse vide la ville de ses touristes et bientôt de ses habitants. L’atmosphère se fait inquiétante. L’étrange prêtresse Madaé attire la foule en promettant de guérir tous les maux.Les élèves et les enseignants désertent peu à peu les cours. Alexandre part pour Paris, soi-disant pour solliciter du renfort et des budgets, mais en réalité pour se venger d’un complot dont il s’estime victime et dont il accuse notamment Charlotte. Sombrant dans une folie meurtrière, il est interné en France. Seule, sans ressources, sans eau, la jeune femme est sauvée in extremis de la folie et la mort, après un envol d’oiseaux inespéré qui précède de peu les premières gouttes.Dans Raconte-moi les pluies , Dolores est un corps social qui meurt de soif. La nature cruelle fait s’y déliter les destins humains, sans souci de leurs amours, de leurs souffrances et de leurs vies. La romancière belge d’origine mexicaine Maria de los Angeles Prieto Marin s’inspire avec subtilité du réalisme magique sud-américain pour conter une fable aux accents d’apocalypse silencieuse où la ville et ses habitants manquent de s’abimer dans la sècheresse de la terre. René Begon Partagez : Tweet E-mail Imprimer Articles similaires « La pluie est plurielle, dit-il. Il y en a d'infimes, si timides, qu'on se demande s'il pleut. Non, impossible, le soleil brille. Il y a des pluies sales, qui laissent des traces sur le pare-brise. Il y a aussi des pluies fatiguées, mais plus loin, un arc-en-ciel s'est formé, des lignes de couleur diffuses qui leur donnent la permission de s'arrêter et de prendre du repos. Il y a aussi les pluies de mars, les giboulées, brèves et sauvages. Cette pluie devient parfois de la grêle, comme si l'hiver s'accrochait à la terre, pour y rester. Les gouttes sont acérées et nous font mal. Les tempêtes en hiver tiennent dans la durée. Les oiseaux et les hommes se cachent, le vent frappe aux fenêtres, fait tomber les dernières feuilles jaunes et voler les tuiles des maisons. Des imprudents marchent dans la rue, les vêtements dégoulinent d'une pluie féroce. C'est un rideau de fer qui se referme, qui te coupe du monde tout autour. Une punition pour avoir vécu l'été et avoir oublié la saison froide. Je me souviens de cette pluie. Elle échappe aux parapluies, car les vents les retournent et mouillent les vêtements » C'est ainsi qu'Alexandre me raconte la pluie. Elle me manque. Ici, dans cette petite ville mexicaine, il y a une pénurie d'eau sans précédents. Des oiseaux meurent un peu partout et il n'y a pas une goutte d'eau aux robinets depuis des mois. Peu à peu, tout le monde s'en va : mes collègues de l'Institut français, mes amis et voisins. Les commerces ferment. Je me sens de plus en plus seule car même Alexandre, l'homme de qui je suis tombée amoureuse, s'éloigne de moi. Qui est Gabriela, cette femme qu'il admire tant ? Je dois le découvrir.…