Itinéraire d’un voyou

RÉSUMÉ

Qui est-il donc, ce « voyou » ? Cet Adrien Debucy qui passe une jeunesse aventureuse à Liège avant qu’une circonstance tragique ne l’oblige à fuir la Cité ardente. Et à poursuivre son parcours pervers et mouvementé dans la région parisienne et jusqu’en Bretagne. S’agit-il d’un imposteur, d’une victime, d’un escroc, d’un criminel sans scrupules, d’un monstre de narcissisme, d’un mythomane, d’un plaisantin ? Serait-il tous ces personnages en même temps ? Ou peut-être aucun d’eux ?

À PROPOS DE L'AUTEUR
Ghislain Cotton

Auteur de Itinéraire d’un voyou

Né le 29 avril 1937, Ghislain Cotton a d’abord été journaliste judiciaire, notamment pour le quotidien La Cité. Il est ensuite devenu chroniqueur littéraire, fonction qu’il a exercée pour Le Vif/L’Express et pour Le Carnet et les Instants. Il avait par ailleurs créé Le journal des livres, qui rendait compte de l’actualité littéraire belge. Ghislain Cotton est également l'auteur d'une dizaine d’ouvrages : romans, nouvelles et aphorismes. Il est décédé en janvier 2022.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

C’est « le récit […] d’une tranche de vie passée dans ce monde de voyous qui, pour survivre, nous oblige à nous faire voyous à notre tour. À moins de rester pieds et mains liés par notre morale que les plus rusés nous imposent pour ne pas nous trouver sur leur chemin pourri ». C’est le récit d’Adrien de Bucy, né Debucy le 4 juin 1951, « quelques semaines avant qu’un gamin ne saute de l’uniforme de boy-scout dans celui de roi des Belges ». Son père, l’honorable Auguste, était juge de profession ; un sacerdoce pour cet homme à l’austérité bornée, qui sanctionnait avec fermeté la moindre incartade des justiciables, aussi bien au sein du Palais de Justice que sous son toit. Quant à sa mère, la douce et belle Sabine, toute pétrie de…


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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