Un recueil à savourer lentement, à déguster pour goûter sa teneur en amertume, en fatalisme et en révolte aussi. Et puis cette violence sourde des vers de Tristan Sautier. Chaque mot est pesé avec son poids de lucidité désespérée. Un texte qui dit la solitude autant qu’une rage de vivre. Un rugissement. Les illustrations de Laurence Skivée, tout en finesse, rehaussent le recueil dans un dialogue qui ravit le regard. Un petit bijou.
Auteur de Engorgements, dégorgements (3 suites)
Autrice de Engorgements, dégorgements (3 suites)
Comment dégorger une langue engorgée, comment acérer le dessin, comment vivre-écrire-dessiner sur un fil ? Le dialogue entre les imaginaires de Tristan Sautier (poèmes) et de Laurence Skivée (dessins) délivre un chant rythmé en trois suites où le verbe cherche les zones où s’ébattent les loups. Au visage d’une société qui égorge celle et ceux qui ne rentrent pas dans le rang, Tristan Sautier lance ses meutes de poèmes rock, en frère de Harry Haller, le loup des steppes de Hermann Hesse. Le principe d’économie qui enserre ce recueil, ce livre d’artiste relève d’un principe plus haut, celui de la survie. Une survie en milieu hostile, traduite dans une langue ramassée, aiguisée qui creuse les infra-zones de l’existence, le goût de blues et les…
« La poésie est comme la philosophie – ou devrait au moins faire comme elle,…