Loulou et Nana vivent seules avec leur mère dans un petit pavillon de campagne. C’est les vacances, l’ambiance est au désoeuvrement général. Les journées s’organisent au rythme des repas et le gros des interactions se déroule autour de la table du salon. À l’exception du petit copain de Nana, l’unique présence masculine c’est « Chacha », le chat de la maison.
Attention, il ne s’agit pas de n’importe quel animal de compagnie, c’est un félin doué d’expression. En aparté, il peut comprendre et communiquer avec Nana.
Mais ce n’est pas la seule à personnifier la petite bête, toutes les trois entretiennent avec lui une relation pour le moins ambigüe faite de jalousie et de convoitise. La légère mesquinerie du matou va bientôt attiser crispations et suspicions au sein de la maisonnée. Gratin de chat figure de manière audacieuse les préoccupations adolescentes et familiales à travers le portrait d’une mère et de ces deux filles. Dans ce récit où les non-dits submergent les personnages, la parole se révèle plus que jamais essentielle.
Autrice de Gratin de chat
Au point de départ du récit, une situation très banale : dans une famille vivant à la campagne, une mère et ses deux filles ont adopté un chat. Surnommé alternativement « le chat », « chacha » ou « chatassse », le félin va occuper une place de plus en plus déterminante dans la vie familiale, à tel point qu’une assiette et un siège lui sont parfois réservés lors des repas. Pris en tenaille entre la sœur qui l’adore et celle qui le déteste, le petit animal à figure presque humaine cristallise les rancœurs, frustrations et désamours de la constellation familiale. Et ce, pendant que la mère aimante (trop aimante ?) surinvestit sa relation avec le chat, qu’on découvre au fil de l’histoire doté de la parole (à moins que ça ne…