La nacelle turquoise





À PROPOS DE L'AUTRICE
Évelyne Wilwerth
Autrice de La nacelle turquoise
Évelyne Wilwerth évoque volontiers le charme, sinon la magie, d'une enfance particulièrement heureuse, dans le pays d'Ardenne où elle aime à se replonger quand la vie citadine altère sa paix intérieure. Née en 1947 à Spa, dans une villa 1900, entourée d'un grand jardin, cette fille d'un percepteur des postes passe avec allégresse le plus clair de son temps, dans de grands espaces où sa jeunesse s'ébouriffe, de la balançoire au trapèze aux anneaux. Au rythme des mutations et des promotions paternelles, sa famille s'établit successivement à Spa, à Stavelot, à Virton et à Nivelles. Insouciante et grave à la fois, la jeune fille réalise insensiblement que l'écriture est l'édifice même de sa personnalité et que la vérité, «sa» vérité, lui commande de répondre aux sollicitations secrètes de l'imaginaire. Après des études à l'université de Louvain (Leuven), où elle obtient le diplôme de licenciée-agrégée en philologie romane. Évelyne Wilwerth enseigne le français pendant neuf ans dans les classes secondaires et supérieures. Malgré d'évidentes dispositions pour un métier qui affûte sa connaissance des jeunes et développe en même temps ses aptitudes à l'animation, la jeune femme s'interroge bientôt sur la signification de ses choix autant que sur l'adéquation entre ses tâches d'enseignante et l'appel de l'écriture. En 1977, Évelyne Wilwerth décide de prendre un congé de convenances personnelles pour évaluer, dans la sérénité, le sens et la portée de la décision imminente qui va donner à son existence une orientation décisive. En 1979, après un long séjour à Paris, elle décide tout à la fois de renoncer à l'enseignement, de quitter la Belgique et de s'installer en Provence, avec le peintre Manu Van de Velde. Trois attitudes qui marquent, bien plus qu'une rupture avec le passé, la détermination de la jeune femme à se consacrer au métier d'écrivain. La bohème provençale (la vie des marchés, les conditions d'existence modestes, les revenus incertains), n'est-elle pas la plus claire des réponses à ses interrogations passées ?Les impératifs de l'écritureLa création de la pièce Hortense, ta pétillance, est un incontestable succès. Jouée pendant douze ans, elle requiert aussi le retour d'Évelyne Wilwerth et de Manu Van de Velde à Bruxelles. Après avoir crée sa propre compagnie, la Compagnie La Ravigote, l'auteur d'Hortense est bien vite sollicitée par de nouveaux démons. L'écriture pour enfants, les pièces radiophoniques, la (re) découverte de l'animation, la poésie et l'immersion dans les milieux littéraires règlent désormais la vie et le temps d'une femme qui cherche à gérer, en véritable professionnelle, une activité d'éveil et de solitude. Depuis longtemps, Évelyne Wilwerth est frappée et le plus souvent choquée par le peu d'égards réservé aux femmes dans l'univers des arts et de la littérature. Prisonnière de ses schémas réducteurs, la société occidentale ne s'est guère préoccupée des femmes, trop soucieuse, semble-t-il, de préserver les poncifs et les califes de l'hégémonie masculine. Il n'est donc pas étonnant de voir opter l'«écrivaine» pour la réhabilitation des femmes dans la littérature. Visages de la littérature féminine illustre une telle attitude. Cette commande émanant du groupe féministe «Changeons les livres», donne à Évelyne Wilwerth l'occasion d'exhumer des talents (ou de les préciser), qui ont été occultés par l'institution littéraire masculine ou par les clivages socio-politiques du passé. Dans la même foulée, elle fera ressurgir du naturalisme populaire, la figure contrastée de Neel Doff, l'auteur de Jours de famine et de détresse et de Keetje. Évelyne Wilwerth partage désormais sa vie entre le silence et la solitude de l'écriture, et les actes de communication que lui inspirent son métier d'écrivain et son rôle d'animatrice. Spécialiste de formations ponctuelles basées sur la créativité, elle participe depuis 1992, à de nombreux congrès de littératures francophones (Strasbourg, Casablanca, Québec, Charleston, Toulouse). Tout en menant une importante activité de rédactrice aux éditions Averbode où elle multiplie les dossiers pour enfants (Bonjour, Tremplin, Dauphin), elle poursuit son itinéraire personnel et affûte son talent aux différents modes d'écriture. La mort de son père lui inspire un premier roman : Canal océan (février 1997), où elle révèle tout à la fois la superbe ambiguïté de l'écriture et la complexité des émotions. Traduite en néerlandais, en anglais, en allemand et en ukrainien. Évelyne Wilwerth est une personnalité kaléidoscopique et passionnée qui tire de ses multiples activités créatrices, une leçon d'être et un mode de vie dont le dynamisme (la «pétillance») assure la virevoltante trajectoire.


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