La Montagne

De Valfret
RÉSUMÉ

« Dans le patelin et dans le pays, il passait bientôt plus de combis de flics que d’oiseaux sauvages. »

Les révoltes qui grondent dans le pays se font loin, en ville. Le narrateur oublie tout dans un mélange à base de vodka, dans un fantasme de faire brûler la Porsche du maire et le souvenir du cul de l’être aimé. La vie est dans les arbres, dans les collines, dans le soleil qui fait vibrer les champs et dans la tempête qui menace

La Montagne raconte la quête de sens d’un adolescent dans un monde et une famille rurale qui meurent à petit feu, son manque de perspectives dans une société écocidaire et autoritaire… Les variations de Valfret sur les champs, les vallées, les façades décrépies racontent en évitant les longs discours l’histoire intime, sociale et politique d’un personnage et des lieux qu’il voit quotidiennement. Ses pensées rentrent dans de vieux bâtiments, se posent sur les paysages silencieux d’un bled anonyme, ou semblent sourdre de l’orage, se disperser dans le vent comme la fumée d’un pétard.

Les gens s’en vont, disparaissent. La représentation des choses, des évènements, se brouille, devient un magma d’émotions et d’informations lointaines. Comme chez Alex Barbier, la voix d’un narrateur et ce qu’il a vu nous hantent, et comme chez Barbier cette voix solitaire est cernée par le vide. Une poésie épicurienne et enragée est jetée dans les paysages, qu’elle habite et met en tension.

Son récit brumeux est fait de souvenirs, de fantasmes et de rumeurs, délibérément perturbant, passant d’un sujet à l’autre et nous privant de figure humaine. De l’obscurité peuvent surgir poésie, grotesque, désir, violence, et de sombres évidences venir se télescoper dans la tête d’un adolescent.

Chaque paysage est ici une tension, un combat entre plusieurs inspirations, plusieurs techniques. Brouillés ou éclatants de couleur, les décors sont habités par une énergie grandissante, un trouble, une rage tapie prête à se déchaîner, jusqu’à la disparition du narrateur qui semble se dissoudre dans la campagne.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Valfret

Auteur et illustrateur de La Montagne

Valfret Aspératus n’existe pas mais il a pris le corps de Cyprien Mathieu, né en 1982, originaire de Haute Savoie, échoué en Belgique il y a des années, aux Beaux arts de Tournai. Après avoir réalisé son rêve d’enfance, être auteur de bande dessinée, grâce à un premier livre aux Requins Marteaux, il décide de s’affranchir en peintures et en dessins au sein de publications collectives aussi variées que Hôpital Brut, la Tranchée Racine ou Super Structure. Très vite son énergie graphique survoltée l’amène à signer seul des livres d’images, comme autant de récits éclatés. C’est la voie qui désormais le mène au Frémok. Valfret ne fait plus de bande dessinée, il la rêve, libre, échevelée, totale.

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