Tout comme troubles (2005), gouttes ! lacets, pieds presque proliférants sous soleil de poche ( I + II) part de la matière de mon vécu. Le double livre prend son départ à la fin de ma grossesse et continue sur les premières années de ma maternité. Si le livre s’enracine dans les réalités de cette période qu’il observe et questionne, il décolle en même temps de cette réalité à travers l’imaginaire que celle-ci a généré. Un de mes défis a été d’être extrêmement précise quant à chaque expérience, qu’elle soit émotion, sensation, pensée, imagination, souhait, prise de position.
La problématique tourne autour de deux expériences hautement paradoxales, celle du nouveau-né et très jeune enfant, et celle d’un deuil. Cette double expérience très intense amène en masse des souvenirs, questionne des valeurs, implique l’entourage, pour s’étendre ensuite aux environs proches et lointains, engager des objets, inclure les arbres, l’herbe, embrasser la terre, les animaux et le ciel. Le corps, l’âme et l’esprit sont saisis dans leur déplacement permanent, dans leur réorientation respective, leur lutte et leur nécessité de survie, poussés par la volonté de transformer une identité qui glisse vers une autre phase de la vie.
Formellement, le livre se développe comme 6 songes poétiques à partir de quelques vers du poète italien Andrea Zanzotto. Ces songes oscillent entre réalité et rêve, prolongent les tons, couleurs, rythmes, formes et caractères de Zanzotto, mais s’inspirent également de certains aspects de la poète Marina Tsvétaïeva.
gouttes ! se questionne constamment sur la délicatesse et l’honnêteté du ton, sur la création d’un nouveau sublime contemporain par le ton poétique. Le livre tente de relever ce défi dans des poèmes dynamiques et fort architecturés, tantôt courts, tantôt longs. Poèmes comme autant de descriptions de moments où tout converge, se décide, peut basculer, développés comme une vision caléïdoscopique. L’écriture, au plus près de l’expérience, agit comme un instrument d’opération, une sorte de greffe des vécus, mais aussi comme un moyen de connaissance qui s’érigera en un véritable mode performatif d’intervention.
Auteur de gouttes ! lacets, pieds presque proliférants sous soleil de poche, 1 et 2
Un ensemble de sonatines aigres, douces, amères, ordinaires, pour apprenti raisonnablement…
"Un beau livre, sobre, vif, qui rend tangibles les saisons et les heures. Les illustrations d’Anne Leloup devancent ou suivent le poème avec la force sereine des empreintes." Critique de Françoise Lison dans Le courrier de l’Escaut paru en octobre 1999. Extrait : "A force de se chercher de se trouver de se perdre de rouvrir le sentier des rencontres de déplorer les malentendus les impasses de célébrer les retrouvailles ils déboucheront dans la clarté sans fin" [Source : Le site des éditions…