Ecuador

RÉSUMÉ
Journal du voyage accompli en 1928 à travers les Andes, les montagnes de l’Equateur et les forêts du Brésil jusqu’à l’embouchure de l’Amazone.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri Michaux

Auteur de Ecuador

Le père d'Henri Michaux, Octave Michaux, est né à Rochefort (Province de Namur) en 1861. Sa mère, Jeanne Blanke-Woitrin, est née à Namur en 1869. Henri Michaux est né à Namur le 24 mai 1899, au domicile de ses parents, 36, rue de l'Ange et il fut baptisé à l'église St Loup trois semaines plus tard. En 1901, la famille quitte Namur et s'installe à Bruxelles. De 1906 à 1910, Michaux est envoyé en pension à Putte Grasheide, en Campine : il gardera de ce séjour une très mauvaise impression. Il fait ensuite ses humanités, de 1911 à 1917 au Collège jésuite St Michel à Bruxelles, où certains de ses condisciples s'appellent Norge, Hermann Closson et Camille Goemans... C'est de cette époque que date sa passion pour les insectes, l'ornithologie et l'écriture chinoise. Il s'intéressera ensuite à la médecine. De 1919 à 1921, il effectue deux longs voyages comme matelot vers le continent américain. Après diverses péripéties comme le service militaire et d'humbles emplois de surveillant, notamment à Chimay puis près d'Arlon, Michaux, durant cette période, fréquente Franz Hellens et la revue Le Disque vert. En 1925, il s'installe à Paris et commence à travailler chez le libraire-éditeur Kra. Il prendra finalement la nationalité française en 1955. En 1927, il négocie avec Gallimard le contrat d'édition de "Qui je fus". A Paris, il est proche de Supervielle et d'un autre poète, équatorien, Alfredo Gangotena. En 1928, il part pour l'Equateur en compagnie de son ami. Suivront bientôt d'autres voyages (Turquie, Italie, Jersey, Afrique du Nord) dont certains assez importants dont il tirera matière poétique : vers l'Inde et vers la Chine. Michaux voyage hors d'Europe et ne cesse de voyager à l'intérieur de lui-même, en France ou à Paris, passant de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel, de gîte en gîte, de région en région. En 1934, il rencontre sa future femme, Marie-Louise Ferdière, qui décédera, suite à un accident domestique et d'atroces brûlures en février 1948. En 1936, Michaux commence à peindre. Il entame également ses grands voyages intérieurs et son expérimentation des hallucinogènes, notamment avec la mescaline en 1956. De plus en plus tourné vers la peinture à partir des années 50, Henri Michaux est décédé en 1984.

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Laurent Demoulin (1966) a étudié à l’université de Liège, où il a reçu les enseignements de Jacques Dubois et de Jean-Marie Klinkenberg. Il y enseigne aujourd’hui. Son premier roman, Robinson , obtint le prix Victor-Rossel 2017. Son frère, le peintre Antoine Demoulin , dit Demant, illustre le présent recueil. Il avait déjà publié d’autres dessins en frontispice d’autres recueils : Filiation , Même mort , Palimpseste insistant et l’édition revue et largement augmentée d’ Ulysse Lumumba . Les deux frères avaient aussi publié une œuvre singulière à quatre mains, Homo saltans , où le texte et l’image s’entrelacent en un pas de deux très réussi. «  Rien de plus déprimant que d’imaginer le Texte comme un objet intellectuel (…). Le Texte est objet de plaisir  » écrivait Roland Barthes . Ce Bookleg de Laurent Demoulin recèle, dans son apparente diversité, de nombreux plaisirs stylistiques. Le choix des textes ne retient que des pièces destinées à être lues à haute voix. Slam femme est donc la juxtaposition d’une forme et d’un thème : la narration scandée librement, de manière rythmée, avec pour personnage central Greta Thunberg, jeune autiste Asperger et militante écologique. L’autisme, thème central de son remarquable roman Robinson , est donc une fois de plus présent chez l’auteur dans ces poèmes sous forme imprimée de textes destinés d’abord à l’oralité :(…) Ta pure volonté oui-autiste et sévèreQue tu deviens persona non grataChez les gris grisonnants qui méprisent le vert,Mais pour nous Great Greta, à jamais et basta !Tu es persona Greta (…)Que ce soit dans le domaine thématique ou stylistique, Slam femme & autres textes n’est pourtant ni disparate ni réducteur. Car la thématique de l’autisme pose une série de questions ayant trait à nos rapports au monde et aux autres.Utilisant la rime et les formes de manière à la fois classique et assez libre, avec des pastiches  empruntés à l’histoire de la poésie française, de la Renaissance à l’Oulipo et à la chanson contemporaine, Demoulin joue avec la langue et les images, la syntaxe et le vocabulaire, manie l’humour et le double sens, comme avant lui, celui qui, le premier, fit du slam à Liège : Jacques Bernimolin (1923-1995), auquel Demoulin consacra une belle approche critique . À propos de ce poète atypique, Izoard disait : «  Jeux de mots, calembours, cut-up, détournement de sens, faux lyrisme, humour décapant, sentimentalisme à rebrousse-poil, voilà quelques-uns des procédés utilisés par ce poète à la fois tendre et doux-amer  ». Malgré leurs différences, les manières d’écrire, chez Bernimolin et Demoulin, font indubitablement partie de la même parentèle. Mais derrière le ludisme des formes, on perçoit la gravité des interrogations : Bernimolin aborde des atmosphères oniriques et parfois angoissantes, Demoulin traite de problématiques sociétales qui bouleversent notre civilisation et n’ont rien d’apaisant : la violence, envers la Nature, les femmes, l’être humain comme l’interrogation de nos identités et modes de vie y sont présentes.Un autre type de violence est celui qui réside dans tout type d’incommunicabilité. Sur ce plan, l’autisme est exemplaire. À propos du roman Robinson , J.P. Lebrun écrit  : «  La pertinence clinique de ce véritable travail d’écriture auquel s’est tenu Laurent Demoulin tient précisément dans ce qu’il nous fait partager ce à quoi Robinson n’accède pas, à savoir ce qu’implique ce que l’auteur appelle « la quatrième dimension – celle du langage – dans laquelle il est si douloureux d’entrer – car on y rencontre le mot ‘mort’ et le mot ‘jamais’ – et dont il est impossible de sortir «  . Tout dans la description particulièrement fine de cette co-vivance entre père et fils, tout vient nous rappeler que n’a pas pu prendre place entre eux ce lien via le langage articulé qui définit notre espèce. » C’est pourtant dans cette coexistence entre le Livre et une autre écriture (l’écriture de l’Autre) , pour le dire comme Barthes, que survient la possibilité d’une compréhension des fragments réciproques de nos quotidiennetés et donc un désamorçage de la violence. Cette problématique est particulièrement sensible dans un poème comme « Minimum minimorum  » et la série intitulée « Poèmes que je n’écrirai qu’une seule fois ».Au-delà de l’éblouissante virtuosité verbale de Demoulin, son inventivité, ses traits ludiques, sa capacité de mise à distance et son oralité, on sera attentif à la dramaturgie de l’être humain, à ses silences, ses murs intérieurs, ses souffrances et à la violence innée qui l’habite, aux peurs qui déterminent ses rapports aux autres et au monde…                                                                     …

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