Don Juan, l’éternel séducteur, n’est pour une fois pas sur le devant de la scène : il ne sert que de révélateur aux pulsions et aux désirs féminins. Elle(s) invite à explorer l’univers fantasque d’une jeune femme aux multiples visages, une femme nouvelle – toujours la même, toujours une autre – qui transcende les générations. À travers cette fable moderne, l’auteur s’interroge sur le sort des femmes d’aujourd’hui, à travers le regard de la petite fille d’hier et de l’épouse de demain. Que leur reste-t-il de cette traversée ? Sont-elles meurtries, résignées ? Sont-elles devenues de nouvelles guerrières insoumises… ou des mères aliénées par besoin de reconnaissance ? Ou resteront-elles à jamais orphelines de Simone de Beauvoir ?
Si tout texte de théâtre est écrit pour être joué, toute production réussie nécessite au départ un texte de qualité. Sylvie Landuyt le sait qui signe avec Elles(s) un texte vif et percutant remettant en cause les préjugés de genre. Sans jamais tomber dans la leçon de féminisme.
Elle(s) c’est une pièce à voix multiples : voix de femmes qui s’interrompent, se répondent, se contredisent, s’amplifient l’une l’autre en s’interpelant.
Elle(s) c’est d’abord l’histoire d’une petite fille qui se pose trop de questions, qui s’invente des histoires, qui devient femme trop vite. Elle(s) s’imagine tour à tour femme de ménage (« parce qu’on lui a fait croire que c’est la…