Yousra, 36 ans, revient avec distance, humour et tendresse sur l’éducation qu’elle a reçue. De son père à qui on avait annoncé un garçon, de sa mère prisonnière de son statut de femme mariée, de l’école… et des Draris, une bande de jeunes mecs de son quartier dans laquelle elle trouve refuge, au point de leur ressembler par mimétisme. Cette éducation et sa recherche d’identité influencent grandement l’image qu’elle donne et surtout qu’elle a d’elle-même. Dans ce contexte où le monde lui impose finalement de choisir, elle perd ses repères et accepte de se donner en mariage au premier jeune homme qui semble sensible à sa « féminité », mariage qui, bien entendu, ne tiendra pas longtemps. Un témoignage de vie, riche, touchant, généreux et parfois savoureux, dont la sensibilité devrait intéresser et toucher tous les lecteurs.
Autrice de Kheir Inch'Allah
Dans ce monologue, Yousra se raconte et remonte le temps pour expliquer la femme de trente-six ans qu’elle est devenue. Enfant unique, elle a grandi auprès d’un père qui aurait aimé avoir un garçon et une mère qui aurait aimé qu’elle ait une vie bien rangée. Un père qui lui a coupé les cheveux très courts et lui a appris à reconnaitre toutes les marques de voitures. Une mère vue comme une pauvre malheureuse de n’avoir eu qu’un enfant… une fille en plus, ‘mskina!’.Je suis une peureuse.J’ai peur des froids.J’ai peur du vide.J’ai peur des blancs.J’ai peur de la mort.Pourtant je voulais mourir.J’étais triste.Mais les gens ne le voyaient pas.Parce que Yousra, elle est capable.Parce que Yousra, c’est une marrante.Parce…