Auteur de La fable des Vincent
Nouvelliste averti rompu aux exigences de son métier, Charles Fox alimente depuis longtemps le sommaire des plus importante revues belges, parmi lesquelles il suffit de citer la défunte Audace, Marginales, La Dryade et notre Revue. Le quotidien La Dernière Heure lui a également ouvert ses colonnes.C'est par la porte du jardin des Muses que Charles Fox entrera dans l'auberge littéraire. Il a 16 ans quand, en 1945 Franc-jeu, une revue pour la jeunesse, publiera son premier poème. En voilà assez pour attiser sa flamme de néophyte. La revue organise-t-elle un concours du conte pour les moins de 17 ans ? il y décroche un troisième prix - un abonnement gratuit à la revue... et doit se contenter de cette satisfaction sans lendemain, puisque le périodique cesse de paraître huit jours après la proclamation des résultats.Qu'importe ! L'adolescent - avons-nous dit qu'il est né à Arlon le 6 décembre 1928 ? - l'adolescent a le pied dans l 'étrier et la main dans l'engrenage ! Dès lors, hormis sa vie professionnelle, la littérature va l'accaparer tout entier. Poèmes et contes jaillissent, de sa plume et vont solliciter les colonnes des journaux et des périodiques : La Gazette de Liège, La Meuse-Luxembourg, la Dernière Heure, Ardenne, la Cordée, Belgica.Quant à la revue militaire Vici, elle lui octroie son prix du poème de Noël en 1954. Cette constance portera ses fruits. C'est par ce biais qu'il entrera en rapport épistolaire avec le poète Joseph Delmelle, sans le rencontrer pour autant. Il faut dire que la fécondité de notre auteur requiert tout son temps disponible.C'est un travailleur solitaire, peu enclin à hanter les cénacles et les réunions d'écrivains.Entre-temps, la chronique l'a sollicité. La chronique, la meilleure école de la nouvelle ! On en trouvera chaque semaine dans de nombreuses publications : Le Face-à-main, La Défense sociale, Le Luxembourgeois, Le Ligueur,Les Cahiers Jean Tousseul, La Revue nationale... Si nous en passons, et non des moindres, c'est qu'il nous tarde de citer les enseignes qui, à elles seules, par leur résonance poétique, définissent l'inspiration de l'auteur : - De mon comptoir, carnets d'un épicier villageois, qui rêve plus qu'il ne vend.- Villages de chez nous - Le petit monde - Journal d'un papa - Images rustiques, ...C'est dans ce climat de terroir, lourd de drames latents, de superstition à mots couverts, que macère son roman La Fable des Vincent, où il déploie toutes les ressources de sa clairvoyance et de sa connaissance des âmes pour pénétrer, à travers une atmosphère de malaise, d'équivoque, de fantastique à pas de loup, la psychologie apparemment toute simple et en vérité des plus tortueuse des humbles.L'installation de Charles Fox à Ixelles en 1952, ne modifie guère ses habitudes sédentaires. Il faudra attendre jusqu'en 1974, pour que, s'étant égaré inopinément à la Maison des Écrivains, il rencontre votre serviteur, alors que nous n'habitons, selon son propre aveu, qu'à trois ou quatre bouffées de pipe, l'un de l'autre.