L’intrigue de Fugues se construit autour de trois personnages – un détective privé, puis deux membres d’une Organisation qu’on imagine criminelle. Elle a pour prétexte, dans la tradition du « McGuffin » d’Alfred Hitchcock, une valise mystérieuse, qui ne cesse de passer de main en main et dont le contenu changeant finira par s’avérer être un piège.
Chaque personnage suit les deux autres tout en étant lui-même pris en filature par eux, mais très vite leurs chemins se croisent de manière plus directe. Se sentant floués, puis menacés par celle ou celui en qui ils avaient d’abord eu confiance, ils croient pouvoir retourner la situation à leur profit en s’alliant avec l’un des deux autres pour mieux se venger du troisième. Une pièce essentielle de cette stratégie est le rapport qu’ils envoient indépendamment à l’Organisation.
Dans l’espoir de s’innocenter, chacun monte un scénario accusant les autres. Dans le climat de suspicion né de leurs filatures réciproques et des manipulations qu’ils avaient crues sans faille, tous interprètent mal la situation dans laquelle ils se trouvent, au point de provoquer une intervention fatale de l’Organisation…
Première édition
Éditeur : Minuit
Date : 1983
Format : Livre
Auteur de Fugues
Illustrateur de Fugues
Photographe bruxelloise, Marie-Françoise Plissart est autrice de romans-photos, passionnée d'architecture, portraitiste, cinéaste...
Son travail, Kinshasa, imaginary city (avec Filip de Boeck et Koen van Synghel) lui a valu le Lion d’or à la Biennale d’architecture de Venise en 2004.
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…