Le monde est un village où mon village n’est plus…
Et cela me va.
J’en redessinerai la carte, encore, toujours, sans lassitude, avec émerveillement devant tout ce qu’il me reste à accomplir, tous les gens que je ne connaîtrai jamais, les paysages que je ne verrai pas et dont je ferai la matière de mes rêves.
Je dessinerai, jusqu’à mon dernier souffle, mon pays ; cette contrée imaginaire née de la dépossession, qui sera tous les pays et qui ne sera que mien. C’est cela, ma vie.
Créée au Centre culturel de Dison l’automne dernier, la pièce J’habite un pays fantôme de l’écrivain belge d’origine turque Kenan Görgün, né à Gand en 1977, met en scène deux frères, Kenan et Othmane.Le premier est un auteur qui se cherche, mais espère trouver « de quel fil se tricote notre identité » et démontrer comment ce qui est fait peut être défait et refait à l’infini. Il prétend dominer le second, à ses yeux un gentil pantin qu’il aurait inventé pour l’écouter penser.Si Othmane, pétri de respect pour ses racines, la figure du père, la tradition, déroule avec ferveur le Tapis de l’Histoire, où sont inscrites les dates des grands événements du passé, Kenan n’en a cure.Pour lui une chose est sacrée,…
" Je sens ses bras autour de ma taille. Il me serre si fort. Je n'ose ouvrir les yeux. La chaleur de sa langue sur la mienne, que c'est doux, que c'est bon. Je profite de ce baiser qui n'en finit pas, de ses mains qui crient tendresse, de ses jambes qui disent caresses, de ce corps qui surgit de l'arbre en chantant l'Amour !". Les sept visages de l'eau, un mariage d'amour et de haine où le passé imprègne le présent et détermine l'amour. FranMi nous emmène à travers une recherche d'identité, d'un rôle social dans une communauté villageoise qui, à l'instar de Saint-Léger, son village d'adoption, présente plein de contradictions. Comment vivre, comment demeurer dans un environnement où les traditions et habitudes anciennes se frottent à la consommation et la vitesse…