La belette

RÉSUMÉ

Deux citadins, Gérald et Anne, viennent de s’installer dans un village des Ardennes en compagnie de leur fils Pierre, un adolescent autiste. Les premiers contacts avec les habitants – dont un voisin aux manières fuyantes, un curé en veine de prosélytisme et une femme étrange toute de noir vêtue, surnommée « la Belette » – sont difficiles, parfois houleux. Mais la tension s’avive lorsque Gérald, réalisateur de télévision très condescendant vis-à-vis des « superstitions » locales, décide de réaliser un documentaire sur les anciens rites sorciers toujours vivaces en milieu rural. Sur fond de non-dits et de vieilles haines toujours à vif, les événements étranges se multiplient. Et la nouvelle grossesse d’Anne devient un enjeu dans les affrontements invisibles mais sauvages qui secouent secrètement ce coin de campagne… Fin 1981, peu de temps après avoir vu triompher Silence, Didier Comès entreprend la publication de son nouveau roman graphique : La Belette. Un grand récit aux accents fantastiques qui, plus de trois décennies après sa parution, n’a rien perdu de sa sombre beauté.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Didier Comès

Auteur et illustrateur de La belette

Dieter Hermann Comès est né en 1942, à Sourbrodt, en Belgique, à cinq kilomètres de la frontière allemande, dans les «Cantons de l'Est», territoires qui étaient, à l'époque, intégrés au troisième Reich. En 1945, après la Libération, il recouvre la nationalité belge et porte le prénom de Didier.Grâce à cette origine géographique particulière, à la pratique du bilinguisme familial, à la combinaison de deux cultures si antithétiques, on peut comprendre la richesse paradoxale et le déchirement latent de l'oeuvre. Ainsi, la guerre est plutôt vue du côté allemand dans L'Ombre ducorbeau; Silence, le bâtard muet, est le fils du gitan, l'étranger exécré; Pierre, l'adolescent autiste de La Belette, refoule la trop grande différence et la mésentente de ses parents et Hermann Koch, l'ancien S.S. racheté par son amitié avec Théophile, souffre d'un entourage hostile, pour lequel il demeure «le Boche»; Yva est l'androgyne fusionnel monstrueux et merveilleux, auquel rêvent les jumeaux d'Eva, aux accents rauques de Lili Marlène; la journaliste de L'Arbre-Coeur défend, par la violence guerrière et létale, son conte de petite fille; Cybèle, l'orpheline de La Maison où rêvent les arbres s'efface comme un trait de gomme, dans un univers magique régi par la vengeance des arbres sur la folie des hommes; finalement, grâce à l'intuition de Petite pisse partout, le chaman solitaire, rejeté par les siens, retrouve son identité et la force vitale du paradis perdu, dans Les Larmes du tigre. Au sortir de l'école, Didier Comès, dix-sept ans et un diplôme de dessinateur industriel en poche, ne se lance cependant pas dans la bande dessinée, mais travaille dans une usine textile à Verviers, de 1959 à 1969. A cette même époque, tout en ressentant une forte passion pour le jazz, qu'il pratique en semi-professionnel, il réalise quelques bandes dessinées en amateur, et cherche sa voie. Ainsi, en 1969, il s'exerce dans Le Soir Jeunesse, Spirou, avec Paul Deliege, ou Pilote (édition belge).Pour ce dernier périodique, il entreprend, en 1973, sa première grande série, Ergün l'Errant, réunissant les ingrédients du Space opera, récit de science-fiction qui traite d'exploration spatiale et de guerres galactiques. Après un premier récit intitulé Le Dieu Vivant, Dargaud ayant égaré les vingt premières planches du second épisode, il faudra attendre 1980 avant de connaître la suite, Le Maître des ténèbres.De 1976 à 1977, la formule belge de l'hebdomadaire Tintin accueille L'Ombre du corbeau, qui désoriente les jeunes lecteurs. Lorsque l'album sort en 1981, aux Éd. du Lombard, il est tout de même préfacé par J.-B. Baronian, spécialiste du fantastique .Cependant, de grands bouleversements vont modifier complètement la demande et le genre de la B.D. En effet, lorsque la revue A suivre est lancée, elle contacte Didier Comès et le succès ne se fait plus attendre. C'est ainsi que Silence obtient de belles récompenses.Pour l'an 2000, Didier Comès nous offre une méditation sur l'essentiel, dans un Canada intemporel, où le silence du dessin supplée l'économie du texte, sur les traces du Peuple Tigre, dont les larmes nous émeuvent.

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