Ce livre n’a pas été initialement écrit. Les paroles qu’il contient ont d’abord été énoncées, enregistrées pendant mes courses, au fil de mes années de livreur à vélo. La matière brute, ce sont des improvisations vocales, une pensée qui se fait plaisir : qui se formule, automatique, sans trop réfléchir, baladée en ville par des mollets qui n’ont pas besoin de penser. Ce n’est pas la pensée marchande, c’est la pensée qui roule, la pensée qui flotte, qui se laisse aller.
C’est un livre bourré d’interruptions et de petites histoires par-ci par-là. Je suis sur l’avenue Louise et l’instant d’après, je suis déjà à la moitié de la chaussée de Charleroi. C’est un livre roulant, qui s’est dit plus qu’il ne s’est écrit.
Ce livre parle de précarité et d’équilibre, de lutte et de bitume. Pour le lire il n’est pas nécessaire de savoir ce qu’est une clé de huit. Mais ça aide.
Auteur de Journal d'une chambre à air